Après deux saisons pleines en Serie A, Beto s’est engagé en faveur des Toffees d’Everton ce mardi après-midi. Une nouvelle étape dans le surprenant parcours du Portugais, qui a notamment travaillé en tant qu’employé pour un fast-food.
« Un parcours digne d’une série Netflix ? C’est vrai qu’on en est pas loin », ironisait Beto en juin dernier, dans les colonnes de Marca. Si à 25 ans il fait partie des tous meilleurs avant-centres portugais, au point d’être échangé contre un montant colossal de 30 millions d’euros durant ce mercato estival, le natif de Lisbonne a connu des jours nettement moins glorieux.
Entre le KFC et les entraînements
Ne lui parlez pas de centre de formation. Loin de se faire une place au sein des plus grands clubs de son pays natal, le Portugais d’origine bissau-guinéenne a réalisé ses premiers exploits à l’URD Tires, dans le championnat régional amateur. Pas de quoi s’affoler, donc, pour cet avant-centre atypique que les formateurs du Benfica n’ont pas souhaité conserver après des premiers essais.
Et comme l’ensemble des joueurs avec qui il partage les prés du championnat régional amateur, Beto n’a pas vraiment d’autre alternative que de cumuler les entraînements de football avec un métier à plein-temps. Et c’est le célèbre restaurant de fast-food américain KFC qui ouvre ses portes au jeune portugais. Une expérience longue de plusieurs mois, que le nouvel attaquant d’Everton ne regrette en aucun cas. « En réalité, c’était amusant. Ce n’était pas un travail ennuyeux, moi j’aimais bien. Le dimanche, c’était un jour de congé au restaurant, et moi, j’avais toujours quelque chose de prévu, parce que c’était le jour du match », s’amuse-t-il en précisant que si son niveau de vie était nettement moins élevé à cette époque, « ce n’était pas si difficile qu’on le pense. »
L’histoire d’un dilemme
Et s’il se satisfait dans ce quotidien, Beto sait pour autant que celui-ci ne peut lui permettre d’atteindre les sommets du football européen. En 2016, alors qu’il est âgé de 18 ans, il pense même à faire une croix sur ses espoirs et arrêter complètement le football, afin d’entrevoir de nouvelles perspectives.
Un dilemme. Après réflexion, Beto décide finalement de mettre fin à son contrat avec le géant du fast-food pour se consacrer pleinement à sa carrière de footballeur. « Je me suis dis que je devais arrêter de travailler pour me consacrer à 100% au foot. Uniquement au football. Et c’est comme ça que tout a changé pour moi. J’ai marqué 21 buts la saison suivante et une offre est arrivée sur la table », a-t-il lancé dans les colonnes de Marca. Un pari risqué, qui s’est finalement avéré payant à force de travail et de détermination. « Des doutes, j’en avais, mais quand tu as des objectifs dans la vie et que tu sais de quoi tu es capable… » a-t-il enchaîné.
De révélation à joueur reconnu
Si à cette époque, il est décidément le seul à savoir réellement de quoi il est capable, Beto ne met pas longtemps à informer son pays natal de ses qualités hors-normes. Arrivé à Portimonense au début de la saison 2019/20, alors qu’il vient de passer la vingtaine, le Portugais débute son aventure dans le sud du Portugal avec une toute première apparition dans l’élite, un soir d’août 2019, face à la B-SAD. Les trois minutes passées sur le terrain ne suffisent cependant pas à convaincre ses nouveaux dirigeants, et Beto est alors invité à rejoindre les rangs de l’équipe U23 pour montrer ce dont il est capable.
13 buts en 22 matchs pour sa première saison en U23. Les présentations sont faites. À Portimão, Beto commence alors à être considéré comme un joueur d’avenir, disposant des qualités suffisantes pour toucher du doigt le plus haut niveau national. Et durant cette même saison, l’attaquant portugais a même plusieurs opportunités de disputer d’autres rencontres en première division, sans pour autant parvenir à s’y imposer.
Une question de temps. Lors de l’exercice suivant, il n’est alors plus question d’évoluer avec les U23 : Beto doit devenir la référence offensive de Portimonense. Chose faite. Après six premiers mois plutôt mitigés, durant lesquels il inscrit tout de même ses trois premiers buts dans l’élite, le natif de Lisbonne s’impose comme le joueur à suivre de cette équipe. Au total, le nouveau buteur maison de Portimonense trouve le chemin des filets à 11 reprises en 30 journées de championnat, ce qui pousse l’Europe entière à suivre ses performances de plus près.
Deux saisons pleines en Italie
En quelques mois seulement, le mètre 95 de Beto est devenu bien trop grand pour la modeste formation de Portimonense. Sollicité de toute part, le Portugais réclame alors son transfert auprès de sa direction, et c’est l’Udinese qui rafle la mise.
Au Portugal comme en Italie, le joueur désormais âgé de 25 ans ne manque pas de s’imposer comme un joueur majeur du secteur offensif de son équipe. Au terme d’une première saison conclue de façon précoce par une blessure musculaire, Beto totalise 11 buts inscrits en championnat, ce qui fait de lui le second meilleur buteur de sa formation.
Une prestation louable, confirmée par une seconde saison toute aussi convaincante dans les rangs de l’Udinese, avec 10 buts marqués à la clé. Son style atypique, symbolisé par un gabarit hors-norme et une vitesse de pointe impressionnante, font alors l’objet des sollicitations de la part d’Everton, qui lâche pas moins de 30 millions d’euros pour faire de Beto le nouvel avant-centre des Toffees.
C'est officiel, Beto rejoint Everton pour un montant de 30 millions d'euros. ☑️🔵 pic.twitter.com/natfvPlYXB
— Trivela (@Trivela_FR) August 29, 2023
La Premier League… et après ?
C’est donc dans une toute nouvelle dimension que s’apprête à entrer Beto. Si ses talents d’avant-centre sont désormais reconnus dans l’Europe entière, le Portugais va devoir se confronter au meilleur championnat du monde. Une scenario inimaginable il y a encore quelques années, alors que son quotidien consistait à servir des buckets de poulet avant de filer s’entraîner.
Pour autant, alors qu’il n’a que 25 ans, cette signature à Everton ne pourrait être qu’une simple étape au sein d’un parcours unique, qui devrait nous réserver encore bien des surprises.
Crédit photo : IconSport
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.
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