Pourquoi Rafael Leão est-il à ce point sous-estimé ?

Malgré une saison 2022-23 remarquable passée dans les rangs de l’AC Milan, Rafael Leão n’a pas été sélectionné pour figurer parmi les 30 finalistes du Ballon d’or. Une absence qui renforce, une fois de plus, un sentiment d’injustice que bon nombre d’observateurs constatent lorsqu’il s’agit d’évoquer l’ailier portugais.

Les 31 buts sur lesquels il a été impliqué durant la saison dernière n’auront pas suffit. Sa présence en demi-finale de la Ligue des Champions, non plus. Malgré une saison nouvelle pleine, ponctuée par une revalorisation salariale des plus justifiées, Rafael Leão peine toujours autant à s’affirmer parmi l’élite du football mondial.

Ce mercredi, le Portugais n’a pas été choisi pour figurer parmi les trente finalistes de l’édition 2023 du Ballon d’or, au grand désarroi de ceux qui ont suivi ses prestations tout au long de la saison. Mais alors, comment expliquer le sentiment d’injustice souvent évoqué lorsqu’on parle de Rafael Leão ? Pourquoi, malgré des prestations toujours aussi impressionnantes au fil des mois, le Portugais semble encore aussi loin d’être considéré comme l’un des tous meilleurs joueurs de la planète ?

Rafael Leão, un joueur nonchalant ?

À seulement 24 ans, Rafael Leão compte déjà près de 200 matchs au plus haut niveau. Passé successivement dans les rangs du Sporting, du LOSC puis de l’AC Milan, le Portugais a été exposé aux sommets du football européen assez jeune, avant même d’avoir soufflé sa vingtième bougie.

Inévitablement, l’image laissée par Rafael Leão auprès du grand public peut généralement correspondre davantage à celle qu’il laissait entrevoir durant ses plus jeunes années : celle d’un joueur pétri de qualités, disposant de capacités physico-techniques hors-normes, mais branché sur le courant alternatif. L’irrégularité et la nonchalance qui le caractérisait durant ses premières années au plus haut niveau sont d’ailleurs autant de reproches que le grand public aime encore lui faire, alors qu’il est désormais décisif plus d’un match sur deux.

La Serie A, plus ce que c’était ?

Rafael Leão fait partie de ces joueurs sur lesquels bon nombre d’observateurs ont rapidement mis une étiquette. Et le principal intéressé aura désormais des difficultés à s’en défaire. Si, par ses performances hebdomadaires, il semble faire tout ce qui est en son pouvoir pour gommer l’image du joueur nonchalant et irrégulier qu’il pouvait entretenir il y a quelques années, il est également pertinent de se poser la question de la médiatisation du championnat au sein duquel il performe.

Référence du football mondial au début des années 2000, la Serie A italienne a connu des difficultés au cours des dernières années. Largement dépassé par la Premier League, le championnat d’élite du football italien a perdu en compétitivité, et c’est donc tout naturellement qu’il se retrouve nettement moins médiatisé que par le passé.

Dans ce contexte, les prestations des joueurs de la Serie A semblent nettement moins analysées que celles des membres d’autres championnats majeurs du football européen. Sur la dernière liste des trente finalistes du Ballon d’or, on compte quasiment deux fois moins de joueurs évoluant en Serie A (6) que de pensionnaires de Premier League (11). Seuls des joueurs de l’Inter, finaliste de la dernière Ligue des Champions, et de Naples, champion d’Italie en titre, ont eu le droit de concourir pour cette distinction. Aucun joueur de l’AC Milan n’est représenté, donc, malgré le statut de demi-finaliste de la Ligue des Champions que s’est brillamment offert le club lombard au cours des derniers mois.

Des références manquantes en Seleção ?

S’il est pertinent de se demander s’il est encore possible d’être considéré comme l’un des tous meilleurs joueurs du monde tout en évoluant en Serie A, la question peut également se poser vis-à-vis de la scène internationale. Membre régulier de la Seleção depuis sa première cape en octobre 2021, Rafael Leão n’est toujours pas parvenu à s’imposer comme un titulaire dans les rangs de l’équipe nationale portugaise.

Et ce, avec deux sélectionneurs différents. Considéré comme un simple joker par Fernando Santos durant la dernière Coupe du Monde, le Portugais n’a pas connu bien plus de temps de jeu sous les ordres du nouveau sélectionneur Roberto Martinez, avec qui il n’a débuté qu’un seul match sur quatre. Pour enfin être considéré parmi les tous meilleurs, Rafael Leão devra donc parvenir à cocher cette case “sélection” si importante, notamment lors des saisons de grandes compétitions.

Logiquement convoqué par Roberto Martinez pour disputer les deux prochains matchs du Portugal, l’ailier de l’AC Milan pourrait prochainement avoir un rôle important à jouer au sein de sa sélection, en quête d’une qualification pour l’Euro 2024. Et s’il oeuvrera évidemment dans l’intérêt collectif, Rafael Leão tentera également de marquer des points aux yeux de son sélectionneur, afin de renforcer son statut en vue d’une compétition qui pourrait, enfin, lui permettre d’atteindre les sommets qu’il convoite.

Crédit photo : IconSport

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