Ces derniers jours, la présence de Diogo Costa parmi les titulaires portugais a été la grande surprise concoctée par Fernando Santos.
C’était inévitable, mais peu d’observateurs auraient prédit que cela se produise aussi tôt. Alors qu’il ne dispute que sa première saison en tant que titulaire au FC Porto, le jeune gardien de but Diogo Costa est devenu, ces derniers jours, le choix numéro un de Fernando Santos à ce poste si spécial. Alors que Rui Patricio représentait, jusque-là, l’une des rares garanties que possédait le sélectionneur portugais dans son onze de départ, le gardien aux 102 sélections a vu son jeune compatriote le devancer pour un Final Four pourtant décisif pour l’avenir de l’équipe nationale portugaise.
Un changement inévitable
Face à la Turquie, puis cinq jours plus tard contre la Macédoine du Nord, Fernando Santos a donc pris le risque de titulariser un gardien inexpérimenté qui ne comptait alors qu’une seule petite sélection avec l’équipe nationale portugaise. Et si on peut s’interroger sur le timing de ce changement plutôt radical, celui-ci allait, quoi qu’il arrive, s’imposer à un moment ou un autre. Titulaire au poste depuis 2011, soit près de 11 années, Rui Patricio compte maintenant 34 ans et fait partie de cette « Génération 2016 », avec Cristiano Ronaldo, João Moutinho, Pepe ou encore José Fonte, qui va être amenée à bientôt passer la main en Seleção.
Conscient de l’âge de plus en plus avancé de l’actuel gardien de but de l’AS Roma, Fernando Santos disposait de plusieurs choix pour préparer l’avenir. Ses autres options habituelles, à savoir Anthony Lopes (31 ans) et José Sa (29 ans) s’approchent petit à petit de la fin de leur carrière respective et ne pourraient donc servir d’autre chose que d’un simple relai entre Rui Patricio et la nouvelle génération. Et alors qu’il a « confiance en l’ensemble des joueurs convoqués, y compris les plus jeunes », comme il l’a souligné après le match face à la Turquie, Fernando Santos a préféré se passer de l’étape « relai », et ainsi accorder tout son crédit au jeune Diogo Costa, considéré depuis plusieurs années comme l’avenir du poste en Seleção.
Diogo Costa, pour l’avenir
Une décision qui peut sembler farfelue et surprenante, mais qui suit finalement une logique instaurée depuis des années au Portugal. Acteur majeur des deux titres de champions d’Europe U17 et U19 de la Seleção, en 2016 puis en 2018, celui qui a été élu meilleur gardien du championnat portugais lors des trois derniers mois est considéré à l’unanimité comme le futur gardien de but du Portugal sur les dix-quinze prochaines années. Grand espoir de ce poste à l’échelle mondiale, Diogo Costa est devenu, en jeunes, une véritable référence, avant de confirmer ses qualités au plus haut niveau, cette saison sous les couleurs du FC Porto.
Egalement très talentueux et performant du côté de Granada, en Liga, Luis Maximiano (23 ans) semble être le seul à pouvoir titiller la hiérarchie qui se dessine pour les années à venir. Le gardien passé par le Sporting garde cependant un train de retard sur son confrère, dont la notoriété ne cesse de grimper au fil des semaines.
Juste une question d’âge ?
Mais le choix de Fernando Santos est-il uniquement guidé par l’âge des différents gardiens à sa disposition ? Comme en témoigne la gestion des cas Gonçalo Inacio, Rafael Leão, João Félix, Vitinha ou encore Tiago Djalo ces derniers jours, le sélectionneur portugais ne semble pas s’être positionné sur une logique de renouvellement d’effectif. Alors que l’Ingénieur s’est montré davantage soucieux de s’appuyer sur ses bases les plus solides, Diogo Costa représente, avec Otavio, l’un des deux seuls nouveaux visages qui s’est distingué parmi les titulaires ces derniers jours. On peut donc naturellement se questionner également sur le profil de gardien souhaité par Fernando Santos pour protéger les buts de son équipe.
Considéré comme étant particulièrement complet, aussi bon sur sa ligne que lorsque le ballon est entre ses pieds, Diogo Costa représente l’archétype du gardien de but moderne. Sa présence dans les buts permet ainsi à la Seleção d’évoluer avec un « onzième joueur de champ » lorsqu’elle se trouve en phase de construction. Un atout majeur, de plus en plus visible dans le football moderne, notamment chez les équipes qui prévoient d’évoluer avec un bloc haut sur le terrain. Se sachant favori face à la Turquie et à la Macédoine du Nord, et donc amené à posséder davantage le ballon que ses adversaires, Fernando Santos a très certainement considéré cet argument dans sa réflexion.
Mais outre son excellent jeu au pied, le gardien de 22 ans a montré qu’il était également capable de se montrer rassurant par ses arrêts et ses sorties autoritaires. Deux matchs, qui lui ont permis de rendre parfaitement la confiance accordée à son sélectionneur, qui n’a désormais plus tellement de raison de revenir sur son audacieuse décision.
Crédit photo : IconSport
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.
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