OM : André Villas-Boas au cœur du succès marseillais

Pour sa première saison dans le championnat de France, André Villas-Boas est parvenu à hisser l’Olympique de Marseille à la seconde place du classement. Retour sur le succès d’un entraîneur qui a déjà marqué les esprits.

C’est officiel, l’Olympique de Marseille retrouvera la Ligue des Champions la saison prochaine après sept saisons d’absence. Suite à l’arrêt définitif de la saison en raison de la crise sanitaires que connaissons, la LFP a pris la décision d’établir un classement basé sur le nombre de points gagnés par match depuis le début du championnat. A ce jeu-là, l’OM s’en sort avec une honorable deuxième place, acquise assez largement.

AVB, pièce maîtresse de la réussite de l’OM ?

Et ce succès, le club le doit, en partie, à son entraîneur, André Villas-Boas. Arrivé cet été en remplacement de Rudi Garcia, le Portugais a, semble-t-il, rempli sa mission avec brio, en remettant l’un des plus grands clubs du football français parmi les toutes premières places du championnat. Si certains considèrent que l’Olympique de Marseille se trouve simplement à la place à laquelle le club doit être depuis de nombreuses années, d’autres voient ce succès comme un véritable exploit. Alors, peut-on parler d’exploit pour qualifier la première saison de Villas-Boas à Marseille ? Et comment l’entraîneur portugais a-t-il réussi à construire ce succès ?

Sans pitié face à une concurrence relativement faible

De toute évidence, l’Olympique de Marseille et Villas-Boas ont profité des saisons catastrophiques de deux de leurs principaux concurrents, à savoir l’Olympique Lyonnais et l’AS Monaco, pour faire, seuls, la course à la deuxième place. Dans un championnat où l’écart entre le premier et les dix-neuf autres clubs semblent s’élargir d’années en années, seuls le LOSC de José Fonte et de Renato Sanches, ainsi que le surprenant Stade Rennais du franco-portugais Damien Da Silva sont parvenus à installer un semblant de pression sur le club de la cité phocéenne. Sans jamais vraiment parvenir à suivre le rythme. Parce que si l’équipe de Villas-Boas s’est montré parfois décevante dans la qualité du jeu proposé, force est de constater que l’OM a fait preuve d’une régularité assez remarquable en terme de résultats. Depuis la neuvième journée et une défaite en terre amiénoise, les Marseillais n’ont jamais enchaîné deux journées de suite sans victoire en championnat.

Le tout, sans Florian Thauvin

Mais alors, si cela est incontestablement remarquable, peut-on vraiment parler d’un exploit de la part de Villas-Boas ? Nous avons posé cette question à Cris, fin observateur de la saison de l’Olympique de Marseille, plus connu sous le pseudo de CR41OM sur twitter : “De base, j’aurais dit que parler d’exploit, ça me semble exagéré. Mais en regardant la situation de plus près, je pense qu’on pourrait presque dire ça. Si je dis ça, c’est évidemment à cause de la grave blessure de Thauvin, sur qui AVB avait placé énormément d’espoirs en début de saison. C’est limite s’il souhaitait construire l’équipe autour de lui et de Payet. Faire deuxième en alternant avec des joueurs comme Sarr, Germain ou Radonjic à la place de Thauvin, oui, ça relève d’un mini-exploit.”

Le management au centre du succès

Sans Thauvin, donc, mais avec d’autres joueurs, et notamment certains qui étaient en grandes difficultés avant que l’ancien entraîneur de Porto ne viennent les relancer. Pour Cris, “le cas Amavi est le plus flagrant. Villas-Boas a réussi à remettre en confiance un joueur qui avait la tête sous l’eau depuis deux saisons.” Et pour tirer le meilleur de ses joueurs, AVB a parfois dû employer les grands moyens. Cris se souvient d’une conférence d’après match, face à Rennes, durant laquelle l’entraîneur portugais n’avait pas eu peur de se mettre les supporters à dos en critiquant les sifflets à l’égard de son latéral gauche. Protecteur, l’ami André. Et Amavi n’est pas le seul joueur à avoir été relancé par AVB. “Même un Radonjic a trouvé son rôle en étant décisif sur ses entrées en jeu”, rajoute Cris. On peut également noter la prise de risque de faire jouer le jeune Boubacar Kamara, tout juste 20 ans, au poste de sentinelle à la place de l’expérimenté Kevin Strootman, qui montre également la main-mise qu’a pu avoir André Villas-Boas sur son groupe tout au long de la saison.

Présents lors des moments décisifs

Une maîtrise quasi-parfaite de son groupe aura donc permis à André Villas-Boas de redonner dans frissons aux supporters. Et ce, notamment lors des gros rendez-vous. Parce qu’on le sait, le supporter marseillais aime chambrer. Et il n’y a rien de tel pour un Marseillais que de s’imposer face à l’un de ses meilleurs ennemis. Surtout après une période rudigarcienne où les victoires dans les grands rendez-vous sont trop souvent restées en option. Excepté une humiliante défaite contre le quasi-intouchable Paris Saint-Germain en octobre dernier (4-0), les Marseillais ont enchaîné les succès face aux toutes meilleures équipes du championnat. Une victoire contre Lyon, contre Monaco, contre Rennes et deux succès face à Lille ont permis à Villas-Boas d’écraser sa concurrence, tout en permettant aux supporters de vibrer devant les rencontres.

Et la suite ?

Et comme André Villas-Boas ne nous a jamais habitué à faire les choses à moitié, le Portugais a également su convaincre hors du terrain. “Sur la communication, il a vraiment conquis tout le monde”, nous rapporte Cris avant de rajouter : “Toujours souriant, il est transparent sur tous les sujets.” Et ça, ça plaît. En plus d’avoir acquis une certaine crédibilité auprès de son groupe, l’entraîneur de 42 ans a, pour le moment, conquis le cœur des supporters marseillais. Aujourd’hui, André Villas-Boas a tendance à laisser planer le doute sur son avenir à l’Olympique de Marseille. Mais, dans ces conditions, nous pouvons avoir au moins une certitude : celle d’une première saison globalement réussie pour l’entraîneur portugais, dans un contexte pourtant pas forcément évident.

Crédit photo : IconSport

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