Que sont devenus les Portugais sacrés à l’Euro U19 en 2018 ?

Ce dimanche à 21h, la Seleção aura l’occasion de remporter le deuxième Euro U19 de son histoire. L’occasion de revenir sur les parcours des hommes forts du premier sacre historique. 

Il s’agira de rajouter une ligne à l’histoire. Une deuxième seulement, en plus de vingt ans de participations au championnat d’Europe U19. Ce dimanche soir, les jeunes portugais affronteront donc leurs homologues italiens pour se disputer un second titre à l’Euro U19. L’Italie, championne en 2003 après une finale remportée contre le Portugal, affrontera donc des Portugais sacrés en 2018, au termer d’un scenario renversant contre les Italiens.

Cinq années après la dernière finale disputée entre ces deux grandes nations du football européen, il semble pertinent de prendre un peu de recul sur le parcours des différents éléments qui ont mené le Portugal à son premier succès dans la compétition. Pour la plupart de ces joueurs, désormais âgés de 23 à 24 ans, la trajectoire ne ressemble en rien à ce qui semblait être prévu pour leur cas.

Le “duo magique” peine à s’affirmer

Cette victoire portugaise à l’Euro U19 a notamment été marquée par la réussite individuelle de deux joueurs : Jota et Francisco Trincão. Tous deux buteurs lors de la finale contre l’Italie, les deux ailiers n’ont, pour le moment, pas eu le succès attendu au plus haut niveau.

Alors joueur de l’équipe B du Benfica, Jota n’est pas parvenu à s’imposer dans l’équipe première de son club formateur et a été contraint de s’exiler en prêt à Valladolid puis à Glasgow, pour enfin s’affirmer sous les couleurs du Celtic. Après deux saisons réussies en Ecosse, le jeune Portugais a pris la décision de rallier l’Arabie Saoudite et évolue désormais à Al-Ittihad.

L’autre co-meilleur buteur de cette édition 2018 de l’Euro U19, Francisco Trincão, a quant à lui connu une trajectoire bien différente. Brillant lors de ses premiers mois au sein de son club formateur, le SC Braga, le gaucher a fait l’objet d’un transfert record au FC Barcelone, où la marche s’est finalement avérée trop haute pour lui. Après deux saisons passées en prêt du côté de Wolverhampton, puis chez les Leões du Sporting, Trincão s’est récemment engagé de façon définitive dans les rangs du club portugais.

Egalement impliqués dans ce sacre portugais en 2018, Florentino Luis et David Carmo ont également connu des parcours semés d’embuches. S’il avait effectué des débuts remarqués avec l’équipe première du Benfica, le premier cité a par la suite connu une longue traversée du désert, avec deux prêts successifs à Monaco et à Getafe, qui lui ont notamment valu une phase de dépression. Revenu sur le devant de la scène lors de la dernière saison en date, durant laquelle il a de nouveau pu s’exprimer sous les couleurs du Benfica, Florentino Luis n’a pas eu énormément d’occasions de croiser David Carmo sur les prés portugais. Ce dernier, passé du SC Braga au FC Porto au cours de l’été dernier, semble être totalement à l’arrêt depuis de longs mois, alors qu’il ne fait pas partie des plans de son entraîneur Sergio Conceição.

Thierry Correia, la bonne surprise

Au milieu de tous ces joueurs aux parcours atypiques, l’un d’entre eux semble quant à lui bénéficier d’une trajectoire bien plus linéaire : il s’agit de Thierry Correia. Formé au Sporting, celui qui évoluait en tant que latéral droit lors de la finale de 2018 a rapidement été transféré en Espagne, du côté de Valence.

Et si ses débuts chez les Murcielagos ont été relativement compliqués, le joueur de 24 ans s’est désormais parfaitement imposé comme un joueur qui compte au sein de son équipe. La saison passée, Thierry Correia a même eu l’occasion de porter le prestigieux brassard de capitaine, ce qui témoigne du statut qui est désormais le sien dans les rangs espagnols.

Des espoirs déchus

Un parcours linéaire, bien différent de ceux affichés par certains de ses anciens coéquipiers. C’est notamment le cas de José Gomes. Grand espoir du SL Benfica, celui qui portait le brassard de capitaine lors de la finale contre l’Italie a connu une trajectoire totalement inattendue. Au cours de sa jeune carrière, le natif de Guinée-Bissau a connu successivement le championnat bulgare, les divisions inférieures italiennes, ainsi que le championnat roumain, avant de rejoindre le club chypriote d’Ethnikos pour lequel il évolue actuellement.

Avec ce parcours atypique, José Gomes est souvent considéré comme l’un des grands “éternels espoirs” du football portugais. Un statut qu’il partage également avec un certain Domingos Quina, dont la trajectoire semble, dans une autre mesure, tout aussi surprenante. Benfica, Chelsea, West Ham, Watford, Grenade, Fulham, Barnsley, Elche, Rotherham, et enfin l’Udinese, qu’il a rejoint cet été. A 23 ans, le Portugais est passé par pas moins de 10 clubs professionnels, ce qui témoigne d’une grande instabilité qui lui fait défaut depuis ses débuts. Si sa récente arrivée sur le sol italien pourrait s’apparenter à un nouveau départ pour le natif de Bissau, ce dernier n’a, pour le moment, pas tellement répondu aux attentes placées en lui.

Un sentiment également partagé au sujet du latéral gauche Ruben Vinagre. Figurant notamment dans l’équipe-type de cet Euro U19 en 2018, le Portugais n’a pour le moment pas su enchaîner au plus haut niveau. Parti très jeune du Sporting pour rejoindre l’AS Monaco, le gaucher a ensuite été transféré chez les Wolves sans réellement parvenir à s’imposer au sein du club anglais. Des prêts à l’Olympiakos, au Famalicão et au Sporting l’ont finalement mené à s’engager de façon définitive avec son club formateur, où il n’a toujours pas trouvé sa place.

Un bilan mitigé

Bien malin celui qui devinera ce que deviendront Hugo Félix, Rodrigo Ribeiro ou encore Gonçalo Esteves après la finale qu’ils disputeront ce dimanche, contre l’Italie. Si on peut actuellement qualifier ces jeunes joueurs de grands espoirs du football portugais, l’histoire récente a montré que la vérité d’une période n’était pas forcément celle de la suivante lorsqu’on parle de joueurs aussi jeunes.

Quoi qu’il en soit, malgré leur trajectoire pour le moment quelque peu décevante, Jota, José Gomes, Domingos Quina ou encore Ruben Vinagre ont réussi une prouesse inédite en devenant les premiers Portugais sacrés sur le continent européen dans la catégorie U19. Une performance remarquable qui restera à jamais, et qu’aucun choix de carrière discutable ne pourra effacer.

Crédit photo : IconSport

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