Dans les colonnes de L’Equipe, le Portugais Rony Lopes s’est confié sur son parcours, ses échecs, ses blessures.
Il y a des joueurs qui ne connaissent pas une trajectoire aussi linéaire qu’on l’aurait prédit. En effet, qui aurait pu prévoir, en 2013, que le jeune Rony Lopes, alors étincelant avec les U19 du Portugal et les équipes jeunes de Manchester City, signerait neuf ans plus tard dans un club qui lutte pour son maintien en Ligue 1 ? Très souvent assimilé à un « talent gâché », celui qui ne compte que deux petites apparitions avec la Seleção est revenu sur son parcours en dents de scie dans les colonnes de L’Equipe.
Des blessures à répétition
Si Rony Lopes est souvent critiqué pour son manque d’irrégularité, force est de constater que le Portugais n’a pas vraiment été épargné par les blessures. La nouvelle recrue de l’ESTAC a même déclaré que celles-ci étaient les premières responsables de son parcours décevant. « Mes blessures ? Elles m’ont gâché ma carrière », a-t-il déclaré dans L’Equipe avant d’ajouter : « Elles sont toujours arrivées quand j’étais en train de monter et duraient plusieurs semaines. Et elles ont toujours été aux ischio-jambiers : trois à gauche, trois à droite. Personne n’a pu me dire d’où venait le problème. J’ai presque cherché l’explication toute ma vie ! »
Promis à un grand avenir dès son plus jeune âge, l’ancien du LOSC a finalement connu beaucoup d’instabilité depuis le début de sa carrière, multipliant les prêts, à la recherche d’une confiance perdue. Pourtant, le joueur passé par les écoles de formation du SL Benfica ne manquait pas d’ambition. « Je me voyais au Real Madrid, à Barcelone ou à Manchester City. Je pense que j’aurais pu y être. C’est ça qui est dur. Parfois je me demande où j’aurais pu être sans ces blessures. Je voudrais savoir », a-t-il enchaîné.
Rony Lopes et ses entraîneurs
Et si les blessures l’ont assurément freiné, Rony Lopes a aussi le malheur de croiser la route de divers entraîneurs avec qui le feeling n’est jamais vraiment passé. C’est notamment le cas de son compatriote Leonardo Jardim, avec qui il a évolué à l’AS Monaco. L’international portugais est revenu sur un passage très douloureux de son début de carrière, en septembre 2015. « La première opportunité qu’il me donne, devant nos supporters, il m’a sorti après 35 minutes. Je me suis dit « mais c’est pas possible ». C’était vraiment très dur. J’ai rejoué un mois après, puis j’ai été prêté à Lille », se souvient-il.
Et s’il a pu, par la suite, démontrer tout son talent à la Ligue 1 avec quelques très bonnes séquences, Rony Lopes a ensuite été rattrapé par de nouvelles blessures et autres mésententes avec ses différents entraîneurs. Arrivé à Séville en 2019, le joueur portugais a rencontré Julen Lopetegui avec qui, là encore, le courant n’est pas passé. « J’arrive et je trouve un coach avec lequel je ne joue que la Ligue Europa le jeudi. Le week-end, pour la Liga, je suis chez moi. Je ne suis même pas avec l’équipe. […] Il m’a répété que j’allais être très important. Et après le confinement, il m’a dit : « Tu es très bien physiquement, même mieux que ceux qui jouent à ton poste, mais je vais faire jouer les autres. » Une fois, je suis à côté d’un coéquipier, il arrive, lui demande comment ça va, et moi, il ne me demande rien. Je me suis dit : « Mais je suis qui ici ? » Je suis toujours resté professionnel. C’est juste que le coach ne m’aime pas, c’est tout« , s’est-il expliqué.
En manque de temps de jeu dans le cœur de l’Andalousie, c’est à l’étranger que Rony Lopes a tenté de relancer sa jeune carrière. Contacté par son compatriote Pedro Martins, alors entraîneur de l’Olympiakos, l’international portugais a accepté de rejoindre le champion en titre grec pour un prêt d’une saison. Mais là encore, rien ne s’est passé comme prévu pour le natif du Brésil, qui s’est confié sur son statut secondaire au sein de l’effectif : « Je n’ai pas trop compris pourquoi j’étais remplaçant. Pourtant, c’est le coach, Pedro Martins, qui m’avait appelé. À un moment, j’ai commencé à me dire : « Mais c’est ma faute ? C’est moi qui ne fais pas bien les choses ? » »
Un nouveau départ à Troyes
Désormais, c’est à l’ESTAC que Rony Lopes s’exprime chaque week-end. Et si les attentes du club sont élevées vis-à-vis de l’ancien Monégasque, ce dernier parvient, pour le moment, à répondre aux exigences. Pour sa première apparition sous le maillot troyen, le Portugais a délivré une passe décisive et ainsi contribué au succès de son équipe, à domicile contre Angers (3-1). Un succès de taille, qui permet à sa nouvelle équipe de sortir de la zone de relégation après un début de saison compliqué, marqué par trois défaites en autant de journées.
Ce mercredi, Rony Lopes et son équipe se déplaceront à Monaco, dans un Stade Louis II que le natif de Belem connaît par cœur, pour y avoir disputé de nombreux matchs durant ses plus jeunes années. A 26 ans, nul doute que le Portugais ait soif de revanche, et une envie farouche de montrer au monde qu’il peut encore avoir de l’ambition malgré les multiples échecs qu’il a connu.
Crédit photo : IconSport
Passionné par l’équipe nationale portugaise et ses équipes jeunes, Alex Félix écrit sur le site Trivela.fr depuis le début de l’année 2022. Des U16 aux U21 en passant par la Youth League, la formation à la portugaise n’a pas de secret pour lui.
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