Le début de saison 2025/26 du Rio Ave attire l’attention pour une raison inhabituelle : après six journées de Liga Portugal, le club de Vila do Conde n’a encore jamais aligné le moindre joueur portugais dans son onze de départ.
Un cas rare mais révélateur
La tendance a été confirmée ce lundi face au Benfica, où l’entraîneur Sotiris Silaidopoulos a de nouveau misé sur un onze intégralement composé de joueurs étrangers. Malgré la présence de cinq joueurs portugais dans l’effectif — Pedro Vírginia, João Tomé, João Graça, João Novais et Valentim Sousa — aucun d’entre eux n’a encore débuté un match cette saison.
Des cas similaires existent dans l’histoire récente du championnat, avec le Boavista (2021/22) et le Portimonense (2023/24), mais ils restent ponctuels. La régularité du Rio Ave dans ce choix souligne un changement stratégique plus profond.
L’effet Marinakis : un projet international
Cette orientation est directement liée à l’arrivée, fin 2023, de l’investisseur grec Evangelos Marinakis, déjà propriétaire de l’Olympiacos et de Nottingham Forest. Depuis son rachat, plus d’une dizaine de joueurs étrangers ont été recrutés en trois mercatos, dont plusieurs Grecs, aujourd’hui la nationalité la plus représentée dans le vestiaire.
L’objectif affiché est clair : intégrer le Rio Ave dans une réseau global de clubs, misant sur la circulation de joueurs et la valorisation d’actifs internationaux, au détriment du modèle traditionnel basé sur la promotion de talents portugais.
Sur le plan sportif, le Rio Ave n’a pas encore trouvé la formule gagnante. Après six journées, le club occupe la 14ᵉ place du championnat, avec quatre matchs nuls et deux défaites. Le dernier résultat, un nul courageux obtenu à l’Estádio da Luz face au Benfica (1-1), a toutefois montré une équipe capable de rivaliser avec les grands.
Le dilemme de l’identité
Si cette stratégie apporte un surcroît de compétitivité immédiate et renforce l’attractivité du club sur le marché international, elle pose néanmoins une question de fond : le lien avec le football portugais et la formation locale risque de s’éroder.
Dans une ligue historiquement marquée par l’émergence de jeunes talents nationaux, le Rio Ave s’impose comme un cas à part. Le défi, désormais, sera de trouver un équilibre entre ambition internationale et enracinement local.
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.
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