L’União de Leiria monte, Vasco Botelho da Costa impressionne

C’est désormais officiel, l’União de Leiria va retrouver la deuxième division portugaise. Une promotion validée après un succès face à l’équipe réserve de Braga, ce samedi, et qui a inévitablement entraîné une explosion de joie inédite auprès des quelques 22 000 supporters du club, présents dans les tribunes de l’Estadio Dr. Magalhães Pessoa pour l’occasion. Une affluence record, qui témoigne du soutien indéfectible de toute une région, désireuse de retrouver l’historique União de Leiria à sa place parmi les toutes meilleures équipes du pays.

Une place que le club a notamment côtoyé dans les années 2000, durant le passage sur son banc d’un certain José Mourinho, alors âgé de 38 ans. Désormais, l’équipe basée à Leiria est bien loin du podium de la première division qu’il a touché du doigt lors de la saison 2001-02. Retombé dans les divisions inférieures suite à des soucis administratifs, ce club historique peine depuis plusieurs années à retrouver son rang. Pour autant, sous la houlette d’un entraîneur encore plus jeune que celui qui est devenu par la suite le Special One, “O Lis” tente de reconstruire son succès d’antan. En effet, à 34 ans, Vasco Botelho da Costa est indiscutablement l’homme fort de cette montée au second échelon national. Un jeune entraîneur, qui peut déjà se targuer d’avoir accompli plusieurs exploits au cours de sa jeune carrière.

“La meilleure recrue de l’année”

L’União de Leiria avait un choix à faire. Si la montée en II Liga était l’objectif principal du club, il a fallu trouver la personne idoine pour lui permettre de l’atteindre. Un entraîneur expérimenté dans les deux premières divisions portugaises aurait ainsi pu être la stratégie la plus évidente pour aider le club à retrouver le sommet. Ceci étant, ce n’est pas celle choisie par la direction. En effet, l’União de Leiria a fait le choix surprenant de confier les commandes de l’équipe première à Vasco Botelho da Costa, alors âgé de 33 ans au moment de sa nomination en tant qu’entraîneur principal. Passé par les catégories jeunes d’Estoril, le natif de Lisbonne s’est donc vu porter cette lourde responsabilité pour sa toute première expérience à la tête d’une équipe première. Un choix qui, dans un premier temps, n’a pas manqué d’intérroger. “J’étais un peu dubitatif au début car il n’avait jamais coaché un groupe professionnel, mais il a assez vite dissipé mes doutes”, nous a confié Joel, supporter de Leiria et gérant du compte Twitter UDLeiriaFR.

Et pourtant, l’entraîneur portugais n’a pas réussi le début de saison espéré sous ses nouvelles couleurs. Après six journées, le prétendant à la montée comptait déjà trois défaites, ce qui pouvait laisser présager une saison plutôt difficile. Il aura donc fallu attendre la septième journée de Liga 3. pour voir l’União de Leiria lancer la machine et enchaîner les succès. 13, sur les 16 rencontres de championnat qui ont suivi. Un succès remarquable, mais loin d’être anodin. Interrogé par Zerozero au sujet du parcours réalisé, Vasco Botelho da Costa a laissé entendre que les quelques moments de flottements connus au début de l’exercice avaient été bénéfiques pour construire sa réussite. “Personne n’aime perdre, mais nous voyons aujourd’hui cette phase compliquée comme une étape qui nous a forcé à grandir. Après ça, nous étions beaucoup plus préparés et plus professionnels”, a-t-il lancé.

Une progression constante, marquée également par une forte capacité d’adaptation, qui a rendu l’União de Leiria plus prévisible que jamais. “Tout ce que nous avons fait depuis le début de la saison nous a enrichi en tant qu’équipe. Nous avons su gérer des défenses à quatre, des défenses à cinq, nous avons joué contre des milieux qui pressent à deux, d’autres qui pressent à trois. Tout cela nous a rendu plus fort pour la suite”, s’est-il exprimé. Et cette volonté de tirer les bénéfices de chaque expérience a visiblement payé. Au-delà de la montée désormais acquise, l’União de Leiria peut se targuer de posséder la meilleure attaque des deux groupes qui composent la troisième division portugaise, avec une moyenne supérieure à deux buts marqués par rencontre.

Une équipe joueuse, offensive, avec des individualités en forme. Ne cherchez plus : il n’y a rien d’anodin si l’União de Leiria est parvenu à réunir plus de 20 000 personnes dans son stade ce week-end, pour accompagner l’équipe première dans sa route vers la seconde division. Là encore, le mérite pourrait en partie revenir au jeune technicien. “Pour moi, Vasco Botelha da Costa a réussi à créer un vrai groupe, une vraie équipe avec une mentalité de gagnant. Il a amené ce truc qui nous manquait depuis des années. Pour moi, il a été de loin la meilleure recrue du club”, ajoute Joel, qui a également pu se satisfaire du succès de son équipe face à Braga B.

Vasco Botelho da Costa, le prodige ?

Le pari est réussi. Mais au fait, était-il vraiment si risqué que ce qu’il parait ? Si Vasco Botelho da Costa est en passe de terminer sa toute première saison en tant qu’entraîneur principal d’une équipe première, le jeune entraîneur désormais âgé de 34 ans pouvait cependant s’appuyer sur certaines références. Et pas des moindres. Avant de réaliser une saison exceptionnelle avec l’União de Leiria, le Portugais avait déjà effectué un passage très remarqué dans les rangs des équipes jeunes d’Estoril. Arrivé au club à l’été 2018, afin d’entraîner l’équipe U17 des Canarinhos, Vasco Botelho da Costa a séduit, au point de monter de catégorie au cours des deux années suivantes.

Et c’est d’ailleurs avec les U23 d’Estoril que l’entraîneur portugais a connu ses principaux faits d’armes. Accompagné d’une jeunesse talentueuse, avec des joueurs comme Tiago Santos, Bernardo Vital ou encore Chiquinho dans ses rangs, Vasco Botelho da Costa est parvenu à réaliser un exploit inédit : celui de remporter successivement deux championnats nationaux U23, ainsi que deux coupes nationales de cette même catégorie. Quatre trophées en l’espace de deux ans. Une réelle prouesse pour cet adepte du jeu offensif, qui a ainsi pu ouvrir la porte à de nouvelles ambitions.

Pour autant, le football de formation et la catégorie principale présentent de nombreuses différences. Les doutes étaient donc permis, en début de saison, concernant la capacité de Vasco Botelho da Costa à relever le défi imposé par l’ambitieux club de Leiria. Un défi relevé haut la main pour celui qui, depuis son arrivée à Estoril en 2018, n’a cessé de surprendre son monde. Plus de 20 ans après le passage de José Mourinho dans ses rangs, l’União de Leiria pourrait donc bel et bien tenir entre ses mains l’un des nouveaux visages du coaching “à portuguesa”.

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