CD Nacional : Luís Freire, le prodige au parcours (presque) sans-faute

Ce mardi, le CD Nacional a été officiellement promu en Liga NOS suite à l’arrêt des matchs II Liga. L’occasion, pour l’entraîneur Luis Freíre, de connaître la sixième promotion de sa carrière.

La Ligue portugaise l’a officialisé ce mardi : le CD Nacional est de retour en Liga NOS après une saison passée en deuxième division. Et si certains joueurs comme Ruben Micael ou Nuno Campos sont des habitués de l’élite du football portugais, l’un des grands artisans de la bonne saison du club de Madeire va y faire ses grands débuts. Cet artisan, c’est l’entraîneur, Luis Freire. A seulement 34 ans, le natif d’Ericeira, au nord-ouest du centre de Lisbonne, vient de connaître la sixième promotion de sa jeune et brillante carrière. Retour sur le parcours d’un entraîneur qui devrait, sans aucun doute, faire parler de lui la saison prochaine.

Les débuts au GDU Ericeirense

Comme plusieurs membres de la nouvelle générations d’entraîneurs portugais, Luis Freire n’a pas pu bénéficier d’une crédibilité d’ancien joueur pour se faire un nom dans le monde du football. L’actuel entraîneur du CD Nacional est parti du plus bas. En effet, difficile de faire plus bas. Nous sommes en 2012 lorsque le club de sa ville natale, le GDU Ericeirense, se retrouve plongé dans une crise économique et sportive destructrice. Luis Freire est alors entraîneur de l’équipe junior, lorsqu’on lui propose le challenge assez fou de prendre, seul, à 26 ans, les rênes de l’équipe première avec comme objectif un maintien au troisième échelon de district. Un objectif qui semble alors impossible à décrocher. Mais visiblement, le terme impossible n’a aucune signification pour Luis Freire qui, avec un effectif extrêmement limité, est parvenu à faire monter son équipe dès la première saison malgré des débuts catastrophiques.

La confirmation, puis le premier départ

Le GDU Ericeirense assiste donc à une montée historique en deuxième division district. Mené par Luis Freire et ses potes d’université devenus ses adjoints, le club ne passera qu’à deux petits points d’une seconde montée consécutive la saison suivante. Une simple question de temps. Lors de la saison 2014/2015, pour sa troisième en tant qu’entraîneur à Ericeira, Luis Freire réussi l’exploit d’amener son équipe à l’échelon supérieur. A Lisbonne, les exploits du jeune entraîneur commencent à faire parler.

C’est après cette seconde montée avec le GDU Ericeirense que Freire décide de quitter le club afin de prendre les commandes de Pêro Pinheiro, qui évolue alors au cinquième échelon national. Près de Sintra, le Portugais réalise des débuts fracassants. A Pêro Pinheiro, Luis Freire réussi l’exploit de ne perdre aucun de ses 24 premiers matchs de championnat. Ses méthodes plaisent, son style de jeu offensif séduit, et les résultats parlent pour lui. Pêro Pinheiro est promu en Divisão Honra. Et la saison suivante, l’histoire se répète. Cette fois-ci, c’est une série de 15 matchs sans défaite que parvient à réaliser l’entraîneur, âgé alors de 29 ans. Une nouvelle saison réussie, qui permet au petit club de Pêro Pinheiro d’accéder au troisième échelon national, le fameux Campeonato de Portugal.

Un passage au niveau professionnel

Après deux saisons extraordinaires à Pêro Pinheiro, c’est à Mafra, également en lice dans le Campeonato de Portugal, que Luis Freire décide de poursuivre sa carrière. C’est d’ailleurs à ce moment que le jeune entraîneur obtient le statut professionnel. Et dans une division particulièrement compliquée, où seules 2 des 72 équipes inscrites sont promues chaque saison, Luis Freire parvient à réaliser l’exploit de qualifier son club pour la II Liga. Une nouvelle promotion, donc. La cinquième de sa carrière, en seulement six saisons. Et ça, ça fait parler.

L’échec d’Estoril

En seulement six saisons, Luis Freire est donc passé du septième échelon national à la deuxième division, en franchissant chaque étape avec une facilité déconcertante et des principes de jeu toujours tournés vers l’offensif. Un parcours aussi atypique que remarquable, qui le mène, à 32 ans, à prendre les rênes d’Estoril en seconde division à l’entame de la saison 2018/2019. Pour le club situé dans le district de Lisbonne, l’objectif est clair : la montée sinon rien. Et pour la première fois de sa jeune carrière, Luis Freire passe à côté de son objectif, et se voit même limogé par son club en janvier 2019 après une série de résultats décevants. Un petit point noir dans un parcours jusqu’alors impressionnant. Un échec. Quoi de mieux pour observer la capacité à rebondir de ce jeune entraîneur, qui reconnaît s’inspirer de Pep Guardiola, Maurizio Sarri, Thomas Tuchel et Paulo Fonseca ?

La montée dans l’élite avec le CD Nacional

Rebondir, c’est ce qu’il a réussi à faire la saison suivante en se voyant confier les commandes du CD Nacional, fraîchement rétrogradé en II Liga. Là aussi, comme à Estoril, la mission est claire : le club souhaite remonter en Liga NOS à l’issue de la saison. Et c’est sous le soleil de Madeire que Luis Freire parvient, cette fois-ci, à guider son équipe jusqu’à la première place du classement, avant que la crise sanitaire qu’on connaît ne vienne stopper la bonne saison du CD Nacional en II Liga.

Quelques semaines après l’arrêt des matchs, le verdict tombe, et la Ligue portugaise décide de promouvoir le CD Nacional ainsi que le SC Farense en Liga NOS. Luis Freire est donc, une nouvelle fois, promu.

Une année de plus à Madeire ?

Et maintenant, me direz-vous. Quel avenir pour ce jeune entraîneur issu de la filière sport de l’université d’Évora, qui a (presque) tout réussi depuis le début de sa jeune carrière ? Pour Rui Alves, président du CD Nacional, il n’y a que très peu de doutes, l’avenir de Luis Freire devrait continuer de s’écrire à Madeire. “Il est très probable que Luis Freire reste avec nous. Il a eu un comportement exemplaire à tous les niveaux cette saison”, a-t-il récemment déclaré au micro de RTP-Madeire. Reste à savoir jusqu’où peut aller ce jeune entraîneur qui, visiblement, ne se fixe aucune limite et semble déterminé à atteindre les sommets.

Crédit photo : CD Nacional

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