Mercato : Un record historique pour le football portugais

Avec plus de 430 millions de recettes, le mercato estival 2022/23 a dépassé le record de ventes de l’histoire du football portugais.

Les clubs portugais ont pu rééquilibrer leurs comptes cet été. En effet, le mercato estival restera, pour le moment, comme le plus rémunérateur de l’histoire du Portugal, avec un total de 437 millions d’euros générés grâce à la vente des joueurs. Un chiffre impressionnant, qui vient dépasser les 404 millions d’euros récoltés durant l’été 2019, avec notamment la vente-record de João Félix à l’Atlético de Madrid.

Des départs marquants

Sans grande surprise, c’est l’inévitable Darwin Nunez, meilleur buteur de la dernière édition de la Liga Bwin, qui a représenté la vente la plus chère du football portugais cet été. Parti rejoindre Liverpool pour un montant avoisinant les 75 millions d’euros, l’international uruguayen devance ainsi l’ancien du Sporting, Matheus Nunes, transféré chez les Wolves pour 45 millions d’euros. En troisième position, on retrouve le néo-Parisien Vitinha, qui a vu sa nouvelle équipe transmettre près de 40 millions d’euros au FC Porto pour l’enrôler cet été. Son désormais ex-coéquipier Fabio Vieira et son transfert à Arsenal interviennent en cinquième position, derrière Nuno Mendes, transféré définitivement du Sporting au PSG pour 38 millions d’euros.

Si la Liga Bwin a indéniablement perdu des talents majeurs, les clubs, et notamment les “trois gros”, ont pu encaisser de jolies sommes durant l’été, afin de préparer l’avenir plus sereinement. D’ailleurs, deux d’entre eux figurent parmi les cinq meilleurs vendeurs de l’été à l’échelle mondiale.

Benfica et le Sporting parmi les meilleurs vendeurs

127 millions d’euros : c’est le montant qu’a récupéré Benfica grâce aux ventes de Darwin Nunez (75 millions d’euros), Roman Yaremchuk (16 millions d’euros), Everton (13,5 millions d’euros), Jota (7,30 millions d’euros), Gedson Fernandes (6 millions d’euros), Carlos Vinicius (5 millions d’euros) ou encore Pedro Pereira (2,5 millions d’euros). Une somme colossale, qui fait du club lisboète le troisième plus gros vendeur de l’été. Seul l’Ajax, qui a notamment vendu Antony à Manchester United et Sébastien Haller à Dortmund, ainsi que Manchester City, où 165 millions d’euros ont été reçus suite aux ventes de Raheem Sterling, de Gabriel Jesus et de Zichenko, ont fait mieux que Benfica.

Mais l’actuel leader du championnat portugais n’est pas le seul club de Lisbonne à avoir particulièrement bien vendu durant l’été. Le Sporting arrive en quatrième position du classement, grâce aux ventes notables de Matheus Nunes (45 millions d’euros), de Nuno Mendes (38 millions d’euros), ou encore de João Palhinha (20 millions d’euros). Au total, les Leões ont récolté 120 millions d’euros cet été, ce qui leur permet de figurer devant l’AS Monaco, Brighton, Leeds, ou encore le Bayern.

Des signes d’inquiétude pour le football portugais ?

Si ces montants en disent long sur l’attractivité du championnat portugais et la capacité des meilleurs clubs du pays à valoriser leurs joueurs, le nombre important de départs intervenus cet été témoigne également des difficultés qu’ont les clubs portugais à conserver leurs meilleurs éléments. Le manque de moyens des clubs portugais, incapables de rivaliser avec ceux de Premier League ou de Ligue 1, est l’un des éléments premiers qui incitent ces derniers à se montrer particulièrement ouverts à de potentielles ventes à chaque mercato. Pour les joueurs de Liga Bwin, il semble également plus intéressant, à la fois sportivement et financièrement, d’aller exercer dans des championnats étrangers, souvent nettement plus attractifs.

En conservant ces habitudes de ventes, les clubs portugais pourront préserver des finances plus ou moins saines. Cependant, la vente des meilleurs joueurs chaque année les condamnent à se réduire à de modestes “clubs tremplins”, où les plus plus grands talents ne font que passer temporairement avant de poursuivre leur route à l’étranger. Dans ce contexte, il semble difficile de retrouver assez de stabilité chez les locomotives du football portugais afin que ces dernières puissent de nouveau compter sur la scène européenne.

La solution passera forcément par des revenus supplémentaires générés autrement qu’avec la vente de joueurs. Celle-ci pourrait intervenir dans les prochaines années, avec la centralisation des droits TV qui devrait indéniablement impacter positivement les finances des clubs de l’élite, et donc la compétitivité du championnat portugais. D’ici là, l’ensemble des clubs du pays, y compris les plus riches, devront forcément composer avec la contrainte suivante : il faut vendre avant d’acheter.

Crédit photo : IconSport

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