L’heure du premier bilan pour Roberto Martinez avec le Portugal

Après sa première compétition internationale disputée dans les rangs du Portugal, l’heure est au premier bilan pour le sélectionneur portugais Roberto Martinez.

Cet Euro 2024 marquait les réels débuts de Roberto Martinez à la tête de la sélection. Si le nouveau patron de l’équipe nationale portugaise avait, avant cela, guidé celle-ci durant l’ensemble de la phase de qualifications, c’est bel et bien sur l’événement international de cette fin de saison que le Catalan était attendu.

À l’issue de cette compétition, au sein de laquelle le Portugal a été éliminé en quarts de finale, quel bilan pouvons-nous faire de la première année de cette Seleção façon Roberto Martinez ?

Un premier objectif manqué

Qu’on se le dise d’entrée de jeu : pour sa première compétition majeure avec le Portugal, Roberto Martinez n’a pas rempli sa mission. Celle-ci, imposée par la Fédération Portugaise de Football au début de son mandat, consistait à atteindre au moins les demi-finales de l’Euro 2024. Éliminée en quarts de finale de la compétition, après une séance de tirs au but perdue face à l’Équipe de France, l’équipe entraînée par le technicien catalan n’est donc pas parvenue à se hisser dans le dernier carré de la compétition.

Une élimination précoce qui fait tâche, lorsqu’on dresse le premier bilan de Roberto Martinez en sélection nationale. Car si le sélectionneur du Portugal a été le grand artisan de ce qui restera comme la meilleure phase de qualification de l’histoire de la Seleção, c’était surtout au cours de ce tournoi que les foules attendaient de voir son équipe à l’oeuvre. À l’inverse, les événements ont donné raison aux plus sceptiques qui considèrent, à travers son expérience belge, que le technicien de 50 ans a tendance à flancher en même temps que l’enjeu augmente.

Un jeu insipide et une absence de but

Outre le côté factuel de l’élimination en quarts de finale, il est intéressant d’analyser la façon dont le Portugal a été sorti de la compétition. Sur le papier, une défaite face à l’Équipe de France, vice-championne du monde et deuxième du classement FIFA, n’a rien d’humiliant, d’autant plus que celle-ci a été concédée à la suite d’une séance de tirs au but. Mais voilà ; dans le jeu, la Seleção ne s’est pas montrée à la hauteur des attentes, tant sur cette rencontre face à une Équipe de France sans réelles ressources offensives, que lors des matchs précédents.

Une statistique est particulièrement évocatrice des difficultés rencontrées par les hommes de Roberto Martinez au cours de cette compétition. Pourtant portée par des individualités de grande qualité à chaque poste, la formation portugaise n’a pas réussi à inscrire le moindre but au cours des trois derniers matchs. Une donnée hallucinante pour une telle nation, d’autant plus que deux de ces trois rencontres ont duré pas moins de 120 minutes.

La faute à qui ? À quoi ? La faute avant tout à une animation offensive défaillante, limitant les possibilités pour l’avant-centre Cristiano Ronaldo, ainsi que l’espace réservé au joueur-clé Rafael Leão. Outre le niveau clairement insuffisant affiché par des joueurs-cadres, c’est toute une formule offensive qui a pêché à chaque fois que la défense adverse a fait preuve d’un minimum de cohérence.

Roberto Martinez, grand manager ?

Des résultats décevants, expliqués par un jeu offensif trop stéréotypé pour réellement mettre en danger les différents adversaires rencontrés. Pour autant, Roberto Martinez peut se targuer d’avoir excellé dans un domaine : celui du management. Si cela n’a évidemment pas suffit à la Seleção pour atteindre des objectifs élevés au cours de ce tournoi, l’équipe portugaise est apparue particulièrement solidaire à de nombreuses reprises.

Du début à la fin de la compétition, aucun des 26 athlètes convoqués n’a lancé un mot plus haut que l’autre à la presse, à l’égard d’une situation, du sélectionneur ou d’un coéquipier. À l’inverse, les observateurs ont pu apprécier de nombreux élans de solidarité au sein de ce groupe portugais, à l’image des soutiens, notamment de joueurs remplaçants comme Diogo Dalot, sur lesquels Cristiano Ronaldo a pu compter dans les moments les plus compliqués. La communion autour de Francisco Conceição, buteur héroïque face à la Tchéquie, ou encore la solidarité aperçue entre les trois gardiens de buts à l’approche des deux séances de tirs au but disputées, sont également les signaux d’un groupe en bonne santé.

Roberto Martinez n’a pas su construire un succès, et a même éprouvé des grosses difficultés pour délivrer à ses joueurs les clés nécessaires pour mieux manoeuvrer les équipes adverses. Pour autant, le sélectionneur portugais a eu le mérite, grâce à son excellente communication et à sa bienveillance naturelle, de créer un groupe aussi soudé qu’attachant tout au long du tournoi. Ce rare point positif pourrait-il suffire pour représenter un réel motif d’espoir, en vue de la suite de l’aventure du Mister à la tête de l’équipe nationale portugaise ?

Crédit photo : IconSport

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