Salaires impayés, dettes, grève : le Boavista FC grandement menacé par une crise historique

À l’approche d’une semaine décisive pour son avenir au plus haut niveau, le Boavista FC se trouve dans une situation particulièrement dangereuse qui pourrait le mener à sa perte.

C’est un monument du football portugais qui est peut-être en train de s’effondrer. Fort d’un palmarès relativement riche à l’échelle nationale, avec un titre de champion et cinq coupes du Portugal installés dans la galerie de trophées, le Boavista FC se trouve actuellement dans une situation particulièrement délicate, qui pourrait rapidement le mener à sa perte. Entre les salaires impayés, les dettes accumulées et les résultats sportifs qui se dégradent semaine après semaine, la crise est de plus en plus profonde au sein du club basé à Porto.

L’arbre qui cache la forêt

La onzième place qu’affiche actuellement l’équipe de Boavista peut laisser présager un motif d’espoir. En effet, après quatorze journées de championnat, Seba Perez et ses coéquipiers comptent seize points, et ont pour le moment été épargnés par la zone rouge sur ce début de saison.

Un classement relativement correct, expliqué notamment par le début de saison tonitruant effectué par les panthères, alors dirigées par l’enfant du club, Petit. Mais après les cinq premières journées de championnat, durant lesquelles le Boavista FC s’est imposé à quatre reprises, le club portugais a entamé une série de mauvais résultats qui a entraîné sa chute au classement. Pour l’heure, les Axadrezados n’ont plus gagné le moindre match de championnat depuis le 24 septembre dernier, et restent donc sur une série de neuf matchs sans victoire dans l’élite du football portugais.

Une série noire, loin d’être anodine. La date du début de celle-ci correspondrait approximativement au dernier salaire versé par la direction à ses joueurs. En effet, A Bola nous informe ce mercredi que les membres de l’effectif n’auraient plus été rémunérés depuis trois mois, tandis que les employés n’auraient quant à eux reçu aucun versement depuis le mois d’août dernier.

Les joueurs boycottent

Ils se sont, a priori, montrés suffisamment patients. Après trois mois de salaires impayés, et une annonce de la Ligue indiquant que le Boavista FC faisait parti des trois clubs professionnels ayant manqué l’examen du contrôle salarial du mois de décembre, les membres de l’effectif auraient réclamé la venue de l’actuel président de la SAD, Vitor Murta, au centre d’entraînement afin de demander des explications sur la situation actuelle. Selon A Bola, les joueurs auraient quitté le centre d’entraînement sans prendre part à la séance du jour, suite à l’échange visiblement peu convaincant organisé avec le dirigeant portugais.

Un contexte particulièrement délicat, qui pourrait bien mener le club basé à Porto à sa perte. Déjà en difficulté sur le plan sportif, le contexte économique actuel du Boavista FC devrait entraîner des pertes majeures dans l’effectif au cours des prochaines semaines.

Une vague de départ à prévoir

Qu’est-ce qui peut retenir des professionnels à rester dans une structure en déclin, incapable de les rémunérer pour leur travail ? L’amour du maillot, peut-être. Mais à Boavista, la gravité de la situation est telle que même l’attachement au club à damier ne suffit plus pour convaincre les membres de rester.

Considéré comme une figure emblématique du Boavista FC, où il a notamment été formé en tant que joueur, avant de diriger l’équipe première à plus de 120 reprises sous la casquette de l’entraîneur principal, Petit a été forcé de quitter ce navire à la dérive durant ce mois de décembre. “Je pense que son départ a eu lieu car il sait ce qui va se passer lors du prochain mercato, avec le départ de plusieurs joueurs et l’incapacité de recruter. Il était préférable de démissionner avant de ternir son image”, nous confie David, supporter de Boavista et gérant du compte Twitter Boavista France.

La suite des événements s’annonce particulièrement délicate pour le Boavista FC, qui va donc être amené à devoir se séparer de ses meilleurs éléments au cours des prochaines semaines. “Robert Bozenik, Pedro Malheiro, Bruno Onyemaechi et Chidozie devraient partir en janvier sans être remplacés, pour donner un ordre d’idée de ce qui nous attend en deuxième partie de saison”, peste David.

Une direction pointée du doigt

Si de manière générale, il est fréquent d’incriminer les joueurs et leur entraîneur lors des périodes les plus compliquées de la vie d’un club, le Boavista FC vit actuellement une crise si importante que les fidèles supporters semblent se montrer plutôt compatissants avec les membres de l’effectif. Au lieu de cela, c’est davantage la direction qui est pointée du doigt et tenue pour principale responsable de cette crise structurelle sans précédent.

En premier lieu, ce sont les noms du propriétaire du club, Gérard Lopez, et du président de la SAD, Vitor Murta, qui ressortent. “L’implication de Gérard Lopez dans tout ce marasme ? C’est difficile de répondre étant donné le flou qui existe autour de sa présence, et les liens avec Murta. Pour faire court, il s’en tape royalement du club et ne veut pas sortir 1€ de sa poche pour le sauver. Il est l’une des principales causes de cette situation, mais Murta a aussi une grande part de responsabilité”, témoigne David.

Au cours des prochains jours, Gérard Lopez pourrait être amené à prendre des décisions décisives pour l’avenir du club. En effet, le 27 décembre prochain se tiendra une AG, au cours de laquelle un nouveau conseil d’administration pourrait être élu. Des choix stratégiques particulièrement importants, à quelques heures d’un mercato hivernal qui pourrait enfoncer ce club historique encore un peu plus profondément en zone de grand danger.

Crédit photo : IconSport

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