Véritable révélation de la saison passée au Benfica, João Neves s’affirme comme l’un des éléments majeurs de l’effectif lisboète en ce début d’exercice. Focus sur ce talent venu du sud du Portugal pour illuminer la capitale.
Du haut de ses 19 ans, João Neves peut se targuer d’avoir plusieurs faits d’armes à son actif. Il y a quelques semaines, c’est notamment lui qui a été élu homme du match, lors du dernier derby de Lisbonne, remporté par les siens face aux rivaux du Sporting (2-1). Et comment aurait-il pu en être autrement ? Étincelant dans le jeu, le milieu de poche du Benfica a sonné la révolte dans les arrêts de jeu, en inscrivant le deuxième but de sa carrière d’un sublime enchaînement.
De par sa prestation XXL, João Neves a largement contribué au succès des Aigles, qui permet donc à ces derniers de prendre la tête du classement portugais. Une nouvelle prouesse venue renforcer encore un peu plus le statut de l’international portugais qui, du haut de ses 19 ans, impressionne déjà l’Europe entière.
Il a côtoyé le père de Gonçalo Ramos
S’il n’a jamais manqué d’affirmer toute son affection pour son club formateur, João Neves n’est pas un garçon du coin. En effet, le nouveau phénomène du Benfica a chaussé ses premiers crampons dans le sud du pays, à plus de 300 kilomètres de l’Estadio da Luz. C’est donc à Tavira, près de Faro, que le milieu de terrain de 19 ans a vu le jour en septembre 2004, quelques années avant de rejoindre la filiale du Benfica, basée à quelques kilomètres de là.
Au Centro de Formação e Treino du Benfica au Algarve, qu’il a fréquenté durant quatre saisons, João Neves a notamment côtoyé une personnalité bien connue du football portugais. Manuel Ramos, ancien joueur de Farense et accessoirement père de l’avant-centre du Paris Saint-Germain Gonçalo Ramos, a en effet entraîné le jeune milieu de terrain durant ses plus jeunes années. “Comme nous n’avions pas le droit d’entraîner nos enfants, j’ai dû prendre une catégorie inférieure, et c’est là que j’ai rencontré João Neves”, avait déclaré le père du buteur portugais au journal Record, avant d’ajouter : “Personnalité, capacité à enchaîner les efforts, à se surpasser… João réunissait tous les ingrédients nécessaires. On pouvait le mettre à n’importe quel poste, et on savait qu’il ferait une bonne prestation. C’est un jeune disposé à travailler, à s’adapter à tout ce qu’on lui demande.”
Une comparaison flatteuse
Les chances de voir João Neves et Gonçalo Ramos, tous deux liés par un passé commun dans le sud du pays, évoluer ensemble en Seleção quelques années plus tard, étaient très minces. Et pourtant, c’est bel et bien cela qui est en train de se produire, alors qu’ils ont tous les deux participé à la dernière victoire de la Seleção, ce jeudi sur la pelouse du Liechtenstein (0-2).
Pour accéder à la scène internationale, João Neves n’a eu besoin que d’une trentaine d’apparitions sous les couleurs du Benfica. Un statistique surprenante, qui témoigne de l’avance considérable dont dispose le milieu portugais sur les autres joueurs de son âge. Une avance expliquée notamment par les capacités techniques et le QI football ultra développé du jeune joueur, et qui lui permet de compenser un gabarit nettement moins solide. Cette description ne trompe pas : si on y ajoute ses origines de l’Algarve et le leadership naturel que porte en lui le numéro 87 du Benfica, on obtient ce que beaucoup considèrent comme le digne héritier de l’actuel deuxième joueur le plus capé de l’histoire de la Seleção, à savoir João Moutinho.
L’homme du derby
Si les prouesses du jeune João Neves rappelle de bons souvenirs aux fans de l’ancien monégasque, la formation des deux joueurs reste diamétralement opposée. Passé également par le FC Porto, João Moutinho a avant toutes choses évolué sous les couleurs du Sporting, tandis que João Neves a quant à lui brillé face aux Leões. En effet, au cours des derniers mois, le natif de Tavira a fait du derby de Lisbonne son terrain de jeu favori. Depuis le début de sa jeune carrière, João Neves a inscrit deux buts avec l’équipe principale du Benfica. Tous, face au grand rival lisboète.
En mai dernier, le joueur du Benfica était parvenu à égaliser à la 94e minute d’un derby, jusque-là dominé par les Leões (2-2). Six mois plus tard, rebelote. Il y a deux semaines, João Neves a inscrit son deuxième but en Liga, face au Sporting, une fois encore, alors qu’on jouait les dernières minutes de la rencontre, et que son équipe était menée par son rival. Cette fois-ci, le but égalisateur du phénomène portugais a même entraîné une remontada historique, conclue par Casper Tengstedt quelques minutes plus tard.
La prochaine grosse vente du Benfica ?
Pour l’heure, João Neves continue de régaler le public de l’Estadio da Luz, tant par son talent que par son implication sans faille. Désormais titulaire dans les rangs de son club, le Portugais devenu récemment international s’impose comme l’un des plus gros prospects du football national, notamment aux yeux des clubs étrangers. Et si les fidèles du Benfica rêveraient de voir le prodige de 19 ans effectuer toute sa carrière à Lisbonne, l’histoire a récemment montré que le club lisboète n’était pas capable de lutter face aux mastodontes européens sur le plan financier.
Comme João Félix, Ruben Dias ou Enzo Fernandez avant lui, João Neves pourrait être amené à quitter le navire du Benfica au cours des prochains mercatos, afin de poursuivre sa route au sein des meilleurs championnats d’Europe. Un potentiel transfert, qui fait déjà saliver bon nombre de clubs à travers le continent. Selon la presse portugaise, Manchester United serait particulièrement attentif à ce dossier. Une situation qui avait d’ailleurs poussé le SL Benfica à renouveler le contrat de son joyau durant l’été dernier, de sorte à faire passer la clause libératoire de João Neves de 60 à 120 millions d’euros. Un moyen efficace de retarder le départ de ce talent qui, du haut de son mètre 74, pourrait rapidement devenir bien trop grand pour le championnat portugais.
Crédit photo : IconSport
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.