Devenu l’homme fort de la reconstruction du SC Beira Mar depuis deux ans, le jeune président Afonso Miranda, 33 ans, nous a accordé un entretien exclusif sur les ambitions de son club historique au Portugal.
Si le SC Beira Mar, club historique du football portugais et vainqueur de la Coupe nationale en 1999, est parvenu à disputer une saison pleine de promesse au niveau amateur, avec notamment trois titres à la clé, c’est en partie grâce à son jeune président, Afonso Miranda. Elu à la tête du club en avril 2021, alors qu’il représentait la seule liste de candidature pour la présidence du club, le Portugais s’est donné pour mission de faire revenir le club de Beira Mar parmi l’élite dans les prochaines années, après une chute vertigineuse jusqu’au niveau amateur. En exclusivité pour Trivela, Afonso Miranda a expliqué sa démarche et ses ambitions.
A seulement 33 ans, vous êtes sûrement l’un des plus jeunes présidents de l’histoire du football portugais. Comment êtes-vous arrivé à assumer cette responsabilité dans un club aussi mythique ? Est-ce un rêve d’enfant ?
Non, ce n’est pas un rêve d’enfant d’être le président de Beira Mar. Il s’agit plus de la continuité du travail pour lequel j’ai rejoint le club : celui de lui rendre sa meilleure identité. Devenir président n’était pas mon souhait initial, mais il y a quelques facteurs qui m’ont conduit sur ce chemin : la connaissance du club, mais aussi le soutien et la confiance des supporters. C’est une grande responsabilité, une grande fierté, mais j’assume cela en collaboration avec le reste de la direction, qui m’a toujours soutenu.
Quels sont les projets futurs du club ? Vous évoquez régulièrement votre attrait pour la formation, est-ce quelque chose que vous souhaitez développer ici, à Aveiro ?
Le club s’est stabilisé financièrement et c’est parti pour que ça dure, c’est déjà important. On a réussi à obtenir des infrastructures sportives, on doit poursuivre dans cette démarche pour professionnaliser le club sur tous les plans, y compris le sportif. Nous misons beaucoup sur la formation des jeunes, que nous souhaitons voir par la suite évoluer dans l’équipe principale. Nous voulons être aux côtés des meilleurs.
Ce développement pourrait-il passer par un partenariat avec un club plus huppé, comme l’a fait le SC Farense avec l’Olympique Lyonnais par exemple ?
Pour être honnête, je ne savais pas qu’il y avait un partenariat entre ces deux clubs. Mais oui, en effet, nous sommes intéressés par ce type de partenariat. Nous aimerions avoir un partenaire sérieux qui s’alignerait sur notre stratégie de croissance et d’implantation dans la région.
La saison passée, le club a remporté trois titres et a, par la même occasion, obtenu une montée pour la division supérieure. Votre première saison complète en tant que président a été un succès…
C’est une saison très positive sportivement, mais aussi financièrement, socialement, et en terme d’infrastructures. En plus d’être une année centenaire mémorable pour le club, les résultats sportifs ont suivi. Mais l’essentiel est au-delà de tout ça, le SC Beira Mar est en vie, la ville a senti cela et les personnes se sont mobilisées derrière l’équipe. les résultats sont encore loin d’être suffisants tant qu’on ne sera pas à notre place. Pour cela, il faudra réussir ces quelques étapes décisives, en s’appuyant sur nos partenaires et le précieux soutien de la ville.
Quelle place prend l’aspect sportif dans votre quotidien de président ?
Le football est la chose la plus importante, mais aussi la moins importante. Nous ne pouvons pas être mis sous pression par le fait que le ballon soit rentré ou non dans le but. Lorsque tu diriges un club, tu ne dois pas être submergé par la pression. Le plus important, ça reste de payer les factures, fédérer les collaborateurs et définir les projets avec des personnes droites. Si nous faisons cela et si nous donnons le meilleur de nous-même sur ces points, alors nous pourrons dormir la conscience tranquille.
Les objectifs du club, c’est avant tout la stabilité des comptes, l’amélioration des infrastructures et la progression vers la professionnalisation. Avec le temps, nous arriverons là où nous voulons aller.
La montée va impliquer de nouveaux défis, avec divers changements dans les effectifs. Comment aborder vous cette période d’intersaison ?
Nous allons réussir à garder tous les joueurs que nous voulions garder et nous allons rechercher d’autres profils auxquels nous avons pensé. Je crois que nous aurons un bon ensemble d’individualité la saison prochaine. Après, ça sera surtout à l’équipe technique, aux joueurs et au staff de former un bon groupe pour faire honneur à notre club.
La saison passée, le soutien sans faille des supporters a forcément aidé dans la course à la montée. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ces milliers de supporters qui sont restés présents durant ces années pourtant compliquées ?
Notre direction travaille volontairement pour nos supporters. Sans leur soutien et leur présence, rien n’a de sens. Cette année en a été le parfait exemple, on a démontré que peu de clubs au Portugal avaient la chance d’avoir des supporters comme les nôtres. C’est naturel de les remercier et leur passer le message suivant : nous n’allons pas gagner tous les matchs, mais nous allons tout faire pour réaliser le meilleur face à nos adversaires, et nous serons toujours différents des autres dans l’adversité. Faisons preuve d’unité et montrons que le club est plus important que le succès sportif.
Vous semblez être attachés à la culture club du SC Beira Mar. Aimeriez-vous intégrer des anciens joueurs, qui ont connu les meilleures années du club, dans la structure ?
Les anciens joueurs du club c’est bien, mais ils doivent intégrer le staff qu’à condition d’avoir les compétences pour. L’identité et le dévouement que certains anciens joueurs pourraient transmettre aux joueurs est primordial, et ça doit être fait dès la formation auprès des plus jeunes.
L’équipe de Trivela tient à remercier Afonso Miranda pour la pertinence de ses réponses, et souhaite une excellente saison au SC Beira Mar.
Crédit photo : Aveiro Mag
Grand amateur de football en général mais surtout de football portugais, Alexis a été baigné dans cette ferveur lusitanienne tout au long de sa jeunesse, entre rires, joie et tristesse. Attiré par le beau jeu et les nouveaux talents, il observe attentivement les différents championnats nationaux : de la Liga Bwin à la III Liga.
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