Les trois grands gagnants du premier rassemblement de l’ère Martinez

Martinez

Pour la première de Roberto Martinez à la tête de la Seleção, plusieurs joueurs ont su se démarquer par leurs prestations individuelles. Focus sur les trois grands gagnants du premier rassemblement de l’ère Martinez.

C’est tout un peuple qui attendait impatiemment les débuts de l’ère Roberto Martinez en sélection nationale portugaise. Après huit années de bon et de moins bon sous la houlette de Fernando Santos, la Seleção a définitivement tourné la page, la semaine passée, avec les deux premières rencontres disputées sous le regard attentif du nouveau sélectionneur. Et le bilan est plutôt très positif. Pour la première fois depuis 1994, le Portugal a débuté une campagne de qualification pour un Euro par deux victoires. Le tout, sans encaisser le moindre but, et en en passant dix à ses deux adversaires. Quatre au Liechtenstein le jeudi, puis six au Luxembourg trois petits jours plus tard. Et s’il a pu évoquer toute sa satisfaction à l’issue des deux rencontres, le nouveau sélectionneur portugais saura également se satisfaire de la prestation individuelle de certains joueurs. Voici les trois grands gagnants de ce premier rassemblement du Portugal « version Martinez ».

João Cancelo a marqué des points

La première nouveauté de la Seleção façon Roberto Martinez réside dans un changement de système tactique. Réclamé par de nombreux supporters de la Seleção, le 3-4-3 était à l’ordre du jour la semaine passée. Un système à trois défenseurs centraux, qui a notamment permis aux jeunes Gonçalo Inacio puis Antonio Silva de s’exprimer sous le maillot rouge et vert, mais également aux joueurs de couloir de s’exprimer davantage. L’un d’entre eux, en la personne de João Cancelo, a particulièrement brillé lors de la rencontre largement dominée par le Portugal face au Liechtenstein (4-0).

Et pourtant, le contexte était loin d’être évident pour le latéral droit portugais. Relégué dans un rôle de remplaçant durant la dernière Coupe du Monde, au profit de son principal concurrent Diogo Dalot, João Cancelo a également vu sa situation chamboulée en club. Jusque-là considéré comme un joueur majeur du système de Pep Guardiola à Manchester City, le Portugais a petit à petit perdu sa place, au point de quitter le Royaume-Uni cet hiver pour rejoindre le Bayern Munich. Et s’il s’imaginait rouler sur la Bundesliga avec l’actuel champion d’Allemagne en titre, il n’en est rien. Deux mois après son arrivée en Bavière, le joueur formé au SL Benfica n’est toujours pas un titulaire indiscutable au sein de son équipe, qui se classe actuellement en deuxième position du championnat national.

Cette fenêtre internationale était donc l’occasion de se relancer pour João Cancelo. Prouver qu’il était toujours un membre important de la Seleção, et qu’il avait toute sa légitimité dans ce nouveau cycle entamé par l’équipe nationale portugaise. Impliqué sur les trois premiers de la série de quatre buts que le Portugal a infligé au Liechtenstein, le premier buteur de la rencontre s’est montré particulièrement à l’aise dans ce nouveau rôle de piston, au sein duquel il a pu exprimer toutes ses qualités sur le plan offensif. Une prestation remarquée, qui a fait de lui l’homme de la rencontre sans réelle contestation possible. Et s’il a du se contenter du banc de touche pour la seconde rencontre face au Luxembourg, le joueur du Bayern a pu se satisfaire de la prestation relativement sobre de son concurrent. Le tout sera désormais de confirmer cette belle performance lors du prochain rassemblement, alors que Roberto Martinez poursuivra, sans trop de doutes, avec son 3-4-3 particulièrement propice à l’épanouissement de João Cancelo.

João Palhinha, l’associé parfait ?

Si l’animation défensive a été l’un des principaux changements opérés par Roberto Martinez sur ses deux premières rencontres avec le Portugal, l’entrejeu a également été l’une des préoccupations des observateurs. S’il n’a eu qu’une trentaine de minutes pour s’exprimer durant la dernière Coupe du Monde, João Palhinha a cette fois-ci bénéficié de la pleine confiance de son nouveau sélectionneur. Titularisé lors des deux rencontres, le joueur de Fulham a rendu une copie quasi-parfaite, alternant entre la solidité défensive et les réelles prouesses techniques.

Lui aussi faisait objet de débats. Généralement laissé de côté par Fernando Santos, qui lui préférait quasi-systématiquement d’autres joueurs comme William Carvalho ou Ruben Neves, João Palhinha a généralement obtenu plus de soutiens que de temps de jeu depuis ses débuts en sélection. Mais la donne a changé. Dans un double-pivot, en compagnie de l’inépuisable Bruno Fernandes, João Palhinha a permis au bloc portugais de garder toute sa solidité, alors que le joueur de Fulham a compensé sans relâche les déplacements de son compatriote de Manchester United. Un duo efficace, également responsable des deux belles prestations portugaises, qui devrait inciter Roberto Martinez à continuer de miser dessus pour les prochaines échéances. En effet, pendant que João Palhinha régalait les spectateurs par ses tacles et la qualité de son jeu long, Ruben Neves a, quant a lui, dû se contenter de courtes entrées en jeu à deux reprises : symbole du déclassement du joueur des Wolves, plutôt décevant lors du dernier évènement au Qatar.

Cristiano Ronaldo a retrouvé le sourire

Un énorme point d’interrogation : voilà ce à quoi ressemblait la situation de Cristiano Ronaldo vis-à-vis de la Seleção il y a encore quelques semaines. Décevant lors de la dernière Coupe du Monde, le capitaine emblématique du Portugal avait même été relégué dans un rôle de remplaçant en cours de compétition. Son intérimaire Gonçalo Ramos ne s’était d’ailleurs pas fait prier pour inscrire un triplé en huitièmes de finale contre la Suisse, donnant ainsi raison à l’ancien sélectionneur. Une situation complexe en Seleção, un départ à Al-Nassr qui n’a cessé de faire couler de l’encre, pendant que son jeune concurrent n’a quant à lui cessé de briller sous les couleurs du Benfica. Pour beaucoup, Cristiano Ronaldo n’était même plus légitime à figurer dans la première liste de Roberto Martinez.

Mais ce n’est pas de l’avis du nouveau sélectionneur portugais. Après une discussion avec le meilleur buteur de l’histoire du Portugal, intervenue seulement quelques jours après sa prise de poste, le nouveau sélectionneur portugais a décidé d’accorder toute sa confiance en CR7. La preuve en est : en plus de le sélectionner dans sa liste de 26, il en a fait son titulaire pour ses deux premières rencontres. Et il faut dire que la star d’Al-Nassr a su rendre la confiance accordée. Auteur d’un pénalty et d’un coup-franc contre le Liechtenstein au terme d’une prestation plutôt mitigée de sa part, Cristiano Ronaldo a rayonné trois jours plus tard avec un nouveau doublé, inscrit cette fois-ci dans le jeu. Quatre buts en deux matchs, de nouveaux records historiques à la clé, et un Gonçalo Ramos relégué au second plan : Cristiano Ronaldo a prouvé qu’il fallait bel et bien compter sur lui. Reste à savoir si le Portugais saura se montrer aussi efficace lors des prochaines échéances, face à des adversaires relativement plus dangereux.

Crédit photo : IconSport