Ce jeudi, le Vitória SC disputera le match aller du troisième tour préliminaire de l’Europa Conférence League face à l’Hajduk Split en Croatie. Un second enjeu de taille dans une saison qui s’annonce de nouveau pleines de rebondissements dans la ville berceau du Portugal, comme en témoigne le départ soudain de Pepa.
Un changement à la présidence lourd de conséquences
Il y a quelques mois, lors des élections à la présidence du club, un nouveau président est élu, António Miguel Cardoso aux dépends du président sortant, Miguel Pinto Lisboa. Ce dernier n’a pas su faire ses preuves mais pire encore, il laisse derrière lui un chantier faramineux du côté des finances du club. Été 2020, les Minhotos réalisent un mercato plein, un fort investissement est réalisé pour l’arrivée de nombreux joueurs. Des jeunes prometteurs arrivent à Guimarães avec l’ambition de réaliser de nombreuses plus-values, à l’image d’Edmond Tapsoba, vendu pour une somme record située entre dix et vingt millions d’euros. Cependant, le constat est sans appel, la plupart des investissements ne donnent rien et des affaires à des montants d’une dizaine de millions d’euros sortent dans la presse entre le FC Porto et le Vitória SC au sujet de deux jeunes Portistas. Une catastrophe économique qui se confirmera quelques mois plus tard.
Peu après le début du mandat du nouveau président, une assemblée générale se tient au sein du club et fait part de nombreuses complications financières. Le club est dans une situation compliquée à tel point que les maillots de cette nouvelle saison ne sont toujours pas disponibles à l’achat, en raison d’un manque de stocks. Pire encore, seul le nouveau maillot domicile est pour le moment vêtu par les joueurs en match. Lors de la rencontre retour en Hongrie face au Puskás Akadémia FC dans le cadre de la Conférence League, le maillot porté par les joueurs était nul autre que celui exhibé lors de la saison 2021-2022. Le nouveau maillot extérieur, ainsi que les maillots alternatifs, n’ont pour le moment pas été reçus par le club.
Le Vitória est donc dans l’obligation d’utiliser certains maillots de la saison dernière pour le début du nouvel exercice. Une situation déroutante, expliquée par des retards de paiement à l’équipementier Macron. Loufoque pour un club historique du pays, qui fête cette année les cent ans de son existence.
Un mercato malin côté arrivée face à des départs à la pelle
C’est dans ce contexte que le club est forcé de faire des concessions, aussi bien dans le sens des départs que des arrivées. Parmi ces dernières, le Vitória réalise des choix intéressants et à moindre coûts : Jota Silva, l’un des meilleurs de la deuxième division la saison passée, Mikel Villanueva, valeur sûre du championnat portugais ou encore Anderson Silva, de retour au Portugal. Trois arrivées comme agents libres complétées par des investissements sur André Silva, l’un des hommes forts d’Arouca la saison dernière, Matheus Índio anciennement au Trofense, ou encore Maxwell, jeune défenseur central arrivé en provenance du Danemark et compatriote d’Abdul Mumin, titulaire dans l’axe de la défense centrale vimaranense. Ryoya Ogawa, international japonais, et l’attaquant espagnol Antoñín, prêté par Granada, sont également venus renforcer l’effectif.
Des arrivées intéressantes qui font face à des départs conséquents. Le premier à souligner : celui de l’entraîneur Pepa, visiblement insatisfait des départs de certains cadres de l’effectif, dont celui de Rochinha, ex-capitaine du Vitória, transféré pour une somme avoisinant les deux millions d’euros au Sporting. Guilherme Guedes, surnommé Gui et formé au club a également fait ses valises pour rejoindre Almeria en Espagne, pour environ trois millions d’euros. Le meilleur buteur du club, Oscar Estupiñan est quant à lui parti librement du club, tout comme Ricardo Quaresma ou encore Rafa Soares. Falaye Sacko a lui aussi quitté le navire pour de nouveaux horizons, et s’est engagé à Montpellier, tandis que Bruno Duarte a filé en Arabie Saoudite. Une liste à laquelle pourrait éventuellement s’ajouter le talentueux milieu de terrain André Almeida, convoité par les plus grands clubs du pays.
Un travail de restructuration est donc nécessaire et Moreno, ancien joueur et capitaine du Vitória, qui était jusque-là aux commandes l’équipe B et désormais l’entraîneur de l’équipe principale, devra être à la hauteur. Un défi de taille pour un jeune technicien. Néanmoins, le club prend des risques pour remédier à ses difficultés financières et tente des paris importants pour l’avenir.
Des désillusions importantes pour le Vitória SC
Basé dans la ville historique de Guimarães, les Conquistadores possèdent des infrastructures adaptées comme son stade de trente milles places et sa ferveur bien connue, ainsi qu’un centre de formation en plus d’une équipe B qui permettent à certains joueurs de se développer. Parmi eux, Raphinha, Tapsoba et Ricardo Pereira qui évoluent actuellement dans les plus grands championnats européens ou encore André Almeida, André Amaro et Tomás Händel qui font partis, entre autres, des pépites du club. Tout cela ajouté à un enchaînement d’entraîneurs qui, sur le papier, affichaient certaines garanties : Sérgio Conceição, Pedro Martins, Luís Castro, Ivo Vieira ou encore Pepa. De beaux noms qui n’auront pas su s’inscrire sur le long terme dans ce contexte compliqué.
Malgré les avantages que possède le club, l’instabilité est de mise et freine la progression dans laquelle le club pourrait s’installer. Devant eux, le rival, le SC Braga, poursuit son ascension fulgurante et conforte sa quatrième place depuis quelques saisons, grâce à des performances régulières en championnat ainsi que des parcours européens plus qu’exemplaires. Des résultats remarquables qui renforcent la frustration que peuvent avoir les supporters du Vitória face au manque de compétitivité, mais surtout d’équilibre pour un club pourtant riche en ressources.
Une qualification en phases de groupe de la Ligue Europa Conférence pourrait néanmoins redonner de l’espoir, à l’aube d’une saison qui s’annonce difficile. Pour cela, il faudra d’abord éliminer l’Hajduk Split puis Villarreal, récent demi-finaliste de la Ligue des Champions. De quoi refroidir les ambitions du club Minhoto.
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Ergothérapeute dans la vie courante, habitué à analyser le fonctionnement de chaque personne, Dany apprécie observer l’environnement qui l’entoure mais surtout les matchs de football. De famille portugaise, le ballon rond devient rapidement une religion et lorsque celui-ci ne foule pas les pelouses des championnats européens, il devient alors difficile de ne pas s’ennuyer. Rédacteur pour Trivela depuis novembre 2021, c’est avec passion qu’il vous fait vivre l’actualité autour du football portugais.