Rafael Leão revient sur l’enfer qu’il a vécu au Sporting en mai 2018

À travers son livre autobiographique intitulé “Smile”, Rafael Leão est revenu sur l’attaque de quelques dizaines de supporters du Sporting à Alcochete, qui a notamment précipité son départ du Portugal.

Le 15 mai 2018 restera à jamais une date gravée dans les livres d’histoire du football portugais. Ce jour-là, des dizaines de supporters du Sporting avaient pris la folle initiative d’envahir violemment le centre d’entraînement du club lisboète, causant ainsi des dégâts matériels et physiques, et surtout de lourds traumatismes auprès de l’ensemble des membres de l’effectif.

Si contrairement à son ex-coéquipier Bas Dost, Rafael Leão n’avait gardé aucune séquelle physique de ces événements intervenus au sein du centre d’entraînement de son club formateur, celui qui est depuis devenu un membre incontournable de la Seleção se souvient de ces scènes comme d’un véritable cauchemar, qui l’a d’ailleurs poussé à quitter Lisbonne. Dans son livre autobiographique intitulé “Smile”, l’attaquant de l’AC Milan s’est longuement confié sur ce terrible passage, qui a inévitablement marqué le début de sa carrière de footballeur.

Un groupe sous état de choc

Dans son livre, Rafael Leão revient sur la chronologie des événements, avec notamment des premiers accrochages entre joueurs et supporters, quelques heures avant l’attaque d’Alcochete. “Il y a eu une première protestation très violente de la part de la Juventude Leonina à l’aéroport, après le match contre le Maritimo. Ils ont exprimé leur déception, mais personne n’était préparé à ce qui allait se produire deux petits jours plus tard. Une cinquantaine de personnes, cagoulées, sont entrées dans notre centre de formation”, raconte Rafael Leão avant de poursuivre : “Il sont attaqué l’entraîneur Jorge Jesus, son assistant, et les premiers joueurs qu’ils ont trouvé, à l’aide de ceintures et de barres de fer. Bas Dost était très mal, ils lui ont cassé la tête. Nous, les joueurs, on se pensait intouchables et nous sommes restés en état de choc. Nous n’avons pas eu le temps de réagir. Le club lui-même n’avait pas pris les menaces au sérieux, car il n’avait pas mis en place les mesures de sécurité nécessaires.”

Rafael Leão a été obligé de fuir

Ces agressions sans précédent ne se sont pas arrêtées à cette date du 15 mai 2018. En effet, dans le vestiaire du Sporting, la peur est restée présente durant encore quelques temps, comme en témoigne Rafael Leão, forcé de quitter la ville pour rester en sécurité. “Parmi ceux qui sont entrés dans le vestiaire, j’ai reconnu des anciens collègues. Quand tu es souvent avec quelqu’un, une cagoule ou une capuche ne te rend pas méconnaissable. Je ne pouvais pas croire à ce qui se passait, juste parce qu’on avait perdu un match de football. Tous les joueurs ont ensuite été appelés pour parler devant le tribunal, mais ces supporters savaient tout de nous. Où on vivait, où nos familles vivaient… Mon père m’a demandé de me rendre à Porto dans la maison de nos amis”, raconte l’ailier portugais.

Dans ces conditions, l’actuel joueur de l’AC Milan a été contraint de prendre la décision délicate de rompre son contrat de manière unilatérale avec le club. Un choix forcé, qui a d’ailleurs entraîné une longue procédure entre les différentes parties impliquées, ainsi que de violentes critiques, de la part des supporters des Leões. “Même aujourd’hui, je suis sans cesse inondé d’insultes de la part des supporters du Sporting. Ils m’appellent le traitre. J’ai vécu un enfer durant plusieurs semaines, au point de devoir résilier mon contrat de manière unilatérale, à l’image d’autres joueurs également attaqués. J’avais 18 ans et j’ai été obligé de quitter mon propre pays”, conclut-il dans son livre.

Crédit photo : IconSport

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