SL Benfica – Mercato : L’Allemagne en ligne de mire ?

Ces dernières années, la cellule de recrutement de Benfica a semblé s’intéresser davantage au football allemand. Retour sur des liens de plus en plus étroits entre le champion en titre portugais et les joueurs de Bundesliga.

Le SL Benfica est, depuis les années 1970, une véritable porte d’entrée européenne pour les footballeurs sud-américains, et plus précisément brésiliens, qui ne possédaient pas, à l’époque déjà, un statut d’extra-communautaire au Portugal. Cette politique a continué d’être menée en se diversifiant dans les années 2000, avec l’arrivée de joueurs argentins, parmi lesquels figuraient autant d’espoirs (Di Maria, Gaitan, Salvio) que de stars du ballon rond confirmées (Pablo Aimar, Saviola…).

Mais depuis quelques années, la politique de recrutement du Benfica change, en se portant de plus en plus sur son centre de formation, tout en préservant sa filière brésilienne. Cependant, un vent nouveau venant d’Allemagne semble gagner la capitale lisboète.

Une histoire commune assez pauvre

Historiquement, le Sport Lisboa e Benfica et l’Allemagne ont une relation commune à la fois récente et distante. Le premier allemand à s’être essayé aux joutes du championnat portugais en ayant intégré le club encarnado à l’été 1999 est un entraîneur, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Jupp Heynckes. L’entraîneur mythique du Bayern Munich avait effectué un passage d’une année dans la capitale portugaise, n’obtenant qu’une pauvre troisième place en championnat à l’issue de la saison. Cette même année, Robert Enke arrive en provenance du Borussia Mönchengladbach avec pour mission de remplacer le mythique gardien Michel Preud’homme. L’imposant portier allemand reste trois ans dans la capitale portugaise, avant de rejoindre le FC Barcelone en 2002. Dans les années qui suivent, deux autres allemands rejoignent les Aigles sans jamais s’y imposer. D’abord Hans-Jörg Butt, arrivé en 2007, qui ne joue que 3 matches avec le maillot benfiquista, tandis que Hany Mukhtar, transféré en 2015 en provenance du Hertha Berlin ne dispute qu’une rencontre pour Benfica avant deux rejoindre Brøndby IF deux saisons plus tard.

Une histoire qui gagne à s’enrichir

Après avoir connu quelques aventures sans succès avec des joueurs allemands, le SLB a rencontré davantage de réussite avec ses derniers joueurs germanophones. En tête de gondole, le géant Kostas Mitroglou, qui a marqué le club. Bien que de nationalité sportive grecque, le joueur avait quitté son pays natal très tôt pour rejoindre l’Allemagne où il a grandi. Il y a notamment effectué sa formation en tant que joueur, du côté du Borussia Mönchengladbach. Bien que fortement imprégné par la culture allemande, il choisit finalement de représenter la Grèce dès ses 17 ans. Il reste 2 saisons au club lisboète, avec un beau bilan de 52 buts marqués en 88 matchs. Malgré son départ pour l’OM en 2017, les supporters gardent une très bonne image de l’avant-centre.

Un autre joueur allemand issu de la diaspora grecque s’est fait un nom chez les Aguias. Odysseas Vlachodimos a également grandi en Allemagne, et a été formé à Stuttgart avant de rejoindre le Panathinaikos en 2015, puis Benfica en 2018 pour un peu plus de 2 millions d’euros. Le portier, qui joue pour la Grèce, a rapidement fait oublier l’échec de Bruno Varela à son poste, et gagne en réputation depuis son intronisation.

Egalement germanophone, Haris Seferovic évolue, lui aussi, à Benfica depuis son arrivée en provenance de l’Eintracht Francfort en 2017.

En 2020, le SLB a encore franchi un nouveau palier, avec l’arrivée d’un joueur de renommée continentale : Julian Weigl. Arrivé pour 20 millions d’euros en provenance du Borussia Dortmund, l’international allemand était courtisé par les plus grandes écuries européennes, et notamment par le PSG. Ce transfert a eu un véritable impact positif pour le club, et pourrait donner des idées à certains de ses compatriotes dans l’optique d’effectuer le même voyage.

Une nouvelle politique assumée

Au sein de son effectif, Benfica compte désormais deux joueurs germanophones, qui possèdent des places de titulaires réguliers dans le dispositif de Bruno Lage. Mais ce nombre pourrait, à priori, augmenter d’ici quelques années. En effet, la presse aussi bien allemande que portugaise, annonce depuis près d’un an que de nombreux joueurs allemands sont régulièrement observés de près par les recruteurs benfiquistas.

Parmi les clubs dans lesquels les recruteurs du club portugais prospectent, il y en a un qui ressort constamment: le SC Fribourg. Connu en Allemagne comme un bon club formateur, nombre de ses joueurs auraient tapé dans l’œil des dirigeants encarnados. Il y a d’abord Robin Koch. Le défenseur allemand de 23 ans fait parti de ce qui se fait de mieux à son poste, Outre-Rhin. Il s’agit d’un défenseur central rapide, excellent à la relance grâce à des passes inspirées. Alors qu’un accord était évoqué entre les trois partis il y a quelques jours, le club lisboète l’avait cependant démenti quelques heures plus tard. La situation pourrait tout de même évoluer dès l’ouverture du mercato estival, le joueur ayant fait comprendre à ses dirigeants qu’il souhaitait quitter le club.

Deux autres joueurs de Fribourg ont été annoncé dans le viseur de Benfica par le média allemand Kicker. D’une part, il y a Alexander Schwolow. Gardien élancé d’1m90, il pourrait faire figure de doublure de choix d’Odysseas, et pourrait être bénéfique à l’effectif par son expérience de cinq années en Bundesliga. D’autre part, Luca Waldschmidt, jeune buteur de 24 ans, est observé depuis l’été dernier par le SLB après avoir brillé lors des dernières compétitions européennes juniores. On peut également ajouter à cette liste le gardien polonais de l’Union Berlin Rafal Gikiewicz, qui serait aussi vu comme une potentielle doublure d’Odysseas.

Bien que le passé du Benfica soit plutôt orienté vers l’Amérique du Sud, les dirigeants benfiquistas semblent désormais déterminés à faire de l’Allemagne leur nouveau terrain de chasse. Cet engouement pourrait être encouragé par les bonnes relations que possède le club portugais avec certains clubs allemands, comme le Borussia Dortmund. Le SLB devra tout de même composer avec la concurrence de très bons clubs, allemands surtout, pour attirer ces pépites tant convoitées. L’avenir nous dira si les dirigeants benfiquistas parviendront à les attirer au club, et si cette nouvelle tendance portera ses fruits.

Crédit photo : IconSport

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