Agé aujourd’hui de 24 ans, le milieu offensif franco-portugais, Alexis Araujo, a évoqué avec nous ses souvenirs en Seleção et son rapport avec le football portugais.
Il fait partie de ces quelques joueurs qui, très jeunes, ont un choix à faire entre la France et le Portugal. Désormais joueur au SC Lyon, en National, après une une formation au LOSC et des expériences à Ajaccio et à Quevilly, le Franco-Portugais Alexis Araujo a, par le passé, figuré dans les radars de la Seleção, avec qui il a notamment effectué quelques rassemblements en U17.
Bonjour Alexis, pourrais-tu commencer par décrire le joueurs que tu es ?
En étant plus jeune, je jouais au poste d’attaquant. Au fil des années, j’ai trouvé ma place derrière l’avant-centre, en numéro 10, ou sur l’une des deux ailes. En ce qui concerne mes qualités, disons que je suis un joueur très rapide, très vif, avec une bonne technique, qui aime à faire la différence dans les 30 derniers mètres.
Après la défaite à Bastia lundi dernier en championnat, le SC Lyon se positionne à la dernière place en National. Comment expliques-tu cette situation compliquée ?
Malheureusement, je pense c’est une situation difficile à expliquer. Nous avons une très bonne équipe et le classement ne reflète pas notre véritable niveau. Après, dans l’effectif, il y a eu beaucoup de nouveaux joueurs et il fallait trouver des automatismes. On a commencé à perdre et matchs après matchs, on a eu du mal à reprendre confiance. C’est un cercle vicieux, il est difficile d’en sortir. Il y a des périodes où nous avons sorti la tête de l’eau mais malheureusement nous n’avons pas enchainé, et la pandémie n’a pas arrangé les choses.
Au Portugal, c’était surtout axé sur la technique et la tactique
Tu as un parcours assez atypique en sélections. Plus jeune, tu avais été appelé chez les U16 français pour jouer aux côtés d’autres jeunes talents comme Moussa Dembélé ou Abdou Diallo, avant d’opter finalement pour les U17 portugais. Comment s’est passé ce choix ?
Ça s’est fait naturellement. J’ai la double nationalité, mes parents sont Portugais et lorsque j’étais petit, je partais tous les ans au Portugal. A l’heure actuelle, je me sens plus Portugais que Français. C’est un choix de cœur. D’ailleurs, je suis en train de construire ma maison à côté de Guimarães.
Comment la Fédération Portugaise t’a approché pour jouer avec les U17 ?
C’est une bonne question, même moi, je n’arrive pas à le savoir. Je pense qu’il y a des scouts portugais un peu partout pour suivre les binationaux. Pour l’anecdote, lorsque j’étais convoqué avec les U17 portugais, c’est mon ancien agent de l’époque, Michael Beck, qui m’avait annoncé cette nouvelle.
Toi qui a connu les deux nations, as-tu noté des différences majeures en terme de méthodes d’entraînement ?
Au niveau des entraînements, au Portugal, c’était surtout axé sur la technique et la tactique. Pour un joueur de foot, c’est toujours très agréable, on prend forcément du plaisir. En France, c’est différent, c’était plus axé sur les duels et la performance physique. Je ne te le cache pas, la méthode portugaise me convenait mieux. J’ai pris énormément de plaisir là-bas.
A cette époque-là, au Portugal, ils avaient énormément de petits gabarits comme moi, alors je me sentais très à l’aise. C’était un football qui me correspondait totalement. Avec les U16 français, c’était plutôt des grands gabarits, très physiques. J’étais un peu l’intrus avec mon mètre 59.
Tiago Sa, je le trouvais très fort sur sa ligne
Chez les U17 du Portugal, ton sélectionneur était Filipe Ramos. Peux-tu t’exprimer sur son travail ? Gardes-tu des bons souvenirs à ses côtés ?
C’est un entraineur qui aime le jeu avec beaucoup de technique. Sincèrement, je garde un super souvenir de lui. Il parlait tout le temps de football, il était très proche de ses joueurs et humainement c’était quelqu’un de très bien. Tu pouvais parler de tout avec Filipe Ramos. Après, sur le terrain, le coach était intransigeant, il ne voulait que des guerriers malgré nos petits gabarits. A coté de ça, il nous laissait pas mal de liberté offensivement, à condition de respecter certaines bases.
Et auprès des joueurs locaux, comment as-tu été accueilli ?
J’ai été très bien accueilli par tout le monde, les joueurs comme le staff. J’ai ressenti que la Seleção, c’était une famille où tout le monde était solidaire les uns avec autres et cela m’avait énormément plu. Même chez les U16 français, j’ai été très bien accueilli, sauf par le coach Patrick Gonfalone qui faisait ma taille mais qui préférait des joueurs d’1m85.
Lors de ton passage chez les U17 portugais, quels sont les joueurs qui t’ont le plus impressionné ?
Je vais surement te surprendre, mais celui qui m’a le plus impressionné, ce n’est pas un joueur de champ, mais c’est l’actuel gardien de Braga, Tiago Sa. Je le trouvais très fort sur sa ligne et il avait une grande sérénité dans les buts. D’ailleurs, c’est l’un des premiers qui m’a accueilli en sélection. Pour les autres joueurs, disons que j’ai partagé la chambre avec Gonçalo Guedes. En plus d’être un bon joueur, c’est un mec très cool.
J’ai failli signer dans trois clubs portugais
A 24 ans, aimerais-tu avoir une expérience au Portugal ? As-tu eu des contacts de clubs portugais par le passé ?
Je ne te le cache pas, avant de signer au SC Lyon, j’ai failli signer dans trois clubs portugais par l’intermédiaire de mon ancien agent, Fernando Meira. J’étais proche de rejoindre Tondela, Paços de Ferreira et Varzim, en deuxième division. Avec la pandémie, les négociations ont ralenti et j’ai voulu retrouver un club rapidement, c’est en partie pour ça que j’ai rejoint le SC Lyon.
Ton contrat se termine en juin, pourrais-tu envisager un départ au Portugal cet été ?
Honnêtement, une expérience au Portugal me plairait, mais si les dirigeants du SC Lyon me proposaient un nouveau contrat, je l’étudierais avec beaucoup d’attention en compagnie de mon agent Guillaume Rippert.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
En premier lieu : éviter les blessures. J’ai eu une partie de saison tronquée par des pépins physiques. J’espère jouer avec plus de régularité pour gravir les échelons petit à petit et retrouver mon niveau du LOSC ou du Gazelec.
Crédit photo : IconSport
Grand amateur de football en général mais surtout de football portugais, Alexis a été baigné dans cette ferveur lusitanienne tout au long de sa jeunesse, entre rires, joie et tristesse. Attiré par le beau jeu et les nouveaux talents, il observe attentivement les différents championnats nationaux : de la Liga Bwin à la III Liga.
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