D’après le dernier rapport du CIES, deux mastodontes du Portugal, à savoir le SL Benfica et le Sporting CP, font partie des références mondiales en terme d’achat-revente de joueurs.
Il s’agit du modèle économique priorisé par la majeure partie des clubs professionnels à l’heure actuelle. Au sein d’un marché régit par de nouveaux enjeux, avec notamment la hausse des droits télévisés en Premier League, ou encore le changement de format des différentes compétitions européennes, les inégalités ont eu tendance à s’agrandir entre les principaux clubs du continent et les autres, nettement moins aisés.
Pour continuer d’exister dans ce contexte, ces derniers doivent user d’ingéniosité pour flairer les meilleurs coups du marché, valoriser leurs joueurs, pour pouvoir ensuite les revendre à prix d’or vers les clubs les plus riches. À ce jeu-là, certains clubs comme le LOSC, l’Ajax ou encore Salzburg, excellent depuis plusieurs années. Au Portugal, le SL Benfica et le Sporting CP se sont également affirmés comme les rois de l’achat-revente.
Benfica et le Sporting dans le top 10 européen
Le contexte du football professionnel portugais l’impose : pour exister au plus haut niveau, et notamment sur la scène européenne, les clubs doivent parvenir à générer des revenus à travers la vente de joueurs. Un procédé que le SL Benfica a parfaitement assimilé au cours des dernières années. En effet, le champion national en titre est la formation portugaise qui possède le bilan le plus positif au cours des dix dernières années, avec une différence de +200 millions d’euros entre le montant total de ses dépenses (340 millions d’euros) et celui de ses recettes, pour des joueurs non-issus de son centre de formation (540 millions d’euros).
Fort des récentes ventes de Darwin Nunez à Liverpool et d’Enzo Fernandez à Chelsea, le SL Benfica figure ainsi à la septième place du classement mondial des « Rois de l’achat-revente ». Ce tableau, délivré cette semaine par l’Observatoire du Football CIES, est dominé par le LOSC et ses 386 millions d’euros de différence. Mais le SL Benfica n’est pas le seul club portugais a exceller dans l’art de valoriser ses joueurs. À quelques kilomètres de l’Estadio da Luz figure le Sporting qui arrive en dixième position dans le monde, avec un bilan de +169 millions d’euros générés avec l’achat-revente de joueurs.
Une bonne réputation injustifiée pour Porto ?
Dans le nord du pays, c’est étonnement le SC Braga qui domine le marché de l’achat-revente au cours des dix dernières années. Si les Arsenalistas ont principalement généré des revenus via la vente de joueurs formés au club, comme Francisco Trincão, David Carmo ou encore Vitinha, d’autres opérations ont été menées avec brio par le club portugais, qui siège en 20e position avec un bilan de +112 millions d’euros.
Longtemps considéré comme un as de la discipline, le FC Porto a semble-t-il perdu de sa superbe au cours des dernières années. Si le club portugais est parvenu à réaliser quelques coups exceptionnels, comme la vente de Luis Diaz à Liverpool contre un chèque de 47 millions d’euros, à peine deux ans et demi après avoir enrôlé l’international colombien pour six fois moins, Porto siège actuellement à la 35e place du classement mondial avec un bilan positif de 79 millions d’euros.
Des bilans à saluer
Avec plus de dix fois moins d’argent investi sur le marché des transferts, le Vitoria SC parvient d’ailleurs à rester côte à côte avec le FC Porto en terme de résultat net. En effet, le club basé à Guimarães a investi 23 millions d’euros sur le marché des transferts au cours des dix dernières années, et est tout de même parvenu à générer la somme remarquable de 99 millions d’euros grâce à la vente de ses joueurs.
Plus impressionnant encore : les modestes clubs de Portimonense SC et d’Estoril Praia, qui affichent également d’excellents bilans malgré des investissements relativement faibles. Selon le CIES, le club du sud du Portugal est le quatrième club portugais qui génère le meilleur bilan avec +96 millions d’euros. Une prouesse remarquable, compte tenue des très faibles dépenses du club sur le marché des transferts (5 millions d’euros dépensés en 10 ans). Portimonense devance ainsi Estoril, qui a tout de même généré 63 millions d’euros avec des investissements estimés à 8 millions d’euros. Une énième preuve que les clubs les moins aisés sont parfois ceux qui détiennent les meilleures idées.
Le Top 5 des clubs portugais :
1 – SL Benfica : +200 millions d’euros (340 de dépenses / 540 de recettes)
2 – Sporting CP : +169 millions d’euros (211 de dépenses / 380 de recettes)
3 – SC Braga : +112 millions d’euros (53 de dépenses / 165 de recettes)
4 – Portimonense SC : +96 millions d’euros (5 de dépenses / 101 de recettes)
5 – FC Porto : +79 millions d’euros (271 de dépenses / 350 de recettes)
6 – Vitoria SC : +76 millions d’euros (23 de dépenses / 99 de recettes)
7 – GD Estoril : +55 millions d’euros (8 de dépenses / 63 de recettes)
À noter que ce classement du CIES ne prend en compte que les joueurs achetés et vendus entre 2014 et 2023, et ne concerne pas les joueurs issus du centre de formation.
Crédit photo : IconSport
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.
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