Arrivé sur le banc de Paços de Ferreira en 2019, Pepa ne cesse d’impressionner par ses bonnes performances, et tutoie les places européennes cette saison.
La surprise du chef. Actuellement cinquième de Liga NOS, Paços de Ferreira a réalisé une première partie de championnat exceptionnelle, auquel l’entraîneur Pepa n’est pas du tout étranger.
Habitué à jouer le maintien
Et pourtant, les débuts du natif de Torres Novas en tant qu’entraîneur n’ont pas été les plus simples. Après plusieurs expériences en tant qu’assistant, puis dans les divisions inférieures, il fait ses premiers pas dans l’élite avec le club de Moreirense, mais son expérience tourne vite court après seulement 10 matchs de Liga NOS, durant lesquels il enregistre 6 défaites.
En janvier 2017, il rebondit à Tondela dont l’objectif est de se maintenir dans l’élite. L’ancien joueur du Benfica réussi ce pari et évite la relégation de justesse, en terminant à la 16e place, à un petit point du premier relégable. L’année suivante, il réalise une superbe saison 2017/18, marquée notamment par l’éclosion de joueurs comme Tyler Boyd ou Claudio Ramos. Pepa et ses hommes accomplissent des prouesses inédites dans l’histoire du club, en réalisant notamment l’exploit de battre Benfica sur sa pelouse, et clore l’exercice à une très belle 11e place du classement. Et après une troisième et dernière année passée à Tondela, ponctuée par un nouveau maintien accroché sur le fil, Pepa change d’air et prend les commandes du promu Paços de Ferreira, avec qui il termine 13e la saison dernière. Une saison réussie, qui laisse présager un avenir radieux pour les Castores.
La surprise de la saison
En ce début de saison, Paços de Ferreira est la bonne surprise de la Liga NOS. 5e au classement après 18 journées, le FCPF peut même revenir à 2 petits points du 3e, le SC Braga, en s’imposant ce lundi soir face au Sporting. Grâce, notamment, à un mercato estival particulièrement réussi qui a vu des joueurs comme Bruno Costa ou Luther Singh débarquer au club, Paços de Ferreira peut désormais regarder les plus grandes écuries du championnat dans les yeux, comme en témoignent les deux succès contre Porto et Braga. Pepa a, pour le moment, réussi à créer un groupe uni, difficile à manœuvrer, dans lequel chaque élément trouve sa place.
Le milieu de terrain Stephen Eustaquio s’est d’ailleurs exprimé sur son entraîneur dans les colonnes d’A Bola : « C’est un bon entraineur. Il était dans des équipes qui luttaient pour ne pas descendre mais s’il a une bonne équipe, avec de bons joueurs et des bonnes conditions, il peut être dans le top 5 des entraineurs au Portugal ». Un point de vue partagé par « o Professor » Jesualdo Ferreira, qui a vanté les mérites de son ancien joueur : « J’ai un regard bienveillant sur lui, lorsque je l’entrainais au Benfica j’ai beaucoup apprécié travaillé avec Pepa et maintenant ce qu’il fait avec Paços de Ferreira, c’est un incroyable, tout le mérite lui revient. C’est encore un jeune entraineur et il aura un futur brillant. »
Une tactique à deux visages
Le jeune technicien de 40 ans démontre, chez les Castores, une qualité indéniable de concilier ses idées de jeu aux qualités propres de chacun. Les bases de ce dernier s’appuient notamment sur la solidarité, la construction d’un bloc compact, capable d’exploser rapidement en contre-attaque.
En phase défensive, le coach Pepa privilégie un système tactique en 4-5-1. Cela permet à l’équipe d’avoir plus de densité dans le cœur du jeu et ainsi contrecarrer la pression adverse. Le pressing est un élément important dans son jeu, les milieux axiaux ont un rôle indispensable pour endiguer la progression des adversaires. La défense veille notamment à être proche des milieux de terrain pour intervenir dans leur dos, en empêchant les adversaires de jouer entre les lignes. Ce travail très rigoureux et très intense porte ses fruits, Paços de Ferreira est actuellement la deuxième meilleure défense de la Liga NOS avec seulement 13 buts encaissés.
En phase offensive, le système tactique préférentiel est le 4-3-3. Si les Pacences n’ont, généralement, pas la possession du ballon, ils procèdent à des attaques fulgurantes grâce notamment à un travail de sape des milieux de terrain mené par le vétéran Luiz Carlos. A la récupération du ballon, le Paços veille à exploiter la largeur en utilisant notamment les deux ailiers, Luther Singh et João Amaral. Dans un style de jeu plutôt vertical, les hommes de Pepa mettent en moyenne, seulement six secondes à passer de la phase de récupération du ballon à celle de la finition. Pas de détail.
Le grand bon cet été pour Pepa ?
Le club de Paços de Ferreira a souvent eu un rôle de tremplin dans la carrière des entraineurs portugais. C’est notamment le cas de Jorge Simao, qui a fait ses armes dans l’Estadio Mata Real avant de rejoindre le SC Braga, ou de Paulo Fonseca, qui a lui aussi connu le SC Braga, avant de se faire un nom sur la scène européenne, au Shakhtar puis à l’AS Roma.
Et alors que le contrat de l’entraîneur de Porto, Sergio Conceição, se termine au mois de juin prochain, et que l’ancien du FC Nantes n’a toujours pas trouvé d’accord avec sa direction pour prolonger, celle-ci surveillerait de très près le profil de Pepa, si en croit les informations d’A Bola. Pour l’heure, l’entraîneur de 40 ans continue de faire le bonheur des supporters de Paços de Ferreira, qui rêvent de retrouver l’Europe après l’exploit d’il y a 8 ans.
Crédit photo : IconSport
Grand amateur de football en général mais surtout de football portugais, Alexis a été baigné dans cette ferveur lusitanienne tout au long de sa jeunesse, entre rires, joie et tristesse. Attiré par le beau jeu et les nouveaux talents, il observe attentivement les différents championnats nationaux : de la Liga Bwin à la III Liga.