Le 8 novembre, les socios du Benfica seront de nouveau appelés aux urnes pour désigner leur président. Après un premier tour marqué par une participation record, le scrutin oppose désormais deux figures bien connues du club : le président sortant Rui Costa, et João Noronha Lopes, ancien candidat malheureux en 2020. Si le premier mise sur la continuité, le second prône une rupture, portée par le mot d’ordre « Benfica acima de tudo » (Le Benfica avant tout).
Un programme pour “reconstruire l’âme” du Benfica
Dans son préambule, João Noronha Lopes dresse un constat sans détour : le Benfica a perdu une part de l’identité qui a fait sa grandeur. Selon lui, le club doit retrouver son “âme populaire et démocratique”, renouer le lien entre dirigeants et socios, et replacer les supporters au centre de la vie institutionnelle. L’avocat et ancien dirigeant de McDonald’s Europe propose ainsi une refonte profonde du modèle de gouvernance et du fonctionnement sportif du club, tout en promettant rigueur, transparence et modernité.
Son programme s’articule autour de quatre grands piliers : identité, succès sportif, gouvernance éthique, et compétence économique et technologique.
Redonner la parole aux socios
Le premier pilier, consacré à l’identité du Benfica, met en avant la nécessité de replacer les socios au cœur des décisions. João Noronha Lopes propose la création d’un Conseil Consultatif des Socios, véritable organe de dialogue permanent, et la diffusion en direct des assemblées générales. Il souhaite également renforcer le rôle des Casas do Benfica (les antennes locales du club), moderniser leur fonctionnement et impliquer davantage les membres vivant à l’étranger.
Le candidat promet un Benfica plus participatif, où les socios seraient davantage associés aux grandes orientations sportives, financières et institutionnelles.
Un projet sportif ambitieux et exigeant
Le deuxième pilier du programme concerne le terrain, avec un objectif clair : restaurer la suprématie sportive du Benfica. João Noronha Lopes veut remettre la performance et l’exigence au centre du projet, en misant sur une structure de football plus professionnelle et indépendante, dotée d’une direction sportive forte et experte.
Le plan prévoit une optimisation du centre de formation du Seixal, d’ores et déjà considéré comme un atout majeur du club. Le candidat ambitionne d’intégrer davantage de jeunes issus de l’académie à l’équipe première, tout en réaffirmant la place du Benfica sur la scène européenne.
Les autres sports, comme le futsal, le handball ou le volleyball, et à l’image du football féminin, occupent également une place importante dans son projet, qui prône une gestion plus intégrée de toutes les disciplines.
Transparence et éthique au cœur de la gouvernance
Le troisième pilier s’attaque à la gestion interne du club. João Noronha Lopes entend instaurer un modèle de gouvernance moderne et transparent, aligné sur les standards des grands clubs européens. Cela passerait par un renforcement des mécanismes de contrôle interne, une séparation claire entre la direction sportive et la direction financière, et une publication régulière des comptes consolidés.
Il met en avant la nécessité de restaurer la confiance et la crédibilité du Benfica, notamment après les turbulences institutionnelles qui ont marqué la fin de l’ère Vieira. L’objectif est de faire du Benfica “un club exemplaire dans sa gestion, autant qu’il l’a été sur le terrain”.
Un Benfica compétent, global et tourné vers l’avenir
Le quatrième pilier du programme, intitulé “Por um Benfica Competente”, est celui de la modernité et de l’innovation. João Noronha Lopes souhaite transformer le Benfica en club global, data-driven et durable, capable de rivaliser avec les meilleures institutions sportives européennes.
Il prévoit notamment la création d’une Benfica Media House pour produire et monétiser les contenus du club, une refonte complète de la chaîne BTV, le développement d’une stratégie numérique internationale et la création d’un réseau mondial d’écoles Benfica. L’Estadio da Luz ferait l’objet d’un vaste plan de modernisation, avec une extension prévue à 83 000 places, tandis que le Benfica Campus serait agrandi pour accueillir le développement du football féminin.
Sur le plan écologique, le candidat s’engage à réduire de 50 % l’empreinte carbone du club d’ici 2030. La transformation numérique du Benfica passerait aussi par une nouvelle application mobile, un système de billetterie intelligent, et l’usage de l’intelligence artificielle dans la gestion sportive, la prévention des blessures et l’analyse de performance.
Un choix entre continuité et renouveau
Avec son programme, João Noronha Lopes propose une véritable alternative au modèle actuel, misant sur la participation, la compétence et la transparence. Là où Rui Costa prône la stabilité et la consolidation du travail entamé depuis 2021, Noronha Lopes appelle à une « refondation » du club, pour qu’il retrouve, selon ses mots, “l’ambition, la modernité et l’éthique qui ont toujours défini le Benfica”.
Le 8 novembre, les socios auront à trancher entre deux visions : celle de la continuité, incarnée par Rui Costa, ou celle du renouveau, défendue par João Noronha Lopes. Un choix déterminant pour l’avenir de l’un des monuments du football portugais.
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.




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