Pourquoi Vitor Bruno est-il l’entraîneur qu’il faut au FC Porto ?

Le FC Porto a récemment annoncé la promotion de Vitor Bruno en tant qu’entraîneur principal pour la saison prochaine. Une officialisation qui fait suite au récent départ de Sergio Conceição après sept années de mandat.

C’est une nouvelle ère qui débute sur les rives du Douro. À peine plus d’un mois après le changement de président, qui a donné lieu à l’arrivée d’André Villas-Boas à la tête du club, le FC Porto a opéré son premier changement radical avec le départ de l’emblématique Sergio Conceição.

Annoncé en discussions avec plusieurs clubs étrangers, le technicien portugais va voir son fidèle adjoint, Vitor Bruno, lui succéder sur le banc des Dragões. Une décision étonnante, compte tenue du manque d’expérience de l’entraîneur choisi, mais qui pourrait bien être la meilleure option qui soit dans le contexte actuel.

Un grand manque d’expérience

Pour André Villas-Boas, promouvoir Vitor Bruno en tant qu’entraîneur principal du FC Porto consiste à balancer une énorme pièce sur le nom d’un novice. Pour sa première grande décision à la tête du club, AVB a ainsi opté pour un pari des plus audacieux, compte tenue de la faible expérience dont dispose l’heureux élu à ce niveau de compétition.

Du haut de ses 41 ans, le natif de Coimbra n’a jamais été réellement confronté à ce qui l’attend au cours des prochains mois. Jusqu’à présent, Vitor Bruno a pu se contenter d’exercer divers rôles d’adjoint, d’abord aux côtés d’Augusto Inacio, dans les divisions inférieures portugaises, puis sous les ordres de Sergio Conceição, qu’il a suivi avec la plus grande des loyautés de Leixões à Porto, en passant par la Loire-Atlantique.

Dans un contexte si délicat, les quelques matchs que Vitor Bruno a pu diriger en tant qu’entraîneur principal, suite à la fâcheuse tendance qu’avait son ex-entraîneur principal à enchaîner les suspensions, ne suffisent généralement pas pour en faire un candidat crédible. Pas au sein d’un FC Porto en quête de nouveaux repères, après plusieurs bouleversements majeurs en interne. Et pourtant.

Vitor Bruno, l’homme de la situation ?

Aussi audacieux soit-il, le deuxième choix fort d’André Villas-Boas au FC Porto, si le premier consistait à se séparer de Sergio Conceição, semble suivre une certaine logique. Comme il l’a répété à plusieurs reprises durant sa campagne, AVB présente de grandes ambitions pour son club de coeur, mais souhaite pour autant opérer de manière progressive, sans brûler les étapes, sur un plan taillé pour les dix prochaines années.

Et qui de mieux que celui qui opère en qualité d’entraîneur adjoint de l’équipe première depuis 2017, pour garder un semblant de continuité ? S’il présente des idées et un discours bien différents de ce qui était jusque-là défendu par son prédécesseur, Vitor Bruno aura l’avantage non-négligeable d’avoir déjà une idée solide des forces et des lacunes de l’effectif, afin de mieux préparer la saison à venir.

Une connaissance déjà établie, qui sera inévitablement nécessaire dans les prochains mois. En effet, face à la situation financière catastrophique du club, qu’André Villas-Boas s’est d’ailleurs engagé à rectifier durant son mandat, le club du nord du Portugal ne devrait pas être amené à se montrer très actif au cours du prochain mercato estival. La mission de l’entraîneur du FC Porto sera donc de partir des ressources actuelles pour tenter de retrouver les sommets, ce qui apporte un poids supplémentaire à la candidature de Vitor Bruno.

Autre argument qui a potentiellement joué en faveur de l’heureux élu : ses prétentions salariales, forcément moins importantes que celles d’autres candidats susceptibles d’occuper le poste. Si pour l’heure, le salaire que percevra Vitor Bruno sous ses nouvelles fonctions n’a pas été dévoilé publiquement, il sera assurément moins important que celui qu’aurait pu verser le club à d’autres candidats, comme Graham Potter par exemple. Pour rappel, lors de sa dernière expérience à Chelsea, l’entraîneur britannique qui aurait été ciblé par le FC Porto disposait d’un salaire estimé à 11,5 millions d’euros annuels. Un montant colossal, qui aurait pu mettre à mal la situation financière du club, déjà particulièrement délicate.

Un pari audacieux, mais prometteur ?

Un entraîneur moins coûteux que les autres, qui connaît la maison FC Porto aussi bien que la sienne, et qui s’est montré plutôt pertinent le peu de fois où il a été mis sur les devants de la scène : tel est le pari d’André Villas-Boas. Un pari, qui présente beaucoup de similitudes avec celui qu’avait pris l’ancienne direction du club, au moment d’imposer Vitor Pereira sur le banc de l’équipe première en 2011, après le départ de ce même André Villas-Boas vers les sommets du football européen.

À l’époque, ce choix déjà audacieux avec plutôt porté ses fruits : Vitor Pereira avait permis au FC Porto de remporter deux championnats nationaux consécutifs, lors des saisons 2011/12 et 2012/13. Reste à savoir si, plus de dix années plus tard, le prometteur Vitor Bruno parviendra à obtenir un tel succès.

Crédit photo : IconSport

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