Entre João Félix et l’Atlético de Madrid, le divorce est consommé

João Félix

Unique buteur lors de la rencontre qui opposait l’Atlético de Madrid au FC Barcelone ce week-end, João Félix a, semble-t-il, fait une croix définitive sur son aventure chez les Colchoneros.

João Félix sous la tunique rouge et blanche de l’Atlético de Madrid : l’image appartient désormais au passé. S’il est toujours sous contrat avec les Colchoneros, l’international portugais a, semble-t-il, signé la fin de son aventure madrilène ce week-end, au moment de célébrer l’unique but du choc qui opposait l’Atléti au Barça.

Des relations conflictuelles

Son comportement récent avait déjà mis le feu au poudre. L’été dernier, alors qu’il entretenait des relations conflictuelles avec l’entraîneur de l’Atlético de Madrid, Diego Simeone, João Félix avait laissé entendre qu’il souhaitait quitter la capitale espagnole pour donner un nouvel élan à sa carrière. Et si la direction des Colchoneros semblait plutôt ouverte à un départ du joueur, arraché des mains du Benfica contre un chèque-record de 126 millions d’euros quatre ans plus tôt, elle ne s’attendait pas à être prise en otage par le numéro 11 de la Seleção.

Revenu d’un prêt mitigé à Chelsea, João Félix avait en effet signalé à la presse qu’il souhaitait quitter l’Atlético de Madrid dans un avenir proche. Pire encore, le natif de Viseu avait révélé ses intentions de rejoindre un grand rival, à savoir le FC Barcelone. Bloqué par sa direction quelques années plus tôt, alors que le board catalan s’intéressait à son profil, João Félix a en effet déclaré au journaliste Fabrizio Romano qu’il rêvait de porter les couleurs Blaugranas depuis son plus jeune âge.

Dans ces conditions, les dirigeants de l’Atléti n’ont pas eu d’autres choix que d’accepter la requête du Golden Boy 2019. Quelques détails négociés plus tard, et João Félix se présentait sous la tunique rouge et bleue, le mythique numéro 14 d’un certain Johan Cruyff floqué sur son dos.

La surenchère de João Félix

Pour autant, le contexte actuel du FC Barcelone n’a pas permis à la direction catalane d’enrôler définitivement le joueur. Celle-ci a en effet dû se contenter d’un prêt payant, sans option d’achat, pour accueillir João Félix dans ses rangs. En d’autres termes, l’international portugais est toujours sous contrat avec le club madrilène, et pourrait donc retrouver le Cholismo à l’issue de la saison en cours.

Malgré cette situation singulière, João Félix n’a pas souhaité apaiser les tensions existantes avec l’Atlético de Madrid. Pire encore : chaque semaine est une nouvelle occasion d’affirmer son amour pour le rival barcelonais, et entretenir cette discorde avec le club qui l’a recruté à l’été 2019. « Bien sûr, je préfère le style de Barcelone. C’est mon cas et c’est le cas de tous les joueurs. Si vous demandez à chaque joueur, y compris aux joueurs de l’Atlético, si ils préféreraient jouer de façon plus offensive, c’est sûr qu’ils vous diront la même chose. Tous les joueurs veulent avoir le ballon et marquer des buts », a-t-il déclaré à Movistar+, en prologue d’une rencontre qui allait marquer un nouveau tournant dans l’aventure de João Félix à l’Atlético de Madrid.

Un point de non-retour ?

Ce dimanche, le FC Barcelone recevait donc l’Atlético de Madrid pour le compte de la quinzième journée de la Liga espagnole. Au coude à coude au classement, les deux équipes se devaient de se livrer une guerre sans merci pour tenter de s’emparer de la troisième place du podium, actuellement dominé par le Real Madrid et Girone.

Au terme d’un match engagé, marqué par une nette domination barcelonaise, ce sont les locaux qui se sont imposés (1-0). Et pour son premier match face à son club détenteur, João Félix n’a pas manqué de s’illustrer. Peu avant la demi-heure de jeu, c’est le Portugais qui est venu ouvrir le score d’un piqué délicat dont il a le secret. Une réalisation somptueuse, suivie d’une célébration déjà iconique, durant laquelle le néo-Barcelonais s’est présenté devant les supporters, bras ouverts, sans considérer l’adversaire qu’il venait de mettre à mal. « C’est une célébration spontanée. Dans le feu de l’action, il y a eu un soulagement, après ce que j’ai vécu l’été dernier et tout ce que j’ai enduré », a déclaré l’unique buteur de la partie.

Dans l’autre camp, cette célébration a été logiquement perçue comme un affront. Les joueurs auraient, en effet, compris cette attitude comme un réel manque de respect de la part de leur ex-coéquipier. Un sentiment partagé par l’immense majorité des supporters du club. Leur porte-parole, Alberto Garcia, est également revenu sur la célébration du jeune Portugais. « Comment on l’a vécu ? On est en colère, pour être sincère. Nous ne comprenons pas son attitude, il est ingrat. Il a mordu la main qui lui a donné à manger. Il était notre joueur et lorsqu’il portait notre maillot, il recevait notre soutien », s’est-il exprimé à la presse.

Du mouvement à prévoir cet été

Le divorce est consommé. Dans ce contexte délicat, il semble peu probable de revoir João Félix sous le maillot rouge et blanc de l’Atlético de Madrid. Pour autant, le Portugais dispose encore d’un contrat longue-durée avec le club espagnol, qu’il est donc censé retrouver l’été prochain.

Et s’il a affirmé à plusieurs reprises son souhait de rester dans les rangs barcelonais à l’issue de l’exercice en cours, les finances du club catalan pourraient empêcher le FC Barcelone de céder aux exigences financières de l’Atlético de Madrid. D’autant plus que João Félix, qui a déjà été décisif à huit reprises depuis le début de la saison, ne cesse de voir sa valeur augmenter au fil des rencontres toujours plus encourageantes qu’il livre sous le maillot Blaugrana.

Les négociations sont encore loin d’être terminées. Cependant, l’Atlético de Madrid semble plus déterminé que jamais à lâcher définitivement son ex-numéro 7, qui pourrait rapporter un bon pactole aux caisses du club au cours du prochain mercato estival. À l’image du précédent, l’été 2024 risque d’être particulièrement animé pour João Félix, qui devra parvenir à faire abstraction de cette situation singulière, pour tenter de briller sur la scène internationale.

Crédit photo : IconSport