Liga Bwin – Mercato : Une nouvelle vague française au Portugal

Cet été, le mercato a pris une note française pour certains clubs de l’élite du football portugais. L’occasion de faire le point sur les nouveaux joueurs français venus s’exprimer au Portugal.

Comme tous les étés, la Liga Bwin est sujette à beaucoup de mouvements. Particulièrement dans le sens des départs, mais aussi dans celui des arrivées. Depuis quelques saisons, les clubs portugais sont de plus en plus actifs sur le marché français. Cet été, cette tendance s’est confirmée et plusieurs joueurs français, aux profils différents, ont justement décidé de rejoindre le Portugal.

Cette année, beaucoup de joueurs français ont donc rejoint la Liga Bwin, une tendance qui se renforce depuis quelques années et dont témoignent les partenariats entre le Stade de Reims et Paços de Ferreira ou encore celui entre Farense et l’Olympique Lyonnais. Loin de ces partenariats ciblant principalement la formation de joueurs, les clubs portugais arrivent de plus en plus à faire venir des joueurs confirmés.

Des joueurs confirmés

C’est notamment le cas du surprenant Estoril. Le club a réussi à signer James Léa Siliki lors de ce mercato estival. Le joueur franco-camerounais est un élément expérimenté de Ligue 1, avec plus de 100 matchs disputés sous les couleurs rennaises, et un titre de Coupe de France remporté durant sa carrière. Ces dernières années, l’international camerounais avait cependant perdu de son importance en Bretagne. La saison passée, il était parti en prêt en Angleterre, à Middlesbrough, mais il n’a été titularisé qu’à 3 petites reprises. Le joueur cherche donc à se relancer au Portugal et réalise de bons débuts avec Estoril.

Autre joueur confirmé faisant ses débuts au Portugal : Zaydou Youssouf. Cet été, le milieu franco-comorien a rejoint le FC Famalicão en provenance de Saint-Etienne pour un transfert avoisinant le million d’euros. Malgré ses 35 matchs avec l’équipe stéphanoise la saison passée, le natif de Bordeaux n’a pas réussi à éviter la relégation de son club en Ligue 2. Evoluant dans l’élite depuis 2016, Zaydou Youssouf souhaite se relancer au Portugal après la mauvaise saison de son équipe. L’adaptation n’a pas l’air compliquée pour lui puisqu’il s’est très rapidement imposé dans le onze de départ de Rui Pedro Silva, offrant même la victoire à son équipe face à Santa Clara la semaine passée.

Plus au nord, à Porto, c’est un joueur bien connu des amateurs de football portugais qui fait son arrivée. Après avoir représenté Beira-Mar, Braga, Os Belenenses et le BSAD, Vincent Sasso est de retour au Portugal pour représenter Boavista, où il rejoint notamment le Franco-Congolais Gaius Makouta. A 31 ans, le défenseur a décidé de revenir en terres portugaises pour un nouveau défi sous les ordres de Petit.

Enfin, on en vient à celui qui représente l’une des meilleures recrues de l’été au Portugal, en la personne de Simon Banza. Le buteur franco-congolais, prêté par Lens au Famalicão la saison dernière, avait impressionné en Liga Bwin avec ses 14 buts inscrits. Le joueur de 26 ans revient au Portugal, cette fois-ci à Braga, pour un transfert sec de près de 3 millions d’euros. Le natif de Creil a débuté sa saison sur les chapeaux de roues en étant directement promu titulaire sur le front de l’attaque, au côtés du jeune Vitinha. Et il a parfaitement répondu aux attentes placées en lui, avec un doublé inscrit dès son premier match. Pour le moment, Simon Banza est le meilleur buteur du championnat portugais avec 5 buts en autant de journées. Des performances impressionnantes, qui promettent pour le reste de la saison.

Des joueurs à la recherche de temps de jeu

Braga a été l’un des clubs les plus actifs cet été sur le marché français, car en plus de Simon Banza, le club du Minho s’est aussi octroyé les services de Sikou Niakaté, renforçant le contingent français auquel il faut aussi ajouter Jean-Baptiste Gorby, déjà présent à Braga. Le défenseur central de 23 ans sort d’une saison avec Metz en Ligue 1 où il a peu joué, avec seulement 8 matchs débutés comme titulaire. Le natif de Montreuil rejoint donc le club du Minho sous la forme d’un prêt avec une option d’achat de 1,8 millions, dans le but de gagner en temps de jeu. Chose réussie jusque-là pour le défenseur central qui est entré directement dans le onze type d’Artur Jorge et qui a impressionné par ses qualités. Le tout avec un but pour son premier match, face au Sporting.

Dans cette même quête de temps de jeu, on retrouve N’Dri Koffi. Après avoir représenté le Stade de Reims l’année dernière, puis Paços de Ferreira en deuxième partie de saison après une grave blessure, le joueur franco-ivoirien de 20 ans fait son retour en prêt chez les Castores cette saison. Lors de son premier passage, le buteur avait peu joué avec seulement 3 petites entrées en jeu, mais la situation semble bien différente aujourd’hui. Le natif d’Abidjan a été titularisé lors des deux derniers matchs : un choix payant puisqu’il a inscrit un doublé face au Benfica, malgré la défaite de son équipe.

