A l’étranger : Villas-Boas dans un OM en crise, des torts partagés ?

C’est dans un climat plutôt tendu qu’André Villas-Boas effectue actuellement sa seconde, et peut-être dernière saison sur le banc de l’Olympique de Marseille.

Les journées passent et les matchs se ressemblent. Actuellement 6ème de la Ligue 1, les Marseillais s’éloignent jour après jour du podium tant espérer pour pouvoir, au moins, disputer les barrages de la Ligue des Champions en début de saison prochaine. Et si les joueurs sont souvent pointés du doigt par les supporters, André Villas-Boas essaye, quant à lui, de sauver les meubles, mais ce dernier semble de plus en plus impuissant, et commence, lui aussi, à être remis en question.

« Villas-Boas ne joue pas à armes égales avec ses concurrents »

« Aux armes ! », comme ce fameux chant scandé régulièrement par les fans au Vélodrome. Des armes, c’est, en partie, ce qu’il manque actuellement à l’OM. Et si on a tenté de sonder des fidèles supporters olympiens à propos des difficultés que rencontrent actuellement AVB dans le sud de la France, c’est, en premier lieu, la qualité de l’effectif souvent jugée insuffisante, qui a été pointée du doigt. “Le problème c’est qu’André Villas-Boas et l’OM ne joue pas à armes égales avec ses concurrents”, nous confie Thierry, grand passionné de l’OM, avant de poursuivre : “Le club cherche à se qualifier en Ligue des Champions chaque année, mais pour ça, il faut avoir les ressources nécessaires. Malheureusement, il y’a aujourd’hui facilement cinq clubs avec des effectifs meilleurs que le notre en France.”

Prétextes, ou appels à l’aide ?

L’entraîneur portugais avait lui-même pointé du doigt ce souci de déséquilibre que rencontre l’OM en championnat, durant une récente conférence de presse avant le match opposant son équipe au PSG dans le cadre du Trophée des Champions. “L’OM ne gagne plus de titres depuis que le PSG a changé la face du football français. Ce n’est pas non plus de la faute de l’OM, mais la réalité du championnat le plus déséquilibré au monde. Normalement, le PSG doit gagner toutes les compétitions nationales. Le PSG doit gagner parce qu’il y a un milliard et demi d’investissements de différence entre nos deux clubs. C’est la réalité”, avait expliqué l’ancien entraîneur de Porto.

Doit-on voir ces déclarations comme des prétextes pour justifier une probable défaite, devenue quasiment inévitable face à son plus grand rival ? Ou comme un subtil appel à l’aide à une direction qui a, peut-être, un peu trop délaissé son entraîneur ces derniers mois ? Pour certains supporters, André Villas-Boas est plus victime que coupable d’une situation qui, dans une certaine mesure, le dépasse totalement. “Il à été amadoué par l’OM Champions Project, on lui a promis des joueurs de calibre internationale. Regardez ce qu’on lui propose depuis son arrivée, je ne veux pas citer de noms mais on est bien loin du standing promis”, nous explique Thomas, également supporter de l’OM. 

Des cadres moins impliqués ?

Pour certains, il est l’homme de la situation. Plutôt apprécié d’une partie de ses supporters, le Portugais a notamment séduit lors de sa première saison en France. Même si celle-ci n’est pas allée jusqu’à son terme, les Olympiens étaient plutôt fiers du parcours réalisé par leur équipe, classée seconde du championnat. Cette année, c’est bien moins rose.

Totalement dépassé lors de la phase de groupe de la Ligue des Champions avec seulement 3 petits points au compteur, mais également en championnat où le club pointe à une sixième place presque inquiétante, une partie des supporters restent cependant, plutôt du côté de l’entraîneur. “André Villas-Boas est un homme très sérieux dans son travail, très professionnel, il a sa place à 200% à l’OM”, nous confie Loïc, supporter marseillais. Thomas, déjà intervenu plus haut, assure que selon lui, AVB est loin d’être le principal responsable de la situation de son club. “Je trouve qu’on est de plus en plus sévère avec les coachs et qu’on ne remet pas assez en question les joueurs et les pseudo-cadres qui sont aussi sensés tirer le groupe vers le haut.” Des propos qui font, forcément, penser à un joueur comme Dimitri Payet, qui est beaucoup moins performant cette saison.

Des torts partagés ?

Si certains supporters persistent à défendre Villas-Boas contre vents et marées, d’autres, comme @CarterChnine, considèrent que, malgré un contexte assez délicat, l’ancien de Porto a tout de même une part de responsabilité dans la mauvaise période de son équipe. “Pour moi, la question de la qualité de l’effectif, en L1, n’est pas une « excuse », nous confie le Marseillais. Même si le groupe n’est pas très bien équilibré, ce qui n’est pas forcément de sa faute, il a de quoi proposer un contenu plus satisfaisant. L’OM a un effectif supérieur à 75 % du championnat. (…) Je pense surtout que c’est une question d’approche. Il se focalise surtout sur la rigueur défensive et compte sur des exploits pour s’en sortir offensivement. Aujourd’hui, ça fonctionne moins. J’espère naïvement qu’il évoluera.

De l’espoir, c’est ce qui semble faire tenir André Villas-Boas à l’Olympique de Marseille. A la fois coupable de ses propres erreurs, qu’elles soient tactiques ou managériales, et victime d’un manque de qualité et de profondeur au sein de son effectif, l’entraîneur portugais s’apprête actuellement à accueillir sa deuxième recrue de ce mercato hivernal. Quelques jours après l’arrivée de Pol Lirola, la direction olympienne devrait, en effet, officialiser l’international polonais Arkadiusz Milik dans les prochaines heures. Deux recrues de qualité qui vont, peut-être, laisser moins de place aux excuses et aux prétextes dans les discours d’AVB, qui a encore beaucoup de monde à convaincre à quelques mois de la fin de son contrat.

Crédit photo : IconSport

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