C’est la troisième fois en trois ans que la Seleção rate une qualification alors qu’il ne lui manquait plus qu’un point pour l’obtenir.
Hasard : “Cas, évènement fortuit ; concours de circonstances inattendu et inexplicable.” Il semblerait que si la Seleção ait manqué d’obtenir un point pour se qualifier dans une compétition pour une troisième fois consécutive, on ne puisse pas évoquer une situation de “hasard”, tant celle-ci n’avait rien “d’inattendue”. Face à ce nouvel échec, c’est davantage la faiblesse mentale de cet effectif, instaurée en grande partie par un sélectionneur en manque de remise en question, qui doit être pointée du doigt.
Bis repetita pour la Seleção
On l’avait vu venir. Ce mardi soir, à la 88e minute de la rencontre opposant la Seleção à l’Espagne dans le cadre de la Ligue des Nations, Alvaro Morata est venu concrétiser la domination espagnole d’un but vainqueur. Avec cette nouvelle défaite, illogique sur l’ensemble du match, mais tellement méritée compte tenu du manque d’ambition portugais sur les trente dernières minutes de la partie, la Seleção se voit ainsi une fois de plus éliminée d’une compétition alors qu’elle se positionnait en ballotage favorable avant la rencontre.
Cette situation a déjà eu lieu au Portugal lors de l’édition précédente de la Ligue des Nations. Ayant besoin d’un simple match nul lors de son choc face à la France, l’équipe portugaise s’était inclinée sur la plus petite des marges à Lisbonne, avec un but de l’inévitable N’Golo Kanté. A peine un an plus tard, ce scenario catastrophe s’est répété à l’occasion des qualifications pour la Coupe du Monde 2022. Disposant d’un avantage sur la Serbie à l’entame du match, la Seleção s’était également faite surprendre par un but d’Aleksandar Mitrovic en toute fin de rencontre.
Fernando Santos et la remise en question
A partir de là, que doit-on comprendre ? Dans un premier temps, cet enchaînement d’échecs relativement similaires met en exergue toute la difficulté qu’ont les Portugais lorsqu’il s’agit de tenir un score. Laissant le ballon à l’adversaire et reculant sans cesse, comme cela a été le cas ce mardi face à l’Espagne pendant près de 30 minutes, l’équipe nationale portugaise semble incapable de proposer une opposition solide dans ces conditions. Le fait est que les joueurs qui composent cette équipe soient, pour la très grande majorité d’entre eux, nettement plus à l’aise lorsque le ballon se trouve entre leurs jambes. Cela met également en lumière un aspect encore plus inquiétant du travail de Fernando Santos, notamment sur sa capacité à se remettre en question.
Bien qu’il ait connu ce scenario-catastrophe à plusieurs reprises au cours des deux dernières années, le sélectionneur portugais ne change pas son fusil d’épaule, et daigne voir son équipe se recroqueviller dans ses propres vingt mètres pour tenter de tenir un avantage, aussi fragile soit-il. Il est donc impossible de mettre ce nouvel échec de la Seleção sur le compte du simple “hasard”, tant il révèle bien des problèmes chez le sélectionneur portugais. A l’approche de la Coupe du Monde, ce dernier montre d’inquiétants signes de laxisme, et ne semble toujours pas disposé à tirer bénéfice des erreurs du passé, qui ne font, par conséquent, que se répéter.
Crédit photo : IconSport
Alexandre Ribeiro a lancé le site Trivela.fr en 2019 et le dirige aujourd’hui aux côtés de ses collaborateurs. Passionné par le football portugais dans son ensemble, et notamment par l’équipe nationale portugaise, c’est avec toute son énergie et son implication qu’il fait vivre ce média de façon quotidienne.