Boavista FC : Alberth Elis, la “Pantera” destinée à rugir ?

Méconnu du public européen, la recrue phare du dernier mercato de Boavista, Alberth Elis, est une véritable star au Honduras. Retour sur le parcours d’un joueur issu d’un pays où les rêves semblent souvent inaccessibles.

Alberth Elis est né dans la ville de San Pedro Sula, la deuxième plus grande du Honduras après la capitale Tegucigalpa. Cette ville, tristement célèbre pour son côté dangereux et son taux d’homicide particulièrement élevé (171 pour 100 000 habitants), se trouve collée aux campagnes de Tela, dans lesquelles l’actuel joueur de Boavista a passé son enfance.

D’un père agriculteur et d’une mère au foyer, Alberth Elis est issu d’un milieu modeste, et connaît, avec sa famille, des fins de mois difficile. “Il a fallu faire de nombreux sacrifices, car on a toujours voulu tout faire bien pour Alberth”, a précisé Osman, le père du joueur, dans un entretien accordé à TUDN USA. “J’allais faire du porte-à-porte pour vendre mes bijoux et j’aidais mon mari dans les champs pour qu’on puisse avoir de quoi manger tous les jours”, se rappelle Joanie, mère du prodige hondurien, particulièrement fière du parcours de sa famille.

Le Honduras, déjà trop petit pour lui

Très doué pour le football, Alberth rejoint les rangs de l’académie de l’Olimpia à l’âge de douze ans. Il s’agit du plus grand club du pays, situé dans la capitale Tegucigalpa. La famille du joueur décide alors de déménager dans la capitale, car sa mère pensait que sans ses proches, le jeune homme n’arriverait pas à réussir dans le football.

Alberth progresse. A 17 ans, il est lancé avec les professionnels et dispute 72 matchs pour 28 réalisations durant ses trois premières saisons au plus haut niveau national. Des statistiques qui lui permettent d’attirer l’œil des clubs étrangers.

A l’étranger, tout s’accélère

Durant l’été 2016, le Hondurien rejoint les rangs du CF Monterrey au Mexique. Après seulement cinq petits matchs sous les couleurs blanches et bleues, le club décide de le prêter de l’autre côté de la frontière, au Dynamo Houston, aux USA. Dans un premier temps, Alberth est totalement dépaysé. Il ne parle pas un mot d’anglais, mais à Houston, il retrouve notamment son ancien coéquipier du CD Olimpia, Romell Quioto, qui l’aide à s’intégrer.

A 18 ans, Alberth Elis réalise une superbe première saison aux Etats-Unis. Son club remporte l’US Open Cup à la surprise générale, et l’ailier inscrit 11 buts en 30 matchs toutes compétitions confondues. Bluffés, les dirigeants de Houston n’hésitent pas une seconde à s’attacher définitivement les services du joueur pour la modique somme de 2,2 millions de dollars en 2017. Par la suite, le Hondurien réalise deux très bonnes saisons avec 24 buts en 70 matchs au compteur. Comme symbole d’une réussite : Alberth Elis est même sélectionné pour le All-Star Game de la MLS en 2018.

La panthère débarque… chez les panthères

A l’été 2020, le Hondurien semble avoir fait le tour de la MLS, et décide de prendre le chemin surprenant du club portugais de Boavista. Pas si surprenant tous comptes faits, quand on sait que le club et le joueur partagent la panthère comme même symbole représentatif.

Dans un entretien accordé à la chaîne du club, l’entraîneur du Dynamo, Tab Ramos, a expliqué que son ex-joueur avait fait le bon choix en rejoignant le Portugal : “Alberth a les bagages nécessaires pour aller jouer en Europe. La Liga NOS sera parfaite pour lui. Il est intelligent et rapide, c’est un redoutable joueur qui peut vraiment aller loin”. Alberth Elis est donc transféré durant l’été 2020 pour une somme avoisinant les 3,5 millions d’euros, avec un contrat de 4 saisons à la clé.

Besoin d’un temps d’adaptation

Depuis son arrivée en Europe, le natif de San Pedro Sula, peine à répondre aux attentes, et ne s’illustre que sur quelques éclairs de génie comme son but à Paços de Ferreira le mois dernier. Pour l’heure, le Hondurien a inscrit deux buts et délivré une passe décisive en 11 matchs toutes compétitions confondues avec sa nouvelle équipe. Les supporters restent sur leur faim. “C’est pas mal, mais ça aurait pu être mieux car il n’a pas fait la préparation d’avant-saison, et il a été bloqué plusieurs semaines au Honduras à cause du Covid. Malgré tout, on voit qu’il a du ballon et une belle pointe de vitesse. S’il enchaîne il fera mal”, nous a confié David, fidèle supporter des Axadrezados.

Pas d’inquiétude à avoir, Boavista a en sa possession un joueur talentueux, jeune, mais déjà rempli d’expérience. A seulement 24 ans, Alberth Elis compte pas moins de 40 sélections avec le Honduras, pour 11 buts inscrits. Boavista, qui est actuellement en difficulté au classement avec une avant-dernière place peu honorable, devrait rapidement pouvoir compter sur la technique et la rapidité de sa nouvelle panthère, qui a à cœur de rugir après des premiers mois plutôt calmes.

Crédit photo : IconSport

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