Calendrier surchargé : des clubs portugais au bord de la rupture ?

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Entre championnats nationaux et compétitions européennes, le calendrier des grands clubs portugais atteint une intensité inédite, mettant à l’épreuve la forme physique et mentale des joueurs. Les équipes de Benfica, Porto, Sporting, Braga et le SC Vitória sont confrontées à une succession de matchs sans précédent. Avec l’augmentation des compétitions nationales et internationales, les clubs évoluant en Ligue des Champions, Ligue Europa et Ligue Conférence doivent gérer un calendrier chargé. Cette surcharge engendre une pression physique et mentale croissante, remettant en question leur capacité à maintenir un haut niveau de performance sur la durée.

Des matchs à répétition : un défi physique colossal

Avec des compétitions qui s’étendent de plus en plus, les effectifs des clubs portugais enchaînent les matchs en Liga Portugal, en Coupes nationales et en compétitions européennes. Par exemple, Benfica et le Sporting en Ligue des Champions, Porto et Braga en Ligue Europa, et le SC Vitória en Ligue Conférence ont déjà disputé, en moyenne, entre 12 et 15 matchs depuis le début de la saison, soit presque un match tous les trois jours. À cela s’ajoute l’intensité des rencontres de championnat où chaque point compte pour la course au titre ou à la qualification européenne.

Cette cadence commence à montrer ses effets. La fatigue accumulée se traduit par des blessures plus fréquentes et des performances inconstantes. Selon un récent rapport de l’UEFA, l’augmentation du nombre de matchs ces dernières années est directement liée à une hausse des blessures de 25 % chez les joueurs, particulièrement les blessures musculaires et les entorses, causées par la répétition des efforts intenses sans récupération suffisante.

L’impact sur les clubs portugais

Les clubs portugais, bien que reconnus pour leur rigueur tactique et leur capacité à bien performer en Europe, pourraient peiner à maintenir leurs joueurs en forme sur toute la saison. Le risque de fatigue, souvent invisible, se manifeste dans les phases clés des matchs où la concentration et l’énergie sont vitales. A titre d’exemple, le Benfica doit constamment jongler avec l’effectif pour éviter les blessures, alors que l’équipe enchaîne les rencontres en championnat et en Ligue des Champions.

Sporting et Braga, eux, doivent également faire face à des déplacements européens fréquents, ajoutant encore plus de contraintes physiques et logistiques. Carlos Carvalhal, coach du Sporting Clube de Braga, a même déclaré récemment qu’il « est de plus en plus difficile de garder les joueurs frais et mentalement préparés avec un tel calendrier. » Le manque de profondeur d’effectif devient un véritable défi pour ces clubs, qui, contrairement aux clubs anglais ou espagnols, n’ont pas toujours les moyens de renforcer leur effectif avec des joueurs de niveau équivalent.

Pression mentale et risque de burn-out

L’aspect mental de cette surcharge de matchs ne doit pas être sous-estimé. La pression pour performer, combinée aux voyages et aux périodes de récupération réduites, conduisent à une fatigue mentale croissante. Certains joueurs des clubs portugais ont confié anonymement leur difficulté à rester motivés et concentrés tout au long de la saison, et craignent les conséquences d’un tel rythme. En réponse, les préparateurs mentaux deviennent des membres essentiels des équipes techniques pour aider les joueurs à gérer leur stress.

Le cas de Manchester United en Angleterre est souvent cité : l’ancien entraîneur « des Red Devils », Erik ten Hag,  a récemment souligné qu’un « club seul ne peut pas changer les choses » en dénonçant l’enchaînement excessif des matchs. De nombreux joueurs menacent de faire grève pour alerter sur le problème. Bien que cette menace ne soit pas aussi marquée dans les clubs portugais, l’idée d’un appel à la modération des calendriers gagne du terrain.

Vers un équilibre plus sain ?

La question reste posée : combien de temps les joueurs pourront-ils soutenir ce rythme avant de subir des conséquences plus graves pour leur santé et leur carrière ? Certains clubs, comme Porto et Benfica, plaident pour une révision du calendrier des compétitions européennes. En limitant le nombre de matchs, les instances pourraient préserver la santé des joueurs tout en garantissant un spectacle de qualité. Par ailleurs, la FIFA et l’UEFA ont entamé des discussions pour alléger certaines périodes de compétition, mais les progrès sont lents.

Les clubs portugais, souvent à l’avant-garde des systèmes de formation et de la gestion de jeunes talents, ont déjà mis en place des rotations plus fréquentes dans leurs effectifs et investissent dans la récupération physique. Benfica, par exemple, a aménagé des programmes de récupération spécifiques pour ses joueurs en fonction de leur position et de leur temps de jeu. De même, Porto utilise de nouvelles technologies pour surveiller la charge de travail des joueurs et réduire le risque de blessures musculaires. En attendant, pour les grands clubs portugais, il s’agira de trouver des solutions à court terme, tout en continuant à se battre pour le prestige européen et national.