Depuis 2018 et l’arrivée de David Belenguer à la tête de la SAD, Tondela a accueilli un certain nombre d’Espagnols dans ses rangs, devenus parties intégrantes du développement du club.
Il y a des clubs qui, par le biais de plusieurs facteurs, ont tendance à se rapprocher d’un pays pour développer une stratégie à la fois sportive et économique. Si, ces dernières années, nous avons pu constater des relations privilégiées entre la direction de Portimonense et le football japonais, nous pouvons également apercevoir une liaison de plus en plus étroite entre le CD Tondela et le football espagnol.
Recontextualisons. Fondé en 1933, le CD Tondela n’a jamais été un acteur majeur du football portugais avant de connaître, depuis 2009, une surprenante progression le faisant passer du 4e échelon national à l’élite, qu’il a découvert pour la première fois de son histoire en 2015. Désormais habitué à jouer le maintien en Liga NOS, le club qui réside à l’Estadio João Cardoso s’est, pour le moment, toujours maintenu en première division, souvent sur le fil.
David Belenguer, président de la SAD
En 2018, le CD Tondela a vendu 80% des parts de sa SAD à Houpe Groupe, qui détient, entre autres, les clubs de Parme et de Grenade, en Italie et en Espagne. Un changement historique au sein du club basé dans le centre du Portugal, qui a ainsi vu l’ancien footballeur espagnol David Belenguer, devenir le président de sa SAD.
Lors d’un entretien au média El Español, l’ancien joueur de Getafe a expliqué que l’un de ses associés avait d’abord essayé d’investir dans un autre club portugais, dont le nom n’a pas fuité. L’opération étant tombé à l’eau, David Belenguer aurait alors lui-même cherché un club portugais, et serait tombé sous le charme du CD Tondela : « Durant ma carrière de footballeur j’ai toujours voulu dans le futur être président d’un club, a-t-il déclaré. Tondela possédait tout ce que je recherchais, premièrement, on pouvait se permettre d’acheter le club. En suite, sa dimension et le défi sportif m’ont encouragé à venir ici. » Désireux de s’installer au Portugal pour du long-terme, l’Espagnol de 48 ans a d’ailleurs rejoint, en juillet 2019, le Comité de Direction de la Ligue portugaise, pour ainsi contribuer à son évolution.
Pepelu comme figure de proue du projet
Et en ce qui concerne Tondela, David Belenguer a débuté, depuis son arrivée, une « espagnolisation » du club portugais. Celle-ci s’est caractérisée par l’arrivée de l’entraîneur Natxo González dans les rangs du club en juillet 2019, afin de remplacer Pepa, parti rejoindre Paços de Ferreira. Dans la foulée, le club dont la SAD est présidée par David Belenguer a accueilli le jeune international U21 espagnol Pepelu, sous la forme d’un prêt d’une saison, sans option d’achat, en provenance de Levante. Que le « Spanish Tondela » commence.
Titulaire indiscutable dans l’entrejeu de Tondela, le jeune milieu de terrain défensif s’est rapidement affirmé comme l’un des cadres de l’effectif portugais durant la saison 2019/20, durant laquelle il a disputé 33 des 34 matchs de championnat. Auteur, d’ailleurs, du pénalty qui assure le maintien à Tondela dans les dernières minutes de l’ultime journée de Liga NOS face à Moreirense, Pepelu est devenu l’un des chouchous du public, et a porté avec brio le nouveau projet du club, avant de s’ouvrir les portes du Vitoria SC, où il évolue désormais.
Vers un « Spanish Tondela » ?
A la fin de la saison, un autre espagnol, en la personne de Pako Ayestaran, prend les commandes de l’équipe première et succède à son compatriote, Natxo González, sur le banc de Tondela. Une période de mercato estival, qui voit également les Espagnols Jaume Grau et Mario Gonzalez rejoindre les rangs du club, suivis par le joueur d’Eibar Roberto Olabe, six mois plus tard.
Et malgré les arrivées massives de ses compatriotes David Belenguer ne compte, selon lui, en aucun cas faire de Tondela une terre d’accueil exclusive aux Espagnols, malgré ses relations privilégiées avec les clubs de Liga, où il a disputé plus de 200 matchs en tant que joueur. « Je ne veux pas faire un Spanish Tondela, il ne faut pas mélanger les sentiments et le business, avait-il expliqué au média El Español. J’ai toujours cru en la gestion locale. Sur le point sportif, on peut s’aider de stratégies et de directions venant de pays étrangers, mais je ne pense pas que l’exportation d’un pays à un autre soit la meilleure des idées. La connaissance des populations locales ont des particularités qui se produisent dans leurs industries, dans leurs activités et dans leurs relations. C’est impossible à égaler lorsque l’on vient de l’étranger. Il doit y avoir une relation avec vos personnes de confiance et les locaux.«
« Tu dois respecter le club »
L’ancien joueur du Betis a également assuré que son intérêt pour le football espagnol ne mettrait pas en péril le travail effectué par le club, notamment en terme de formation : « Je ne vais pas faire signer des joueurs espagnols pour le simple plaisir de le faire. Il faut respecter la culture locale, les Portugais qui viennent notamment du centre de formation. Tu ne peux pas arriver Tondela et faire ce que tu veux, tu dois respecter le club surtout quand celui-ci possède une histoire et des supporters très fidèles. Aller à l’encontre de ces valeurs, c’est se tromper entièrement. Si tu ne se respecte pas tout cela, alors tu te donnes le bâton pour te faire battre.«
Cette saison le CD Tondela effectue sa cinquième année successive en Liga NOS, le plus haut échelon national. Pour l’heure, Tondela loge à la 12e place du championnat. La lutte pour le maintient est encore longue, mais le club pourra compter sur ses Espagnols, et notamment sur son actuel meilleur buteur Mario Gonzalez (6 buts en 13 matchs), pour faire perdurer un projet aussi inédit qu’ambitieux.
Crédit photo : IconSport
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