Dans le même type de situation, Junior Kadile fait aussi son retour à Famalicão sous forme de prêt avec option d’achat. Déjà prêté la saison dernière par Rennes au club portugais, l’attaquant français de 19 ans est de retour à Famalicão et cette fois-ci, c’est pour gagner en temps de jeu. La saison passée, le natif de Rennes n’avait connu que 4 petites apparitions pour un but marqué. Après seulement 4 journées de championnat, Junior Kadile a déjà égalé ses statistiques de la saison passée. Le pari portugais semble être payant cette année pour le jeune attaquant.

Des jeunes au potentiel intéressant

Avec les exemples de Junior Kadile et N’Dri Koffi, on remarque que les clubs portugais s’intéressent de plus en plus aux jeunes joueurs français. Une tendance qui s’applique à la formation et la post-formation, et qui se renforce encore cet été avec plusieurs arrivées, comme celle de Lenny Lacroix à Benfica ou de Titouan Thomas à Estoril.

Après avoir réalisé la totalité de sa formation au FC Metz, Lenny Lacroix a pris la direction du Portugal et de Lisbonne pour évoluer sous les couleurs du Benfica. La saison passée, le joueur de 19 ans avait effectué 3 matchs avec l’équipe principale messine. Le natif de Strasbourg va pouvoir s’épanouir et peaufiner sa formation avec l’équipe B du Benfica en Liga II. Le défenseur international espoir français a même eu la chance de faire partie de la sélection des jeunes du Benfica qui est allée remporter la Coupe Intercontinentale U20 en Uruguay. Les débuts sous les couleurs des Encarnados ne pouvaient pas être meilleurs pour l’Alsacien.

Dans le cas de Titouan Thomas, on retrouve une nouvelle fois Estoril, qui a recruté le jeune joueur français. Formé à l’Olympique Lyonnais, le milieu de 20 ans n’a jamais eu l’occasion de jouer avec l’équipe professionnelle lyonnaise. Ne pouvant se contenter de l’équipe réserve, le natif de Plouisy a décidé de quitter la vallée du Rhône. Il arrive donc libre à Estoril, mais dans cette optique de post-formation, le Breton a été prêté dans la foulé à Den Haag, évoluant en deuxième division des Pays-Bas, afin de gagner en temps de jeu et en expérience.

D’autres jeunes joueurs ont aussi rejoint le Portugal pour intégrer, dans un premier temps, les équipes de jeunes. C’est le cas d’Artyon Ramaj qui a signé son premier contrat professionnel avec Vizela. Le joueur franco-albanais va d’abord évoluer entre l’équipe U19 et U23 avant de pouvoir débuter en Liga Bwin. Même projet pour Sofiane Dris, ailier franco-algérien de 18 ans, arrivé au Benfica cet été. Le natif d’Antony évoluait avec Monaco la saison passée et aurait refusé de signer son contrat professionnel sur le Rocher pour rejoindre Lisbonne et ainsi terminer sa formation avec les U23 et l’équipe B.

En plus du recrutement de deux Français devenus titulaires, Braga a aussi enrôler de jeunes espoirs franco-portugais avec Mathys Jean-Marie, 20 ans, en provenance de Clermont, qui évoluera avec l’équipe B, mais aussi Jordan Monteiro et Enzo Tayamoutou, tous deux âgés de 18 ans, arrivés en provenance du centre de formation du PSG pour évoluer avec les U23.

Pourquoi cette tendance ?

S’il est indéniable qu’il y a de plus en plus de Français évoluant au Portugal, les raisons qui expliquent ce phénomène sont multiples. Parmi les explications possibles, il y a le rapprochement des clubs français et portugais sur le plan institutionnel. Les différents partenariats évoqués plus tôt sont des éléments facilitant les échanges de joueurs entre ces clubs. Cet été, Braga a d’ailleurs resserré ses liens avec la France dans son recrutement, notamment par la voie institutionnelle. En juillet, le journal Le Parisien révélait que le PSG, avec Antero Henrique aux manœuvres, avait discuté avec la direction de Braga d’un partenariat entre les deux clubs. Des discussions qui ne sont pas allées plus loin, pour le moment.

Le Portugal est aussi attractif pour les Français car la Liga Bwin est un championnat offrant parfois plus d’opportunités que la Ligue 1. Beaucoup de clubs portugais ont des moyens bien moindre que les principaux clubs français et sont donc plus susceptibles de donner une chance à des joueurs qui ont du mal à s’imposer en Ligue 1. De plus, le championnat portugais bénéficie d’une bonne couverture de la part des grands clubs européens, qui envoient chaque semaine des scouts au Portugal pour scruter les nombreux talents. Ces joueurs peuvent aussi se faire remarquer sur le plan national et attirer la convoitise du Benfica, du Sporting, de Porto, ou encore de Braga, avec une opportunité de disputer chaque année les plus grandes compétitions européennes. Un pari réussi par Simon Banza, arrivé cet été à Braga après une belle saison à Famalicão, et qui devrait donc inspirer bien d’autres compatriotes.

Les raisons de l’intérêt des Français pour le Portugal sont plurielles et il serait difficile de toutes les énumérer. De l’autre côté, on remarque tout de même des limites à cet attrait puisqu’il est très rare de voir un international français évoluer au Portugal. Le championnat portugais attire principalement des joueurs en quête de temps de jeu ou cherchant à relancer leur carrière dans un pays étranger. Un pays qui se situe à seulement deux heures d’avion de la France, possédant un climat doux, une culture attrayante et proposant un cadre de vie sans égal.

Crédit photo : IconSport

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