Le Benfica de Bruno Lage connaît un début d’année 2020 très compliqué. Et si le mercato hivernal était l’une des causes des difficultés actuelles du club lisboète ?
Rien ne va plus du côté de Benfica. Avec une seule petite victoire sur leurs sept derniers matchs, les hommes de Bruno Lage nagent en plein doute. Une méforme aussi inhabituelle qu’inquiétante pour Benfica, qui s’est récemment fait sortir de la Ligue Europa, quelques jours avant de perdre le fauteuil de leader en championnat. Un telle série ne peut être la conséquence d’un facteur unique, mais il semble tout à fait légitime de se questionner sur la pertinence des choix faits par la direction lors du dernier mercato hivernal pour obtenir des éléments de réponses aux problèmes actuels du champion en titre portugais.
Tomas Tavares, trop léger pour Benfica ?
Cela fait plusieurs années que le poste de latéral droit apparaît comme l’un des maillons faibles du onze de Benfica. Si le valeureux André Almeida occupe habituellement le poste, l’international portugais a souvent montré ses limites dans le jeu. Depuis le début de la saison, le jeune Tomas Tavares a, par moment, su tirer son épingle du jeu en réalisant quelques bonnes prestations, mais semble tout de même loin d’être prêt pour répondre aux exigences d’un club comme Benfica. Dans ce contexte, il aurait semblé logique pour le club de chercher à compenser ce manque avec l’arrivée d’un joueur confirmé au poste lors du dernier mercato hivernal.
Le départ de German Conti, une fausse bonne idée ?
Quel joueur symbolise mieux les difficultés actuelles de Benfica que Francisco Ferro ? Très fragile dans ses interventions et fautif sur plusieurs buts encaissés, le jeune défenseur central portugais enchaîne les mauvaises prestations, et ne semble pourtant pas vraiment en danger étant donné le manque de concurrence à son poste. Avec le départ de German Conti au mercato hivernal et la récente blessure de Jardel, Benfica ne compte plus que deux défenseurs centraux de métier dans son effectif. Andreas Samaris et Julian Weigl, tous deux milieux de formation, représentent actuellement les deux seules alternatives au poste de défenseur central en équipe première.
Le recrutement de Julian Weigl était-il si pertinent ?
Adel Taarabt, Andreas Samaris, Gabriel Pires, Florentino Luis, et désormais Julian Weigl : Benfica compte actuellement cinq potentiels titulaires dans son équipe première pour seulement deux places dans le 4-4-2 de Bruno Lage. Dans ce contexte, on peut se demander si le transfert de Julian Weigl, arrivé cet hiver de Dortmund pour une somme supérieure à 20 millions d’euros, était vraiment une si belle opération pour Benfica. En plus de représenter un transfert relativement coûteux à un poste où le club ne nécessitait pas forcément de renfort, l’Allemand de 24 ans a réalisé des débuts plutôt décevants avec sa nouvelle équipe, et ne semble pas apporter une réelle plus-value sur le jeu du club lisboète.
Dyego Sousa, parlons-en.
Avec Haris Seferovic et Carlos Vinicius dans ses rangs, Benfica comptait deux joueurs de surface, capables de tenir le poste d’avant-centre et d’enchaîner les buts. Avec l’arrivée de l’attaquant naturalisé portugais Dyego Sousa en provenance de Chine dans les dernières heures du mercato, les dirigeants de Benfica ont assuré la présence d’un troisième joueur au profil de « pur 9 ». Trois joueurs dont les profils, relativement similaires, semblent très difficiles à associer pour l’entraîneur. Un recrutement, là aussi discutable, lorsqu’on sait que Bruno Lage n’a toujours pas réussi à trouver ce fameux remplaçant à João Félix au poste de second attaquant.
De manière générale, le mercato hivernal est fait d’opportunités. Des joueurs qui jouent de moins en moins dans leur club comme Julian Weigl à Dortmund, ou d’autres qui veulent quitter leur championnat comme Dyego Sousa en Chine peuvent, sans aucun doute, représenter des opérations intéressantes pour les clubs, tant sur les plans économiques que sportifs. Cependant, Benfica semble avoir davantage basé son mercato hivernal sur ces opportunités de marché que sur les réels besoins de l’effectif, qui subsistent à plusieurs postes.
Crédit photo : IconSport
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.
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