Samedi soir à l’Estádio do Dragão de Porto, le football portugais va vivre un des matchs les plus importants de son histoire : le Clássico. Lors de la 24ème journée de Liga Nos, le FC Porto, actuellement leader reçoit son dauphin Benfica qui ne compte qu’un seul petit point de moins (57 contre 56).
Ce choc sera l’occasion d’une véritable joute entre les deux clubs ennemis que tout oppose.
Dans l’histoire du football, il existe des rencontres où toute la passion accumulée peut ressortir d’un coup et rejaillir sur le terrain. Lors de ces Clássico, les frustrations les plus profondes comme les haines les plus farouches sont attisées. La plus grande volonté des deux équipes est d’affirmer sa domination sur son adversaire.
Samedi soir, la Liga Nos va vivre une de ses rencontres les plus importantes et les plus passionnantes qui soit. Le FC Porto contre le SL Benfica, les « bleus » du Nord contre les « rouges » de la Capitale portugaise. En bref, nous allons assister au match de l’année au pays de Pessoa, et aucun Portugais ne voudra rater ce spectacle.
Deux clubs que tout oppose
Le « Clássico » portugais est plus qu’un match : c’est une question de suprématie nationale. C’est aussi l’opposition entre deux façons de concevoir le football. Lorsque le SL Benfica forme et développe ses joueurs à l’image de Ruben Dias ou João Felix, le FC Porto fait venir des joueurs plus expérimentés et réputés comme l’espagnol Iker Casillas ou Pepe. Lorsque le Benfica met en avant un football offensif et plaisant, la froideur clinique du F.C. Porto et sa défense de fer annihilent toute velléité de beau jeu. Lorsque le Benfica perd en finale de Coupe d’Europe, le F.C. Porto fait parler son réalisme froid et remporte des titres.
Deux conceptions de jeu, deux idées du football et deux romances différentes entre le beau jeu émanant d’Eusébio, Rui Costa et désormais João Félix, et l’efficacité du FC Porto et sa muraille défensive représentée par Pepe et Felipe.
Deux dynamiques opposées
Si personne n’ignore la rivalité existante et grandissante entre les deux plus grands clubs portugais, la tension du Clássico de ce samedi sera amplifiée par la situation actuelle des deux équipes. D’un côté, le FC Porto se présente en leader du championnat mais a subi des contre-performances remarquées ces dernières semaines.
Avec des matchs nuls en Liga Nos contre le Vitória Guimarães et Moreirense, et une défaite en 8ème de finale aller de la Ligue des Champions, l’équipe de Sérgio Conceição a semblé connaître quelques difficultés ces derniers temps. Le fait d’avoir perdu l’attaquant Moussa Marega sur blessure, combiné à la mauvaise passe du brésilien Tiquinho Soares a probablement contribué à ralentir le club du Président Pinto de Costa. Cependant, la récente victoire 3-0 contre Braga en Coupe du Portugal a permis à Porto et à Soares de reprendre confiance.
A contrario, tout semble aller pour le mieux pour le Benfica. Depuis la défaite contre Portimonense début janvier 2019 qui a coûté le poste de l’entraîneur à Rui Vitoria, tout roule pour les « Aigles ». Depuis l’arrivée de Bruno Lage le 6 janvier 2019, Benfica a enchaîné 8 victoires en autant de matchs en championnat, ainsi qu’une belle qualification pour les 8èmes de finales de l’Europa League. Seul point noir depuis l’arrivée du tacticien à Benfica : une défaite 3-1 à domicile en Coupe de la Ligue face à … Porto, en janvier dernier.
Le Benfica de Bruno Lage impressionne à domicile comme à l’extérieur et le technicien de 42 ans en a fait une véritable machine à marquer. Que l’on songe aux 33 buts marqués en 8 matchs ou aux scores fleuves, notamment le 10-0 contre le Nacional C.D, c’est une équipe ultra-offensive qui se présentera face au FC Porto.
Avec une paire d’attaque d’une efficacité redoutable composée du suisse Haris Seferović, meilleur buteur de Liga Nos avec 15 pions, et la nouvelle star du Portugal João Félix, les « Rouges » ont de sérieux arguments à faire valoir dans ce Classico.
En face, le F.C. Porto pourra se baser sur sa défense lusitano-brésilienne représentée par Pepe, Felipe ou Éder Militão. Le club du nord du Portugal pourra également compter sur l’ailier international algérien Yacine Brahimi pour mener l’attaque avec Soares.
Deux entraîneurs si différents
Dignes héritiers des grands entraîneurs portugais de ces dernières années, les deux jeunes techniciens s’opposent par leur management et le style de jeu qu’ils imposent à leurs équipes respectives.
D’un côté, Porto compte Sérgio Conceição, 44 ans, multi-titré, possédant une grande expérience aussi bien en tant que joueur qu’en tant qu’entraîneur. L’ancien international portugais possède une capacité non démentie à motiver ses joueurs et à trouver des solutions aux problèmes de son équipe.
De l’autre côté Bruno Lage, 42 ans et technicien du Benfica depuis le début de l’année 2019. L’entraîneur Benfiquiste est davantage connu pour ses rôles d’assistant ou d’entraîneur des équipes jeunes, notamment à Benfica. L’entraîneur des aigles de Benfica prône un jeu vers l’avant et impose des attaques directes, toujours avec beaucoup de calme et de sérénité.
Deux caractères, deux manières de faire totalement opposées, ce qui souligne la variété des techniciens portugais.
Le football portugais ne forme pas que des joueurs …
Porto a l’avantage au classement
S’il est difficile de faire un pronostique et de dégager un favori, les intentions des deux équipes semblent évidentes.
L’objectif du FC Porto sera double. Le leader du championnat va chercher à soit maintenir son dauphin à distance, soit creuser l’écart avec son rival et faire un grand pas vers le titre. De plus, un bon résultat permettrait aux Dragoes d’engranger de la confiance avant le match de Ligue des Champions contre l’AS Roma mercredi prochain. Le F.C. Porto voudra également laver l’affront du match aller : une défaite 1-0 à Lisbonne qui constitue le dernière défaite de Porto en championnat.
En face, le Benfica se présentera en totale confiance suite à ses derniers résultats. La victoire des Benfiquistes sera obligatoire s’ils veulent mettre toutes les chances de leur côté pour gagner le championnat.
S’il restera encore 10 journées après ce match, nul doute que l’impact psychologique sera la clé de cette course au titre. Le vainqueur ne sera pas champion, mais pourra se targuer d’avoir porté un coup dur à son rival.
Qui de Porto ou de Benfica fera la bonne opération dans ce Clássico, et imposera sa domination sur le football portugais ? Réponse samedi soir à 21h30.
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