A l’étranger : Il faut sauver le soldat João Félix

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Auteur d’une excellente entrée en jeu ce jeudi contre Leizpig en Ligue des Champions, João Félix n’a pas réussi à qualifier son équipe, encore une fois, très/trop peu ambitieuse offensivement.

« João Félix est entré en jeu et a donné un autre visage à son équipe, mais, bien qu’il ait porté l’Atletico de Madrid sur ses épaules, cela n’a pas été suffisant. » Voilà ce qu’on peut lire dans l’édition du jour du quotidien espagnol AS, à propos de la prestation de João Félix ce jeudi soir en quart de finale de la Ligue des Champions contre Leipzig (défaite 2-1 de l’Atletico de Madrid). Et cette opposition de style tant attendue entre le jeu de transition de Julian Nagelsmann et le frileux « cholismo » de Diego Simeone ne laissera que regrets et désillusions dans les têtes de ceux qui savent apprécier le talent du prodige formé à Benfica.

Défendre avant d’attaquer

Comme l’a précisé AS, João Félix a débuté ce match sur le banc, laissant ainsi le héros du tour précédent, Marcos Llorente, titulaire aux côtés de Diego Costa aux avant-postes. Marcos Llorente, donc. Ce milieu défensif de formation a été à la peine durant toute la rencontre, incapable de faire la transition entre le milieu de terrain et l’attaque, laissant ainsi Diego Costa complètement esseulé face à l’excellente prestation du défenseur central de Leipzig Dayot Upamecano. Mais qu’importe les difficultés de Marcos Llorente à faire le jeu. A vrai dire, c’est pas ce qu’on lui demande. Non, Marcos Llorente n’a pas été aligné pour créer, ce jeudi, mais plutôt parce qu’il évolue dans un registre plus défensif et travailleur que les créateurs que sont Vitolo, Thomas Lemar et surtout João Félix.

Le courage et la bataille avant tout. Pour le jeu, on repassera. Ou du moins, pas tant qu’on peut conserver le match nul qui est confié à chacune des deux équipes en début de match. Parce que c’est au moment précis où Leipzig a ouvert le score que Diego Simeone s’est retrouvé dos au mur, et a été contraint de balancer sa principale cartouche offensive, en la personne de João Félix. Sans grande surprise, le jeune Portugais a pris le jeu à son compte, et a même permis à l’Atletico d’égaliser sur un pénalty qu’il a lui-même obtenu.

Difficile de trouver sa place

Défendre avant d’attaquer est une philosophie. D’ailleurs, celle-ci est totalement assumée par l’entraîneur des Colchoneros, qui en a fait sa marque de fabrique depuis près d’une dizaine d’années. Mais alors, si cette philosophie est assumée, pourquoi donner un rôle à un meneur de jeu aussi joueur que João Félix, qui semble aux antipodes de celle-ci ? Pourquoi dépenser 126 millions d’euros sur un joueur dont les qualités sont diamétralement opposées à celles recherchées par l’entraîneur en poste ? S’il tente tant bien que mal de se plier aux exigences du jeu de son équipe, l’ancien joueur de Benfica ne semble tout simplement pas fait pour jouer ce football, qui ne connaît aucun autre moyen de lutter face à l’adversité que de défendre à une quinzaine de mètres de ses propres buts.

Ceux qui suivent le prodige portugais depuis ses débuts le savent : João Félix n’est jamais aussi fort que lorsqu’il se trouve dans les trente derniers mètres adverses, et peut s’appuyer sur le mouvement de ses coéquipiers en phase offensive pour combiner, échanger, éliminer. Tout ce qu’on serait incapable de trouver aujourd’hui dans l’Atletico de Madrid du « Cholo » Simeone. Alors non, João Félix n’a pas été exempt de tous reproches cette saison, et a parfois même été très en-dessous du niveau ce qu’on pouvait attendre de sa part. Mais force est de constater que le Portugais ne se trouve, en aucun cas, dans les conditions idéales pour développer son football.

Peut-être que ce nouvel échec en Ligue des Champions va sonner la fin de l’inoubliable et respectable « ère Simeone » à l’Atletico de Madrid. Peut-être même que cet échec va donner des envies de départ à João Félix qu’on sait particulièrement désiré du côté bleu ciel de Manchester. Quoi qu’il en soit, cette première saison hors de son pays natal s’est avérée bien plus difficile que prévue pour ce gamin aux pieds d’or, qui ne demande qu’à jouer avec d’autres personnes aussi joueuses que lui.

Crédit photo : IconSport