Classement UEFA : Une nouvelle catastrophe prévue pour le Portugal

La nouvelle élimination d’un club portugais en Coupe d’Europe annonce une seconde saison très compliquée pour le Portugal au classement UEFA.

L’élimination de Gil Vicente, ce jeudi en Ligue Europa Conférence, est déjà la deuxième pour les clubs portugais en ce début de saison. Les conséquences de ces deux sorties précoces sur le classement UEFA du Portugal s’annoncent déjà cataclysmiques, à l’aube des phases de poules.

Le Portugal malmené par les Pays-Bas, déjà trop loin pour la France

Il semble bien loin, ce temps où les clubs portugais se devaient d’être attentifs à la situation de leurs homologues français pour évaluer leur situation au classement UEFA. Passé septième en ce début de saison, avec l’annulation des résultats de la saison 2017/18 au profit de ceux à venir en 2022/23, le Portugal se trouve actuellement en très mauvaise posture. En effet, les Pays-Bas l’ont tranquillement surpassé ces derniers mois, tandis que la France a aggravé son écart et ainsi conforté sa cinquième place.

Et si nous ne sommes qu’en tout début de saison, et que le Benfica a démontré de belles prouesses durant les tours préliminaires de la Ligue des Champions, rien ne laisse présager un retournement de situation des clubs portugais. Bien au contraire.

Une deuxième saison catastrophique à venir ?

Comme la saison passée, les phases de poules des trois compétitions européennes débuteront avec seulement quatre des six clubs portugais engagés en début de saison. En effet, les deux équipes qualifiées pour les tours préliminaires de la Ligue Europa Conférence, à savoir le Vitoria SC, entré au second tour, et Gil Vicente, apparu au troisième, ont connu un sort identique à celui de Santa Clara et de Paços de Ferreira l’an passé.

Et si elles ne pourront donc pas apporter leur contribution au Portugal pour le reste de la saison en vue du classement UEFA, les deux équipes semblent, bien malgré elles, condamner la nation à une nouvelle catastrophe, semblable à celle observée l’an passé. En effet, pour calculer l’avancée des pays au classement UEFA, il faut additionner les résultats de chacune des équipes d’un même pays entre eux (1 victoire = 2 points, 1 nul = 1 point, 1 défaite = 0 point), puis le diviser par le nombre de clubs du pays engagées en compétitions européennes en début de saison. En d’autres termes, les points obtenus par les quatre clubs portugais restants, à savoir Porto, Sporting, Benfica et Braga, seront divisés par 6. De quoi signifier un sérieux désavantage vis-à-vis de certains autres pays, qui comptent toujours l’ensemble de leurs participants. La France, par exemple, aura six clubs encore en compétition pour rapporter le maximum de points, qu’il faudra également diviser par 6.

Bis repetita pour le Portugal

Moins d’équipes pouvant rapporter des points, mais un dénominateur similaire : c’est ce qu’avait causé la terrible performance du Portugal au classement UEFA la saison passée. Sur l’ensemble de l’exercice, les clubs portugais avaient récolté 12,916 points quand la France, cinquième au classement global, en avait obtenu 18,416 et les Pays-Bas, sixième, glané 19,200.

Si les Néerlandais ont également perdu le club de Twente durant les barrages de la Ligue Europa Conférence, ce qui réduit à 4 le nombre d’équipes encore en lice pour un dénominateur fixé à 5, ces derniers garderont tout de même un certain avantage sur le Portugal. En effet, chaque victoire de l’un des quatre clubs néerlandais rapportera 0,400 point (2/5), tandis qu’une victoire portugaise permettra une avancée de seulement 0,334 points (2/6).

La passivité de la Ligue mise en lumière

Une déconvenue comme celle du Portugal la saison passée peut arriver de temps à autres. Cependant, le fait que ce cas de figure se reproduise une seconde année consécutive peut interroger sur le niveau du championnat portugais hors-top 4, ainsi que les moyens mis à disposition de la majeure partie des clubs par les principales instances.

Avec un budget annuel estimé à 7,5 millions d’euros selon le journal Record, une qualification pour les phases de poules de la Ligue Europa Conférence aux détriments de l’AZ Alkmaar aurait été un véritable exploit pour Gil Vicente. En instabilité permanente et avec un besoin systématique de vendre ses meilleurs éléments à chaque mercato, le club de Barcelos n’a logiquement pas pu exister face à son adversaire néerlandais, nettement mieux armé dans tous les domaines.

Un budget minime, symptomatique d’un problème majeur du football portugais, qui touche malheureusement la très grande partie des clubs professionnels. Dans l’attente de la centralisation des droits TV, prévue seulement pour 2028, l’ensemble des clubs, dont Gil Vicente, doivent se partager les miettes et se contenter de revenus annuels dérisoires, qui ne leur permettent pas de se montrer réellement ambitieux à l’échelle européenne.

Et si le souci des droits télévisés est désormais considéré comme majeur par la plupart des acteurs du football portugais, la Ligue, présidée par Pedro Proença, ne semble pas pour autant avoir l’intention de faciliter la participation des clubs portugais les plus modestes aux compétitions européennes. Alors que l’AZ Alkmaar a bénéficié d’un week-end de repos afin de préparer son match retour face à Gil Vicente, l’équipe portugaise a, quant à elle, dû recevoir Famalicão lundi soir, pour le compte de la troisième journée de championnat. Avec un budget déjà limité, un effectif instable et la fatigue accumulée, Gil Vicente a donc dû jouer ce choc décisif pour la situation du Portugal au classement UEFA, face à un concurrent direct, avec pas moins de sept matchs officiels dans les jambes en l’espace d’un mois, sans même que la Ligue n’intervienne pour proposer une solution plus avantageuse.

Constat d’échec

Il faut donc commencer par se poser les bonnes questions avant d’établir des diagnostiques clairs et précis pour faire avancer le football portugais. Alors oui, Porto, Benfica et le Sporting, qui perçoivent près de 90% de l’ensemble des recettes générés par les matchs de Liga Bwin, pourraient être amenés à effectuer de belles campagnes européennes cette saison, tout comme le SC Braga et son budget déjà plus limité. C’est par ailleurs ce que nous souhaitons tous. Cependant, les règles du classement UEFA son têtues, et contrairement à celles de la Ligue portugaise, elles prônent l’homogénéité entre les différents clubs d’un même pays.

Sans des mesures conçues pour favoriser la compétitivité des clubs les plus modestes et la réduction des inégalités, le football portugais semble condamné à stagner, pendant que ses principaux concurrents, eux, ne cessent d’avancer.

Crédit photo : IconSport

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