A l’étranger – Wolverhampton : La révolution Bruno Lage est en marche

Bruno Lage

Ce samedi, Bruno Lage et les Wolves affrontent Brendford dans l’objectif de confirmer un début de saison plutôt encourageant.

Ce fut peut-être un peu plus long que prévu, mais il a fini par l’obtenir, cette première victoire en championnat. Arrivé sur le banc de Wolverhampton cet été, après avoir pris plus d’un an de repos pour digérer son inoubliable expérience à Benfica, Bruno Lage a eu besoin de quatre journées pour connaitre son premier succès avec les Wolves, sur la pelouse de Watford (0-2).

La loi du plus efficace

En effet, ce succès met fin à une courte mais notable série de trois défaites de rangs, toutes concédées sur la plus petite des marges et sans marquer le moindre but, malgré un total impressionnant de 57 tirs effectués par son équipe sur l’ensemble des trois rencontres. Les Wolves de l’entraîneur portugais s’étaient d’abord inclinés à Leicester (1-0), avant de connaitre le même destin à domicile contre Tottenham (0-1) puis face à Manchester United (1-0). Trois défaites plutôt logiques sur le papier, face à des adversaires habitués à se disputer les premières places, mais qui laissent cependant un goût amer aux supporters des Wolves, conscients d’avoir globalement dominé les trois rencontres sans jamais parvenir à concrétiser leurs occasions. « On a énormément vendangé et on est tombé sur d’excellents gardiens. On méritait mieux sur ces trois premiers matchs, mais je suis très optimiste pour la suite », nous témoigne Steeven, gérant du compte twitter Wolves Actu.

Des idées de jeu nouvelles

On assiste donc à un paradoxe, au sein duquel les Wolves enchaînent les défaites malgré le jeu très séduisant prôné par Bruno Lage qui déclarait, lors de son arrivée en Angleterre, vouloir se baser sur le travail de son prédécesseur et compatriote Nuno Espirito Santo, pour l’adapter à sa propre philosophie. Et malgré l’attachement que peuvent porter les supporters des Wolves à l’actuel entraîneur de Tottenham, la mayonnaise semble prendre avec le nouveau venu sur le banc. « L’accueil de Bruno Lage a été plutôt positif. C’est vrai qu’il y avait quand même une attache particulière avec Nuno, il nous a permis de retrouver la Premier League, nous a même qualifié en coupe d’Europe… Après il fallait du renouveau, les supporters le savent donc la hype est présente. Et puis personnellement, je suis très content du jeu que je vois », poursuit Steeven.

Un jeu séduisant, basé sur la recherche de la maitrise du ballon quel que soit l’adversaire, et qui semble déjà faire l’unanimité Outre-Manche. Ce style de jeu offensif marque une première opposition avec celui que souhaitait pratiquer Nuno Espirito Santo, basé davantage sur les contre-attaques. « Avec Nuno on subissait le jeu, on balançait souvent devant sur les phases de pressing adverses, et notre jeu penchait nettement à droite. Avec Lage on construit énormément, on alterne les deux côtés, on passe même pas mal au centre. L’attaque est très disponible. Je trouve que de manière générale, on retrouve cette pression mentale qu’on infligeait aux gros. On se remet à jouer, à chercher la possession », souligne le supporter des Wolves. Un changement qu’a d’ailleurs relevé le latéral gauche brésilien des Wolves, Fernando Marçal, cette semaine en conférence de presse : « Bruno est arrivé au club avec une approche de travail très différente de celle du manager précédent. Il sait comment il veut que l’équipe joue et il peut nous le transmettre assez clairement à l’entraînement. »

Le vestiaire et le club sont avec lui

Et malgré un début de saison poussif sur le plan comptable, avec seulement trois points glanés en quatre journées, Bruno Lage semble dores et déjà avoir conquis son vestiaire. Cette semaine, le Telegraph affirmait que l’ailier espagnol des Wolves, Adama Traoré, serait « impressionné par les idées de jeu et la philosophie de Bruno Lage » et aurait fait part à ses dirigeants de ses intentions de prolonger l’aventure à Wolverhampton.
Au centre de cette confiance se trouve une croyance profonde de l’entraîneur portugais en ses idées, en son projet de jeu et en ses joueurs. « Pour les joueurs et moi-même, nous avons besoin de temps pour grandir car nous voulons jouer d’une manière que vous apprécierez tous », déclarait-il le mois dernier, après son premier échec en championnat. Du temps, il devrait à priori en avoir suffisamment. « Je pense que Bruno Lage aura la confiance de la direction. Il faut un temps d’adaptation et c’est normal. Et puis, on n’est pas pressé à Wolverhampton, on ne court pas derrière les titres », conclut Steeven.

La machine est lancée ?

S’il se trouve aujourd’hui dans un nouveau contexte, au sein d’un championnat plus relevé et dans une équipe moins dominatrice que celle qu’il a pu connaitre à Benfica, Bruno Lage semble déterminé à conserver ses convictions liées à la mise en place du jeu offensif et attractif qu’il affectionne tout particulièrement. « Je ne fais rien de spécial, j’entraîne juste comme j’aime entraîner, et je les fais jouer comme j’aime les voir jouer. C’est le travail des joueurs, pas le mien. Ils jouent bien parce qu’ils s’entraînent très bien », exprimait-il à la fin de la rencontre face à Watford. Alors que l’entraîneur de 45 ans a gardé ses méthodes et ses idées de jeu ambitieuses, l’homme semble, lui aussi, avoir conservé sa légendaire humilité et son sens du travail.
Au-milieu de tout cela, le seul changement auquel on peut s’attendre concerne directement le club, qui rêve de s’affirmer définitivement comme une équipe qui compte en Premier League. Pour cela, il faudra parvenir à enchaîner les victoires. Bruno Lage aura d’ailleurs l’occasion de remporter son premier succès à domicile, ce samedi contre Brentford, devant des supporters qui croient plus que jamais en lui et en ses ambitions.
Crédit photo : IconSport