Ruben Amorim : Jeune, ambitieux, et déjà à la tête du SC Braga

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Ce vendredi 27 décembre 2019 marquera les débuts de Ruben Amorim à la tête d’une équipe de l’élite du championnat portugais. Ricardo Sá Pinto limogé, le Sporting Clube de Braga a décidé de parier sur l’entraineur de son équipe B pour atteindre les objectifs fixés à l’aube de cette saison. Retour sur le début de carrière de coach de l’ancien joueur de Benfica.

Un début de carrière d’entraîneur mouvementé

Après une carrière de joueur plus qu’honorable entre son club formateur du Belenenses, Benfica avec qui il remporte trois titres de champion du Portugal, le Sporting Clube de Braga qu’il a représenté 1 an et demi et l’équipe nationale du Portugal qu’il a côtoyé à 14 reprises, les blessures auront finalement raison de la fin du parcours de joueur de Ruben Amorim. A 31 ans, le natif de Lisbonne met fin a sa carrière, sans regret. « Je n’ai pas réellement senti ce vide après mon annonce de raccrocher les crampons car je savais très bien que je voulais devenir entraîneur », indique le principal intéressé. C’est seulement 2 ans après, à 33 ans, qu’il connait sa première expérience sur un banc. Il prend les commandes, en tant qu’entraîneur stagiaire, de la petite équipe du Casa Pia en troisième division à l’aube de la saison 2018/2019, réalisant dans la foulée l’exploit de gagner le titre au Jamor en juin 2019 et faisant monter ce petit club de la région lisboète en deuxième division. Mais le parcours fût dur. Pas sur l’aspect sportif, mais surtout, sur l’aspect administratif.

En janvier 2019, son club est sanctionné d’un retrait de 6 points en championnat et d’une amende de 14 000 €. Ruben Amorim est alors condamné à 2600 € d’amende et à 1 an sans pouvoir entraîner. La raison de ces sanctions ? Le fait d’avoir donné des consignes durant 2 matchs alors qu’il n’avait pas encore les diplômes nécessaires pour pouvoir le faire. En mai 2019, le TAS annulera toutes les condamnations proférées par la Fédération Portugaise de Football. Le Casa Pia, récupérant ses 6 points, se qualifiera pour la phase finale d’accession et montera donc en 2e division en gagnant le titre face au Vilafranquense.

Un deuxième challenge complétement différent

Mais faute d’avoir les diplômes suffisant, Ruben Amorim décide de rester en troisième division et de rejoindre le poste vacant d’entraîneur de l’équipe B du Sporting Clube de Braga en septembre 2019. Une équipe qui vient de descendre en D3, mais qui a surtout l’ambition, peu importe la division, d’être la dernière étape de la formation des jeunes du club du Nord du Portugal. Il ne faut ainsi pas seulement avoir des résultats mais surtout valoriser et faire progresser les jeunes avec la claire intention de les préparer à l’équipe première. En ce sens, pour son premier match face au Cerveira, Ruben Amorim aligne Eduardo Soares « Schurrle » (milieu offensif, 2001), international U19 portugais comme symbole qu’un mix entre jeunesse et expérience est tout à fait possible pour faire remonter le Braga B en deuxième division. Suivront Bruno Rodrigues (défenseur central, 2001), Samuel Costa (milieu défensif, 2000) ou encore Fabiano (2000, défenseur droit). Tous auront leur chance et la saisiront avec l’aide des cadres tel que Gonçalo Grégorio et Paulinho. Le premier cité connait très bien Ruben Amorim. Gonçalo Grégorio, 24 ans, est l’un des grands artisans de la montée du Casa Pia la saison passée avec 25 buts en 22 matchs. Le deuxième fût l’un des meilleurs ailiers du championnat de D3 en 2018/2019 sous les couleurs d’Espinho. Un mélange qui a permis à Ruben Amorim de replacer très tranquillement l’équipe B de Braga dans les deux premières places qualificatives pour la phase finale en vue de la montée, en seulement 11 matchs.

Au niveau du jeu, Ruben Amorim a tout de suite imposé ses idées ambitieuses. Construire depuis une défense à trois, impliquer tous les acteurs du jeu et bien évidemment le gardien, sur-peupler le couloir central pour libérer la largeur et exploiter la profondeur sont quelques-uns des principes incorporés dès le premier match grâce à ce 3-4-3 en phase de construction qui se transforme en 4-4-2 ou en 5-4-1 en fonction de l’adversaire en phase défensive. « Je veux donner à mes joueurs toutes les clés pour réussir dans cette division extrêmement compétitive » indique Ruben Amorim. L’effet s’est tout de suite ressenti avec des joueurs qui ont brillé dans un championnat de troisième division portugaise réputé pour sa difficulté, mais aussi pour ses coachs révélés. 80 équipes réparties dans quatre poules où seuls les deux premiers qualifiés de chaque poule auront la chance, durant tout le mois de juin, de s’affronter pour atteindre la finale donnant accès aux finalistes à la deuxième division. Un championnat fatiguant mais qui révélera des Paulo Fonseca (1° de Dezembro) et autre Leonardo Jardim (Camacha), en attendant pourquoi pas les Ruben Amorim mais aussi Vitor Matos (Alverca, vainqueur du Sporting cette année en Coupe du Portugal), Ricardo Sousa (Beira Mar, père d’Afonso Sousa joueur du FC Porto) ou encore João Ferreira (Espinho).

Thread sur le parcours de Ruben Amorim avec l’équipe B de Braga

Quels défis relever à Braga pour la deuxième partie de saison ?

Les mauvais résultats en championnat : c’est le principal motif de l’éviction de Ricardo Sá Pinto. Même s’il est très jeune et qu’il n’a qu’un an et demi d’expérience en tant qu’entraîneur principal, Ruben Amorim ne pourra pas construire sur le moyen et long terme sans résultats immédiats. La saison de Braga est loin d’être finie : le club du Nord de Portugal est qualifié pour les 16e de finale de l’Europa League, demi-finaliste de la Coupe de la Ligue et se situe à six points d’une quatrième place obligatoire pour la qualification européenne la saison prochaine. En espérant que ce défi ne se présente pas trop tôt dans la carrière du plus jeune entraîneur de l’histoire de Braga.

Crédit photo : Portugalinews