Seleção : Rafael Leão, quel est le problème ?

Il n’a pas passé la moindre minute sur la pelouse de l’Estadio da Luz ce samedi, lors du match qui opposait la Seleção du Portugal à l’équipe nationale de Bosnie-Herzégovine (3-0). Et pourtant, c’est bien son nom qui était sur toutes les lèvres au terme de cette rencontre comptant pour les qualifications à l’Euro 2024. Auteur d’une nouvelle saison pleine avec l’AC Milan, Rafael Leão ne bénéficie toujours du statut qu’il semble pourtant mériter sur la scène internationale. Mais quel est le problème ?

Un rôle secondaire en Seleção

38 minutes : c’est le temps de jeu total de Rafael Leão sur les trois premières rencontres de la Seleção depuis le début de l’ère Roberto Martinez. Trois matchs débutés en tant que remplaçant, avec pour autant des entrées décisives, notamment contre le Luxembourg en mars dernier, où il avait réussi à inscrire un but et délivrer une passe décisive en l’espace d’un petit quart d’heure (0-6). Des entrées en jeu convaincantes en Seleção, qui viennent s’ajouter à des prestations excellentes avec son club, l’AC Milan, mais rien n’y fait : Rafael Leão doit encore se contenter d’un rôle secondaire en équipe nationale.

Le peuple réclame Rafael Leão

Une situation qui commence à agacer une bonne partie des “adeptos” de la Seleção. Ce samedi, à l’annonce de la composition de la Seleção, au sein de laquelle on retrouvait notamment le trio João FélixBernardo SilvaCristiano Ronaldo aux avant-postes, bon nombre d’observateurs ont été quelque peu surpris de voir le Milanais une fois de plus laissé sur le banc. Régulier et décisif avec son club, comme en témoignent ses 16 buts marqués et 15 passes décisives délivrées depuis le début de la saison, Rafael Leão semblait en effet avoir fait le nécessaire pour finir l’exercice sur une note positive, avec de nouvelles perspectives en Seleção. C’est raté.

Des explications tactiques ?

L’absence de Rafael Leão des plans de la Seleção est de plus en plus difficile à expliquer. S’il a longtemps eu l’image d’un joueur irrégulier, nonchalant et peu impliqué, le Portugais a fait le nécessaire au cours des dernières saisons pour effacer celle-ci, s’imposant même comme l’un des tous meilleurs joueurs du monde à son poste d’ailier gauche. Seulement, le principal problème semble venir de ce dernier point. Redoutable lorsqu’il s’agit d’éliminer son vis-à-vis en un contre un, Rafael Leão excelle surtout lorsqu’il est positionné dans le couloir gauche. Une zone du terrain que Roberto Martinez souhaite, à priori, exploiter de façon très relative.

Ayant instauré un système de jeu en 3-4-3 depuis le début de son mandat, l’entraîneur catalan tente de laisser l’utilisation des couloirs à ses deux latéraux. João Félix et Bernardo Silva sont quant à eux utilisés comme des “faux-ailiers”, avec une forte présence dans les zones intérieures du terrain, où il s’agit d’avantage d’évoluer dans des petits espaces que dans des situations de un contre un qu’affectionne tout particulièrement Rafael Leão.

Rafael Leão condamné à un second rôle ?

Vous l’aurez compris, les problèmes rencontrés par Rafael Leão ne devraient pas disparaître de si tôt. Une situation frustrante pour le Milanais, dont le statut en Seleção est davantage conditionné par son profil de joueur et l’incompatibilité de celui-ci avec le schéma choisi, que par son niveau de performance. La preuve en est : lorsque João Félix a été remplacé ce samedi, c’est Bruno Fernandes puis Diogo Jota, tous deux plus à l’aise dans des zones axiales, qui sont venus accompagner Cristiano Ronaldo aux avant-postes.

Dans ces conditions, Rafael Leão devra a priori prendre son mal en patience. Peu compatible avec le système de jeu actuel, le natif d’Almada pourrait être amené à se contenter de jouer les seconds rôles, à moins d’apercevoir un changement tactique de la part de Roberto Martinez, avec par exemple un passage à un système à quatre défenseurs au cours des prochaines sorties de la Seleção.

Si cela venait à se produire, l’utilisation des couloirs serait nettement différente, avec une contribution offensive moindre des latéraux, ce qui laisserait l’opportunité à Rafael Leão de s’exprimer dans sa zone de prédilection. Cependant, après trois succès sans encaisser le moindre but, il semble difficile de voir le nouvel homme fort de la Seleção changer son fusil d’épaule. Ayant très peu modifié son onze de départ sur ses trois premiers tests, Roberto Martinez ne semble pas vouloir changer une équipe qui gagne.

Crédit photo : IconSport

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