Du salariat au Portugal à la Ligue des Champions : l’incroyable parcours de Jorginho Monteiro

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Il y a deux ans, Jorginho Monteiro signait un CDI dans une entreprise de contrôle qualité à Braga, au Portugal. Le football, alors cantonné au troisième échelon portugais, n’était déjà plus une priorité. Aujourd’hui, à 27 ans, l’attaquant portugais s’apprête à découvrir la plus prestigieuse des compétitions européennes, la Ligue des champions, sous les couleurs du Kairat Almaty, club kazakh qui a créé la surprise en éliminant le Celtic au tour de barrage.

Un destin basculé en quelques mois

Formé au SC Braga, Jorginho Monteiro a longtemps évolué dans les divisions inférieures. À 25 ans, alors qu’il jouait au Pevidém et que son équipe descendait de Liga 3, il prit une décision radicale : trouver un travail en dehors du football.
« Ce que l’on gagne au Campeonato de Portugal ou en Liga 3 ne permet pas d’organiser sa vie. Je me suis alors tourné vers le travail, le foot n’était plus une priorité », explique-t-il à A Bola.

C’est pourtant à ce moment que le destin s’est accéléré. Devenu meilleur buteur du championnat, il attire l’attention du Differdange, au Luxembourg. En juin 2021, alors qu’il venait tout juste d’obtenir son CDI dans son entreprise, il choisit de s’expatrier. Résultat : un titre historique avec le club luxembourgeois et des performances remarquées en Coupe d’Europe contre l’Ordabasy, au Kazakhstan. Le Kairat ne tarda pas à le recruter.

Une aventure unique au Kazakhstan

À Almaty, Jorginho Monteiro s’est vite imposé comme un joueur clé : neuf buts et dix passes décisives la saison dernière. Utilisé en soutien de l’attaquant, il se décrit comme un « spécialiste des seconds ballons », toujours à l’affût pour créer le danger.
La qualification pour la Ligue des champions, arrachée face au Celtic, a provoqué une liesse nationale : « Tout le pays était derrière nous, même les supporters de nos rivaux. Les voitures klaxonnaient, les drapeaux étaient partout, ça ressemblait presque à la victoire du Portugal à l’Euro », raconte-t-il à A Bola.

Vivre à Almaty, c’est aussi un contraste permanent : une ville moderne et dynamique, au pied des montagnes, mais marquée par la pollution et des hivers rigoureux. « La seule vraie difficulté, c’est la distance de la maison », confie l’attaquant.

« Pas un exemple, juste une preuve que tout est possible »

Aujourd’hui, il se prépare à affronter l’élite européenne, sans complexes : « On sait que nous sommes l’équipe la plus faible. Mais je n’irai pas à Anfield pour perdre 7-0 et me contenter d’un but. Nous voulons être compétitifs », prévient-il.

Pour autant, Jorginho Monteiro refuse l’étiquette de modèle : « Je ne suis l’exemple de personne. La seule chose que je peux dire, c’est qu’il ne faut pas s’obséder. Avoir un plan B n’est pas un problème. Si on croit en soi et qu’on travaille, les choses finissent par arriver. Et si ce n’est pas dans un domaine, ce sera dans un autre. Il existe plusieurs formes de succès », affirme-t-il dans les colonnes de A Bola.

De simple salarié à joueur de Ligue des champions en deux ans : le parcours de Jorginho Monteiro illustre qu’il n’y a pas de chemin unique vers la réussite.