Dans le monde du football, les parcours ne sont parfois pas linéaires. Si le schéma « joueur devenu entraîneur » s’apparente désormais à un grand classique, d’autres transitions sont nettement plus surprenantes. Celle qu’a connu l’actuel directeur général du football du Lusitânia FC, en quatrième division portugaise, en fait partie. Ex-agent de joueur et PDG d’une entreprise d’agent (NCFoot), Nuno Correia s’est clairement rapproché de l’aspect sportif pour exercer ces nouvelles fonctions. En exclusivité pour Trivela, il nous a donné son témoignage sur cette nouvelle vie.
T : Bonjour, Nuno Correia. Tout d’abord , pourquoi avoir fait le choix de prendre cette fonction de directeur général du football d’un club, en mettant ainsi de côté votre carrière d’agent ?
NC : C’était sans aucun doute la meilleure folie de ma vie professionnelle. Avant, j’avais une agence d’agents de joueurs et d’entraîneurs qui fonctionnait bien. La réputation de cette agence grandissait d’années en années. Mais malgré ce succès fleurissant, la vie est faite de défis et j’ai toujours entendu dire que les personnes ayant le plus de succès sont celles qui sont capables de sortir de leur zone de confort. J’ai accepté cette proposition du Lusitânia FC en raison de la passion, la sérénité et l’ambition que j’ai vu à travers le président Hugo Mendes, qui a su mettre en avant le niveau très élevé et la réalité de ce club qui joue actuellement au quatrième niveau national.
T : A votre arrivée, le club venait de descendre de division. Quel est l’impact de ce contexte sur le début de votre aventure ?
NC : Aucun membre du staff senior n’était au Portugal pour la première fois. C’est à dire qu’à mon arrivée, tout le monde connaissait déjà le club et sa réalité. En ce sens, mon discours reposait sur le fait de croire en ce projet. Le club réunit toutes les conditions pour atteindre une certaine forme de réussite. Il faut prendre en compte cette relégation et réussir à démontrer qu’on souhaite prendre un pas de recul pour en faire deux en avant.
T : Le Lusitânia FC lutte pour monter en troisième division et dispute actuellement la phase d’accession. Quelles sont vos attentes ?
NC : Il y aura six finales à jouer, avec un degré de difficulté très élevé. Toutes les équipes présentes sur cette dernière phase ont beaucoup de qualité et elles ont toutes les capacités pour prétendre à la montée en Liga 3.
T : Ces dernières années, les divisions inférieures portugaises ont connu une exposition croissante, avec notamment le développement de la chaîne Canal 11. Cela a permis à certains joueurs de montrer leur qualité pour aller jouer à des niveaux supérieurs, comme Renato Veiga, par exemple, qui a rejoint la Bundesliga suite à ses performances avec le Sporting B…
NC : C’est une réalité, il y a beaucoup de qualité dans les divisions inférieures portugaises. La grande différence entre les joueurs de ces divisions et l’étape supérieure, pour moi, c’est le mental. Je crois que tout passe par là. Après, il y a aussi beaucoup de joueurs qui ont besoin d’avoir une opportunité pour qu’ils puissent prendre conscience de leur valeur.
T : Trouvez-vous que les dernières réformes concernant la nouvelle organisation des divisions inférieures, avec notamment l’apparition de la Liga 3, permet plus de compétitivité ?
NC : La Liga3 est un pari gagnant de la Fédération Portugaise de Football. Le niveau de compétition est très élevé et les clubs ont désormais de bien meilleures conditions pour permettre aux joueurs d’exprimer leur talent.
T : Au-delà de la bonne saison réalisée avec l’équipe principale, le Lusitânia s’est également démarqué par la qualité de sa formation. Pour la première fois de son histoire, les U19 vont disputer la première division nationale la saison prochaine. La formation, c’est aussi priorité ?
NC : Cette montée des U19, c’est une immense joie et une victoire personnelle. Au début de la saison, je n’aurais jamais prédit un tel parcours. Nous sommes entrés dans l’histoire, c’est la première fois que le club disputera la première division nationale depuis qu’il existe. Ce succès, c’est aussi le résultat des bonnes conditions de travail que nous avons à disposition. Nous allons bientôt construire le deuxième terrain synthétique ainsi qu’un terrain naturel, ce qui va aider le club à grandir encore et encore, pour se rapprocher des meilleurs du pays.
T : Après une année d’expérience au Lusitânia FC, on peut parler de débuts réussis. Êtes-vous pour le moment satisfait de cette expérience ? Quelles sont vos ambitions pour le futur ?
NC : Je ressens la confiance des gens, je me sens valorisé et j’ai l’impression que les idées que j’ai pour l’aspect sportif se concrétisent petit à petit. Quant à l’avenir, je pense qu’il est encore un peu trop tôt pour en parler. Nous nous concentrons uniquement sur le présent, et pas à pas, le club atteindra les sommets qu’il mérite, grâce au travail et au dévouement de tous ceux qui font partie de cette structure. Les U19 ont déjà marqué l’histoire, l’équipe féminine se bat aussi pour la montée en deuxième division et notre équipe principale peut revenir en Liga3. Je pense qu’en fin de saison, le bilan sera positif. Toutes les personnes présentes dans ce club méritent ce bonheur.
L’équipe Trivela tient à remercier Nuno Correia pour cet entretien et souhaite une excellente fin de saison au Lusitânia FC.
Grand amateur de football en général mais surtout de football portugais, Alexis a été baigné dans cette ferveur lusitanienne tout au long de sa jeunesse, entre rires, joie et tristesse. Attiré par le beau jeu et les nouveaux talents, il observe attentivement les différents championnats nationaux : de la Liga Bwin à la III Liga.
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