A cinq mois de la Coupe du Monde, Fernando Santos devra trancher entre Rafael Leão et Diogo Jota pour occuper l’aile gauche de la Seleção.
La fin de la saison a sonné pour les joueurs de la Seleçao. Après les quatre rencontres en Ligue des Nations disputées sous dix jours, de nombreux joueurs jouaient gros pour prétendre à un poste de titulaire pour la prochaine Coupe du Monde.
La hype Leão
C’était un moment attendu par de nombreux observateurs et supporters, le MVP du championnat italien, Rafael Leão, avait l’opportunité de prendre une option en tant que titulaire au poste d’ailier gauche au regard de l’absence de son désigné concurrent direct : Diogo Jota.
Le joueur de Liverpool, finaliste défait de la Ligue des Champions, a été laissé au repos pour le match face à l’Espagne. Une rencontre au cours de laquelle le Milanais s’est montré peu à son aise, tentant à plusieurs reprises de déséquilibrer le bloc adverse en multipliant les dribbles dans un registre dans lequel il excelle à son habitude. Cependant, l’ancien du Sporting s’est vu dépassé par les événements et n’a pas pu répondre aux exigences attendues. Une déception qui se voit prolongée à la fin des quatre rencontres où malgré plusieurs tentatives, il n’est pas parvenu à convaincre. Un revers qui pourrait pousser le joueur à vouloir se dépasser pour enfin briller sous le maillot de l’équipe nationale.
Diogo Jota, critiqué à juste titre ?
Autour des nombreux débats qui subsistent au sein de la Seleção, le cas de Diogo Jota fait très souvent parler. L’ancien des Wolves a réalisé une saison plus que correcte et a notamment été à l’origine de nombreux changements sur le plan offensif des joueurs de Klopp. Troisième meilleur buteur des Reds cette saison, il a pendant très longtemps occupé l’axe de l’attaque. Cependant, l’arrivée de Luis Díaz cet hiver a quelque peu changer la dynamique alors installée. Face aux intouchables Mané et Salah, l’ailier colombien a su gagner une place de titulaire côté gauche où le Sénégalais était habitué à évoluer. Ce dernier a alors basculé dans l’axe poussant peu à peu le Portugais vers le banc. Puis lorsque ce dernier retrouvait les terrains, il n’a que très peu repris sa place au centre de l’attaque, là où ses qualités s’y prêtent le mieux. En effet, Diogo Jota est un redoutable joueur de surface qui est adroit de la tête et utilise aisément ses deux pieds pour frapper ou passer mais qui avant tout cela, parvient à se démarquer et se placer de telle sorte à ce qu’il puisse marquer. Un sens du but qu’il peut exprimer de manière beaucoup moins importante sur un côté où ses quelques lacunes techniques se font rapidement ressentir : conduite de balle peu adroite, qualités de dribbles et d’explosivité peu développées. Résultat, aucun but marqué depuis le 10 avril, malgré un total de quinze buts en championnat sur la saison, une véritable baisse de régime probablement liée à un positionnement sur le terrain peu adapté à son profil.
Mais que penser du débat Leão – Jota ?
Deux joueurs aux profils totalement différents en concurrence dans un système de jeu en 4-3-3 où Fernando Santos semble privilégier en tant que qu’ailier droit un profil plutôt multitâche à l’image d’un Otávio. Côté gauche par contre, il semble encore difficile de comprendre quel type de joueur recherche le sélectionneur. Un ailier à l’aise sur le plan technique ou un joueur capable de repiquer dans l’axe pour se retrouver au plus proche de la surface ? Deux profils différents où le récent champion d’Italie pourrait prendre un avantage. En effet, l’attaque du Portugal menée par Cristiano Ronaldo, qui sur le terrain est davantage à l’aise lorsqu’il peut combiner avec ses compères d’attaque, semble être plus compatible avec un joueur comme Leão qui a montré cette saison son côté altruisme, en témoignent ses douze passes décisives en club sur quarante-deux matchs. Tout cela en dehors de ses nombreuses performances spectaculaires. Diogo Jota, dans un style plus attiré par le but a l’image d’un Cristiano Ronaldo, a délivré huit passes décisives en cinquante-deux rencontres en club. Malgré cette statistique en dessous de celle du natif d’Almada, il a pu démontrer sa faculté à se montrer dévoué à l’équipe en étant agressif face à ses adversaires, notamment face à la Suisse au match retour,.
Alors, entre l’ailier pur et l’ailier attiré par l’axe du but, plus proche du style d’un CR7 sans pour autant avoir le même bagage technique, qui prendra l’avantage pour la place de titulaire ?
Crédit photo : IconSport
Ergothérapeute dans la vie courante, habitué à analyser le fonctionnement de chaque personne, Dany apprécie observer l’environnement qui l’entoure mais surtout les matchs de football. De famille portugaise, le ballon rond devient rapidement une religion et lorsque celui-ci ne foule pas les pelouses des championnats européens, il devient alors difficile de ne pas s’ennuyer. Rédacteur pour Trivela depuis novembre 2021, c’est avec passion qu’il vous fait vivre l’actualité autour du football portugais.